Alors que la Journée internationale des droits humains se déroulera le 10 décembre, Amnistie internationale Canada francophone organise une campagne de solidarité en soutien à 10 jeunes qui se battent pour défendre leurs droits à travers le monde. Elle invite le plus grand nombre à participer aux Marathons d’écriture : écrire, ça libère, qui se tiendra le 14 décembre à Montréal, pour leur envoyer des messages d’espoir.
Sarah Mardini et Seán Binder, José Adrian, Marinel Sumook Ubaldo, Yasaman Aryani… sont tous des jeunes issus de pays différents qui se battent pour faire valoir leurs droits. Ils viennent d’Iran, des Philippines, de Grèce mais aussi du Canada avec des jeunes de Grassy Narrows qui se battent pour le droit fondamental de l’accès à de l’eau potable, alors que leurs sources sont contaminées depuis plus de 50 ans par le mercure. Toutes et tous âgés de moins de 25 ans, ces jeunes font face à des peines d’emprisonnement déraisonnables pour avoir défendu la liberté vestimentaire, ont été arrêtés injustement, condamnés à mort, alors que d’autres sont menacés d’incarcération pour avoir aidé des personnes réfugiées, ou se battent contre les gouvernements pour réclamer la justice climatique.
Cette année, les Marathons d’écriture d’Amnistie internationale ont choisi de les mettre à l’honneur :
JEUNES DE GRASSY NARROWS | CANADA
Dans les années 60, du mercure a contaminé les rivières près de la communauté anishinaabe de Grassy Narrows. L’inaction gouvernementale a fait en sorte que des générations ont connu des problèmes de santé et la perte de leurs traditions et de leur culture. Les jeunes sont déterminés à obliger le gouvernement à régler cette crise.
SARAH MARDINI ET SEÁN BINDER | GRÈCE
Il a suffi que Sarah Mardini, 24 ans, et Seán Binder, 25 ans, viennent en aide à des personnes réfugiées qui risquaient la noyade en mer pour qu’ils se retrouvent emprisonnés et accusés d’espionnage, entre autres. S’ils sont déclarés coupables, les deux bénévoles risquent 25 ans de prison… pour avoir sauvé des vies.
YASAMAN ARYANI | IRAN
Les cheveux dénoués sur les épaules, Yassaman Aryani profite de la Journée internationale des droits des femmes pour distribuer des fleurs aux passagères d’un train. Son acte de bravoure lui vaut 16 ans de prison. Elle est aujourd’hui emprisonnée dans une cellule sale et bondée, pour avoir osé défendre la liberté vestimentaire des femmes de son pays.
MARINEL SUMOOK UBALDO | PHILIPPINES
À 16 ans, Marinel Sumook a survécu au typhon meurtrier Yolanda. Depuis, elle lutte contre les conséquences désastreuses de la crise climatique et ses contrecoups sur sa communauté ainsi que toutes celles qui subissent le même sort. Aujourd’hui, elle est déterminée à inciter les gouvernements du monde entier à faire face à l’urgence.
JOSÉ ADRIÁN | MEXIQUE
José Adrián rentrait de l’école quand des policiers l’ont arrêté. Son délit ? Avoir croisé leur chemin alors que des jeunes venaient de s’en prendre à leur patrouille. Au commissariat, il a été suspendu par les mains et torturé. Pour être relâché, sa famille a dû injustement payer un dédommagement et le jeune Maya a aujourd’hui quitté l’école à cause du traumatisme.
EMIL OSTROVKO | BIÉLORUSSIE
Arrêté et sauvagement battu par la police à 17 ans, Emil Ostrovko écope de 8 ans de prison pour un délit mineur lié aux drogues. À 19 ans, en plus des mauvais traitements subis dans les institutions pénitentiaires et juvéniles, Emil n’a pas été autorisé à terminer ses études secondaires et ses plans pour aller à l’université sont anéantis.
MAGAI MATIOP NGONG | SOUDAN DU SUD
Magai Matiop Ngong n’était qu’un élève de 15 ans lorsqu’il a été condamné à mort pour meurtre après un décès découlant d’un accident, a-t-il expliqué au juge. Il n’a reçu les services d’un avocat qu’après le procès. Aujourd’hui, il est dans l’antichambre de la mort et a fait appel du jugement. Il espère être exonéré et pouvoir un jour reprendre ses études.
NASU ABDULAZIZ | NIGÉRIA
Nasu Abdelaziz menait une vie simple, jusqu’au jour où lui et 30 000 autres personnes ont été expulsées de leur agglomération par des hommes armés de fusils et de bulldozers. Blessé par balle lors de l’expulsion et condamné à vivre dans la rue, Nasu est devenu porte-parole de sa communauté. Il exige à présent le droit de vivre dans la dignité.
IBRAHIM EZZ EL-DIN | ÉGYPTE
Ibrahim Ezz El-Din, 26 ans, a été enlevé le 11 juin 2019 près de sa maison au Caire par quatre agents de sécurité habillés en civil. Pour sa famille, son sort est aujourd’hui inconnu, car la police dit ne pas le détenir. Pourtant, selon plusieurs avis, il a bel et bien été arrêté tout comme quatre des membres de l’organisation à laquelle il est lié : la Commission égyptienne pour les droits et les libertés.
YILIYASIJIANG REHEMAN | CHINE
Yiliyasijiang Reheman et sa femme enceinte Mairinisha Abuduaini étudiaient en Égypte quand, en juillet 2017, le gouvernement a arrêté 200 Ouïghours (minorité musulmane du Xinjiang). Certains se sont fait renvoyer en Chine par la force. Yiliyasijiang en fait partie et son épouse croit qu’il est maintenant enfermé dans un camp d’internement. Elle réclame sa libération.
Écrire une lettre. Changer une vie.
En guise de soutien à leur cause, ces jeunes recevront des centaines de milliers de messages de solidarité, porteurs d’espoir, envoyés par les participantes et participants aux Marathons d’écriture à travers le monde. Plus d’une centaine de marathons ont été organisés par des bénévoles l’an dernier et nous visons en avoir autant cette année, sinon plus.
Trois porte-paroles, Sarahmée (rappeuse), Samuele (multi-instrumentiste) et Samian (rappeur, photographe et acteur), se joignent à Amnistie internationale Canada francophone (AICF) pour inciter le plus grand nombre de personnes à participer aux Marathons d’écriture : écrire, ça libère.
Depuis 20 ans, les Marathons d’écriture : écrire, ça libère ont fait la preuve de leur efficacité. Les messages d’espoir contribuent à faire libérer de nombreuses personnes injustement emprisonnées et à améliorer le sort d’individus et de communautés. Le taux de réussite est de 77 % ! Lors de l’édition 2018, près de 6 millions d’actions ont été menées à travers le monde et près de 85 000 messages sont venus du Québec.
Le public est invité à venir participer au prochain Marathon d’écriture, qui se tiendra le 14 décembre à la Maison du développement durable, à Montréal.