Cet été, les séries Minuit au Parc et Matins au Parc proposent deux nouveaux cycles de films idéals pour la saison riche en festivités. Décloisonnant les genres pour mieux les rapprocher, les programmations réunissent des incontournables du 7e art qui osent et qui ont osé, lors de leurs sorties en salles, s’affranchir des codes en brisant les frontières du langage cinématographique.

Portée par cette idée rassembleuse autour de la diversité, l’équipe derrière les deux séries de films souhaite participer à l’essor d’une relève cinéphilique attentive à ces enjeux.

Minuit au Parc – De Fellini à Corbucci
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​La série Minuit au Parc mettra d’abord à l’affiche The Great Silence de Sergio Corbucci dans une version restaurée en 4K. À l’origine des influences narratives et esthétiques de Quentin Tarantino pour The Hateful Eight, ce western spaghetti s’inscrit à la croisée des genres et réunit à l’écran deux ténors du cinéma en Jean-Louis Trintignant et Klaus Kinski.

L’hallucinant El Topo d’Alejandro Jodorowsky suivra en nous faisant traverser les zones inconscientes du western. Film de minuit fétiche, cet ovni cinématographique rallie à son projet allégorique une grande quête métaphysique qui nous mène aux confins d’un désert occulte.

Maestro Fellini nous plongera quant à lui dans les mystères de Rome qu’il sonde en passant des catacombes aux défilés de mode religieuse avec Roma, véritable puzzle onirique spectaculaire et grandiose. « Roma est l’histoire d’une ville vue par les yeux de celui qui la raconte. C’est un ensemble de fantaisies, souvenirs, évidences, notations, affections et ressentiments comme ils peuvent affleurer dans l’âme de qui se propose une représentation de cette cité composite, contradictoire et somme toute inépuisable. » -Federico Fellini

Thief, polar brutal et stylisé, combine le thriller psychologique au conte initiatique afin de traduire en image l’esprit d’un voleur qui veut en finir avec la clandestinité. Premier opus de Michael Mann, le film a été complètement restauré en 4K en prenant soin de redonner vie aux synthétiseurs de Tangerine Dream qui signe la trame sonore.

Se faisant écho l’un à l’autre, The 36th Chamber of Shaolin de Liu Chia-Liang et Big Trouble in Little China de John Carpenter conduiront la programmation aux portes de l’Orient. Portés d’un souffle épique, ces deux films transmettent à leur manière l’amour des arts martiaux et de la chorégraphie de gestes surhumains spectaculairement filmés.

Phantom of the Paradise, apothéose du rapprochement des genres, rejoint enfin la programmation couche-tard. Faisant cohabiter la comédie musicale, le film d’horreur et la tragédie au sein d’un même projet, Brian de Palma signe avec son film un véritable hommage aux maîtres qui ont forgé son sens de l’image.

En conclusion, Freaks, chef-d’oeuvre de 1932, répondra à sa manière aux thèmes soulevés par le film précédent en abordant la question du monstre sous un angle social. Nous faisant remonter aux origines du film d’horreur, le film a influencé beaucoup d’auteurs dont David Lynch qui lui a rendu hommage avec The Elephant Man.

Matins au Parc – une série nostalgique pour la famille durant les congés estivaux!

La fantaisie est au rendez-vous dans la nouvelle série de Matins en Parc en ouvrant le bal avec The Dark Crystal de Jim Henson et Frank Oz. Culte depuis sa sortie en 1983, le film est un croisement entre l’esprit du Seigneur des anneaux et Les Muppets, création du même auteur. Délaissant le rire et le second degré, il peaufine ici avec tendresse la mise en scène d’un monde de marionnettes où les méchants Skeksis (rats déplumés) veulent écraser les gentils Mystics (taupes au long nez).

Drame captivant à la pulsation douce, l’incontournable The Sound of Music retrouve le grand écran plus de cinquante ans après sa sortie dans une version restaurée. The Muppets Take Manhattan prendront le relai pour offrir aux jeunes spectateurs des actes musicaux entraînants et des rires mémorables.

Where the Wild Things Are de Spike Jonze conviera le public à traverser l’inconscient de Max, un endroit impitoyable et drôle, dangereux, toujours au bord de l’explosion, comme une âme d’enfant. Filmé à hauteur d’enfant, ce film projette le spectateur dans un tourbillon d’émotions changeantes avec une énergie et un grain de folie libérateurs.

Toujours aussi drôle et visuellement marquant, Ghostbusters a prouvé lors de sa sortie que des gros effets spéciaux n’empêchent jamais la comédie. Au croisement des genres, ce film désormais culte permettra aux plus jeunes de découvrir sur grand écran des personnages (et des fantômes) haut en couleur.

The Cat Returns promet quant à lui une incursion dans l’animation japonaise et le monde secret des chats. Produit par l’émérite studio Ghibli, voici un film à découvrir en famille pour ceux qui aiment déjà les boules de poils, et pour les autres qui changeront sans doute d’avis après.

Hook de Steven Spielberg, film fantaisiste émouvant sur la transmission des valeurs familiales, promet des retrouvailles avec Robin Williams et Dustin Hoffman en conviant le jeune public à cette relecture de Peter Pan.

Princess Mononoke de Hayao Miyazaki, chef-d’œuvre d’animation japonaise également produit par le studio Ghibli, concluera le cycle en abordant l’extrême difficulté pour l’homme et la nature de vivre en harmonie, sans toutefois ne jamais tomber dans la moralisation.

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