Dans la foulée des débats épineux et interminables sur l’avenir des littératures francophones dans le monde, le binôme d’antan culture supérieure/culture inférieure n’a plus sa place dans les discours culturels et démocratiques modernes. Lesquels discours vont jusqu’à considérer la francophonie comme « le dernier avatar de colonialisme ».
Après le Manifeste de 2007, et pour pouvoir bannir une fois pour toutes les préjugés infondés qui pèsent lourdement sur les littératures migrantes d’expression française, l’urgence d’une littérature Monde en français demeure un choix pressant et privilégié. Cette nouvelle catégorie équitable et en devenir reste à notre humble opinion le seul et unique moyen pour rendre à chaque littérature migrante la valeur et la place qui lui conviennent dans la République mondiale des lettres.
Dans cette perspective pleine de promesses, pourquoi continuer à parler au Québec de la littérature marocaine d’une manière timide et isolée en la (re)considérant toujours comme une source seconde par rapport à la source première locale ? Qu’en est-il du potentiel symbolique de cette littérature marocaine migrante à l’intérieur d’une francophonie québécoise en pleine effervescence, et dont l’imaginaire est nourri essentiellement par l’apport et la richesse de ces littératures dites de « la différence » ?
Auteur et critique littéraire, Mostafa Benfares est aussi docteur ès lettres. Il est professeur de littérature et membre associé de l’UNEQ (Union des écrivaines et écrivains québécois). Il a participé, comme conférencier à plusieurs colloques internationaux. Il poursuit toujours ses recherches sur des problèmes qui touchent les écritures migrantes, la mémoire et les enjeux interculturels. Ce livre est le troisième de l’écrivain après Voix du silence, Altérité, responsabilité et questions identitaires : le cas du Québec et Système d’évaluation du personnel : pour une gestion stratégique du capital humain dans l’administration publique marocaine.
Aperçu autorisé par l’éditeur