Le temps est venu de renoncer à certaines conceptions dictant que le fonctionnaire public au Maroc est encore, et restera toujours, à l’image de Sisyphe, un simple exécutant de tâches administratives à la fois monotones et répétitives. Le « mécanique plaqué sur du vivant » initié par le Taylorisme est complètement révolu. Les révolutions technologiques et la saga numérique qu’on est en train de vivre au jour le jour ne laissent aucune chance à ce genre d’appréhension réductrice de perdurer encore.
Pour une réelle modernisation de l’administration publique au Maroc, il faut opter pour une gestion stratégique fondée ipso facto sur la reconsidération méritée du capital humain. Lequel capital est considéré comme le moteur et la source intarissable de tout développement possible. La réforme dont il s’agit ici ne touche pas uniquement les structures. Elle dépasse ce stade pour toucher, et dans le fond, la qualité des rapports interpersonnels, les services et les prestations offerts au citoyen : simplification des procédures et des formalités administratives. Bref, toute réforme reste finalement comprimée si elle ne s’accompagne pas tangiblement d’un changement au niveau des mentalités « résistantes » et des comportements.