Fondé en 2000 alors que la culture numérique en est à ses balbutiements, MUTEK se dédie à la présentation de musique électronique live et à la performance audiovisuelle en temps réel, ce qui en fait l’une des rares vitrines en Amérique du Nord pour de telles innovations. Après 20 ans d’existence, le mandat défricheur du festival a gagné en maturité et son engagement envers les mutations perpétuelles et les variations de la créativité numérique contemporaine demeure, avec les yeux et les oreilles toujours orientés sur l’avenir.

Afin de nourrir son appétit exploratoire, le festival se déploie désormais sur six jours et nuits et intègre le forum professionnel IMG dans l’architecture de la semaine pour alimenter les conversations et les rencontres autour des pratiques et des réflexions technologiques actuelles. S’appuyant sur les initiatives prises l’année dernière en matière de parité et de diversité, le projet Amplify rejoint à nouveau le programme. D’autres projets spéciaux et des innovations en termes d’accueil seront dévoilés dans les prochaines semaines.

Connecté à un réseau mondial depuis sa création, créant un rendez-vous international autant pour les artistes que pour le public, le festival s’attache à développer un contexte favorable aux découvertes et aux échanges. Il magnifie également Montréal, non seulement en tant que contexte urbain mais aussi pour son âme créatrice; les talents locaux interagissant en permanence avec des artistes exceptionnels du monde entier. L’emphase mise en continu sur une production de qualité et sur une trajectoire de programmation qui encourage un voyage immersif à travers les genres et les expériences dans un environnement à taille humaine continuent de distinguer MUTEK parmi ses pairs.

MUTEK a construit au fil des ans un modèle unique qui s’est avéré exportable de manière spectaculaire. Les ramifications s’étendent maintenant sur 4 continents, dans 6 autres villes ; chaque antenne puisant dans la chaine des valeurs du festival pour stimuler encore davantage la richesse des arts électroniques et numériques. Le 20e anniversaire célèbre les effet bénéfiques de ce réseau.

Avec plus de 80 représentations devant figurer au programme final, cette première révélation de noms se compose d’une variété de projets et de performances remarquables et singulières, en exclusivité au festival. Voici plus de vingt excellentes raisons de faire le pèlerinage à Montréal cette année :

404.zero — Jetlag (RU) / Akufen (CA/QC) / Ash Koosha — YONA (IR/UK) / Beta Librae (US) / Blawan (UK) / Call Super (UK) / Circle of Live featuring Sebastian Mullaert, Mathew Jonson, Johanna Knutsson, Matt Karmil & Dorisburg (SE+CA) / Dandy Jack (CL) / France Jobin & Richard Chartier — DUO (CA/QC+US) / GAIKA (UK) / Gene Tellem (CA/QC) / Gudrun Gut (DE) / Huerco S. (US) / Jan Jelinek — Zwischen (DE) / Jlin (US) / Kathy Hinde — Twittering Machines (UK) / loscil — Equivalents (CA) / Lotus Eater (Lucy & Rrose) (IT+US) / Matt Karmil (SE) / Nicola Cruz (EC) / Nkisi (BE/UK) / Project Pablo (CA) / Ryoichi Kurokawa — subassemblies (JP) / Sinjin Hawke & Zora Jones — Fractal Fantasy (CA+AT) / The Mole (CA) / TM404 (SE) / Wajatta (Reggie Watts & John Tejada) (US)

FAITS SAILLANTS DE LA PROGRAMMATION

Premières fois

Chaque édition de MUTEK promeut une série d’artistes innovants qui présentent en grande primeur leurs nouvelles performances. Cette année propose une abondance de nouveautés dans la programmation.

Pour sa première en Amérique du Nord, Blawan frappera assurément un grand coup avec une performance live de sa techno industrielle percutante. Le rappeur et producteur expérimental GAIKA, appelé “le Basquiat de la musique électronique”, présentera en première canadienne sa toute nouvelle performance audiovisuelle, bâtie à partir de son album le plus récent sur Warp. Le duo russe 404.zero livre également en première canadienne Jetlag, un spectacle audiovisuel léché, projeté sur grand écran, accompagné d’un set live de synthés modulaires. Le compositeur, artiste multimédia et futuriste iranien Ash Koosha présentera YONA, un avatar holographique doté d’intelligence artificielle dont les paroles, l’expression vocale et les accords sont entièrement créés par un logiciel générateur. Sinjin Hawke & Zora Jones ont concocté Fractal Fantasy, une performance audiovisuelle live scintillante qui combine capture de mouvement, ambiances visuelles générées par ordinateur et combinaisons sonores polies et entraînantes. Se produisant pour une première fois à MUTEK, Gudrun Gut est néanmoins une vétérante musicale affirmée, ayant joué notamment avec le groupe de post-punk Malaria!, les pionniers de l’industriel électronique Einsturzende Neubauten et plus généralement impliquée dans l’épanouissement de la scène électronique allemande. Huerco S., un producteur américain aux noms et styles musicaux multiples, oscillant entre pseudo-industriel, house souterraine et ambient délicat, nous présente une performance live digne de sa personnalité musicale, vaporeuse et flottante. Le producteur suédois au penchant pour la house minimale saturée et crépitante Matt Karmil se joint au programme cette année. Basée à New York, Beta Librae offrira une sélection de techno et de house infusées de quelques sonorités dub et reggaeton. Nkisi, congolaise basée actuellement à Londres, livrera un set live effréné et abrasif avec sonorités trance et polyrythmies exotiques. Cette année, la soirée convoitée de samedi sera prise en charge par le producteur Call Super et son flair pour des sélections originales et variées.

Retrouvailles internationales

Inclure à la programmation des vétérans reconnus du festival donne une opportunité unique de constater l’évolution et la maturation de ceux-ci et de leurs performances.

Cette année, MUTEk consacre une soirée entière à l’imposante performance live intégrale et improvisée du collectif en rotation Circle of Live. Cette décision de programmation sans précédent voit Sebastian Mullaert (Minilogue) guider un groupe de musiciens ferrés à travers un jam de musique électronique de six heures, incluant Mathew Jonson, Johanna Knutsson, Matt Karmil et Dorisburg. Une heureuse association improbable, John Tejada, qui a joué plus d’une fois au festival, s’associe à l’acteur, comédien, musicien et membre du groupe de musique du Late Night Show, Reggie Watts. Ils arrivent en grande première canadienne avec leur projet Wajatta, une performance unique avec des sonorités house, techno, et funk. Véritable pionnier de la house expérimentale et artiste de design sonore, Jan Jelinek (aussi connu sous le nom de Farben) retourne à MUTEK avec Zwischen, une épopée sonore mettant en vedette l’échantillonnage de voix de célébrités telles que Yoko Ono, Lady Gaga, John Cage, Slavoj Žižek, Karlheinz Stockhausen et Marcel Duchamp. Subassemblies, présenté en première mondiale, est une oeuvre audiovisuelle de Ryoichi Kurokawa, véritable alchimiste numérique et maître de compositions synesthésiques. Il s’agit d’une version projetée sur grand écran de son dernier travail sur la modélisation 3D de ruines. Après son passage à MUTEK en 2016, la référence en footwork sophistiqué Jlin fait un retour triomphant au festival, cette fois au théâtre MTELUS, où elle présentera ses rythmes entrelacés et frénétiques. Deux artistes techno de renommée, Rrose et Lucy, se joindront sous le nom de Lotus Eater pour un set live invitant le mouvement et l’égarement de l’esprit. Artiste équatorien en ascension fulgurante, Nicola Cruz réapparaît cette année avec sa sélection de sonorités andines et de cumbia langoureuse. TM404, le projet improvisé dub et techno aux teintes acides de Andreas Tilliander, refait surface après une dernière apparition en 2014 dans le cadre du programme ENTER du DJ et producteur Richie Hawtin. Dandy Jack (Martin Schopf), qui s’est produit durant les premières éditions de MUTEK et qui a aidé à réaliser une édition du festival dans son pays d’origine, le Chili, revient cette année. Après plus de vingt ans de création et de performance, il demeure l’un des plus habiles à combiner les rythmes latins aux sonorités des boîtes de nuit allemandes.

Sélection canadienne et québécoise

Chaque année, la moitié de la programmation finale présente des artistes canadiens et québécois, plusieurs révélations locales seront donc annoncées prochainement. D’ici là, voici une sélection des artistes confirmés pour cette vingtième édition.

Célébrant sa vingtième année comme le festival, Akufen alias Marc Leclair, sorcier du micro-house et de mélodies syncopées, jouera cette année comme il l’a fait pour la première édition du festival. Loscil, artiste vancouvérois, refaisant son apparition dans la programmation du festival après quatorze ans, livrera une présentation audiovisuelle méditative de son dernier opus, Equivalents. Une performance live de techno et house contagieuse sera livrée par The Mole, Montréalais relocalisé à Berlin. Véritable créatrice de sonorités multi-dimensionnelles et amie de longue date du festival, France Jobin se joint au minimaliste américain Richard Chartier pour une performance audiovisuelle sur deux écrans appelée DUO, avec des projections numériques créées par Markus Heckmann. Project Pablo sortira en première mondiale un projet live, mélangeant ses sonorités house nonchalantes à des couleurs résolument plus techno. Finalement, la productrice montréalaise Gene Tellem, connue pour son projet dub-house Loose Excursions et ses sets remplis de raretés sur vinyle, promet un tout nouveau set live.

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