Née à Tlemcen en 1970, Nadjat Soufi Bouchenaki a consacré depuis son enfance son temps libre au dessin et à la peinture. En suivant les traces de sa sœur aînée, elle a été encouragée à aller au bout de ses inspirations. Autodidacte, son chemin se construit pour donner à chaque sentiment une nouvelle image.
Elle s’intéresse à ce qui est abstrait et à ce qu’il peut représenter comme sentiments concrets. Elle cite : « Notre intériorité est vaste non perceptible à l’œil nu. L’image que nous donnons n’est qu’une bribe de ce que nous sommes dans la réalité. Chacun œuvre à se réaliser en tentant d’apporter ce qu’il peut et non ce qu’il veut. Dans le conflit continuel entre ce que nous voulons atteindre et le résultat récolté, l’être humain se trouve parfois pris dans un tunnel de désarrois qui l’incitent à l’éviction de tout ce qui nuit à son bien-être. Pendant que certains écrivent, d’autres chantent ou peignent pour dire tout simplement».
Nadjat Soufi Bouchenaki a bien voulu répondre à quelques questions :
L’initiative : À quel moment éprouves-tu le besoin de peindre ?
Nadjat Soufi Bouchenaki : Généralement je travaille beaucoup avec mes émotions. Il suffit de voir la lune, d’écouter une belle musique d’un artiste dont la voix me parle, d’écouter au matin les chants d’oiseaux, l’envie de voyager dans l’univers de mon cœur me vient. Il suffit qu’il y ait une connexion avec une belle chose.
Que représente pour toi la peinture ?
La peinture est mon expression de mon voyage dont le commencement n’a ni début ni fin. Le voyage de mon âme à travers divers jardins.
Penses-tu que les artistes-peintres sont assez médiatisés ?
Généralement un artiste peintre ne cherche pas à être médiatisé et s’il ne se sent pas prêt à affronter les âmes extérieures, autre que ses amis, il ne fera jamais le premier pas. Etre médiatisé pour un artiste est un travail sur son être. Un artiste a toujours besoin de donner pour recevoir mais généralement il choisit à qui donner. Donc pour moi un artiste peintre n’est pas assez médiatisé et ce n’est pas toujours la faute des medias.