Le cinéma documentaire occupe de multiples fonctions : il permet de dénoncer, de donner une voix, de réfléchir en filmant, de méditer sur un sujet, d’agir sur le réel. Cette semaine, <www.tenk.ca/fr> Tënk propose cinq films qui poussent les logiques du médium et en prouvent l’étendue des possibles. D’une enquête familiale qui permet de pacifier les démons du passé (Manic) à une méditation philosophique qui réécrit le langage audiovisuel à l’ère de la démocratisation des outils de captation (88:88), en passant par un brûlot politique qui a transformé le regard du Québec sur l’industrie textile (On est au coton), les cinq films de la semaine démontrent la richesse et la pluralité des formes documentaires.

Dès le 19 juin sur Tënk :

●● Manic de Kalina Bertin, 86 minutes, 2017.
Convaincue que son père tient la pièce manquante d’un puzzle familial, la réalisatrice enquête sur cet homme insaisissable aux identités multiples : gourou de secte, escroc, élu de Dieu et père de 15 enfants issus de cinq familles différentes…

●● 88:88 de Isiah Medina, 65 minutes, 2015.
Méditation sur la pauvreté, le film dépeint les difficultés économiques d’un groupe de jeunes de Winnipeg. S’inspirant du théoricien et activiste politique français Alain Badiou, Medina signe une œuvre expérimentale et audacieuse.

●● Qu’ils reposent en révolte (Des figures de guerres I) de Sylvain George, 145 minutes, 2010.
Ce film montre sur une durée de trois ans (juillet 2007 à janvier 2010) les conditions de vie des personnes migrantes à Calais, dévoilant par le fait même les politiques des États policiers modernes.

●● L’outil n’est pas toujours un marteau de Sylvie Laliberté, 10 minutes, 1999.
« Je voulais partager l’instrument de mon bonheur. C’est facile, c’est clair et c’est bien fait. J’espère que vous en profiterez. Et puis tout le monde a une étoile. »

●● On est au coton de Denys Arcand, 172 minutes, 1970.
Portrait impitoyable de l’industrie textile québécoise dans les années 70, le film met en lumière le phénomène de la fermeture de ces usines, la vie quotidienne des ouvriers, frappés par la maladie, et enfin, les grèves et les luttes pour se sortir de cette pénible situation.

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