Le 36e Festival Vues d’Afrique a dévoilé les lauréats et mentions de sa compétition lors d’une cérémonie de clôture virtuelle accessible en direct le lundi 27 avril via sa page Facebook. Ce support a permis à tous les festivaliers et au large public d’assister à cette remise de prix et aux réactions des gagnants à travers le monde entier sur la plateforme de Vues d’Afrique. Animée par Eric M’Boua, de Prodzitiv avec le concours de l’organisation du festival, la soirée a été l’occasion de célébrer la vitalité et le dynamisme des cinématographies africaines et caribéennes mises à l’honneur lors de ce 36e festival.
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Voici le palmarès – plus loin les mentions et attendus des jurys
Prix du développement durable – décerné par l’IFDD
Le dernier poumon du monde de Yamina Benguigui (France)
Prix droits de la personne – décerné par le CIDIHCA
Ils n’ont pas choisi de Youlouka Damiba et Gidéon Vink (Burkina Faso)
Bourse mobilité francophone – attribuée par LOJIQ à
Sara Nacer, réalisatrice de Qu’ils partent tous (Québec)
Prix Regards d’ici – attribué par TV5 Québec / Canada
Myopia de Sana Akroud (Canada / Maroc)
Prix du court métrage documentaire – décerné par l’OIF
Le dernier poumon du monde de Yamina Benguigui (France)
Prix du long métrage documentaire – décerné par l’OIF
Congo Lucha de Marlène Rabaud (Belgique / France)
Prix de la meilleure actrice – décerné par le Centre culturel Marocain de Montréal
le groupe de jeunes filles du film Notre-Dame du Nil de Atiq Rahimi (France, Belgique, Rwanda)
Prix du meilleur acteur- décerné par le Centre culturel Marocain de Montréal
Alassane Sy dans Le père de Nafi de Mamadou Dia (Sénégal)
Prix du court métrage fiction- décerné par l’OIF
Le chant d’Ahmed de Foued Mansour (Algérie / France)
Prix du long métrage fiction – décerné par l’OIF
Le père de Nafi de Mamadou Dia (Sénégal)
Prix du public
Long métrage fiction : Un divan à Tunis de Manele Labidi (France / Tunisie)
Court métrage fiction : Suru de Kismath Baguiri (Benin)
Long métrage documentaire : Non. Oui de Mahmaoud Jemni (Tunisie)
Court métrage documentaire : La Inna Gobir de Ado Abdou (Niger)
Catégorie DEVELOPPEMENT DURABLE
Prix, décerné par l’Institut de la Francophonie pour le Développement durable.
Mentions spéciales
Pour quelques bananes de plus de Bernard Crutzen (Martinique/Guadeloupe)
Pour la qualité de l’enquête, menée dans plusieurs pays, qui a permis de montrer : les excès scandaleux auxquels peut mener un modèle de développement, dicté surtout par une poignée de grands industriels et grands exploitants agricoles très influents; et aussi le laxisme ou la complicité des autorités publiques et des institutions démocratiques, qui n’ont pas joué le rôle qu’on attend d’elles face à un enjeu majeur de santé publique. Ce film est une autre démonstration que le développement durable passe par des institutions démocratiques efficaces.
Silent Forests de Mariah Wilson (USA/Cameroun/Congo)
Par la qualité des portraits réalisés de défenseurs de l’environnement et des éléphants, ce film montre que c’est en mobilisant plusieurs acteurs de différents horizons, avec des compétences complémentaires, que l’on peut faire face au niveau local à un enjeu environnemental majeur. On y met notamment en valeur le rôle des biologistes-éducateurs, militants écologistes, associations villageoises, éco-gardes et juristes (pour faire respecter la loi, condamner les trafiquants).
Prix du développement durable
Le dernier poumon du monde de Yamina Benguigui (France)
Pour la sensibilisation à l’enjeu de la conservation des forêts et des tourbières du bassin du Congo, à travers des images magnifiques et des témoignages marquants ; enjeu international pour l’humanité dans sa lutte contre les changements climatiques. Et aussi pour avoir bien pris en compte les trois dimensions du développement durable (économique, sociale et écologique) pour faire face à cet enjeu, en montrant notamment le rôle joué par les communautés rurales et associations villageoises, souvent dirigées par des femmes.
Catégorie DROITS DE LA PERSONNE
Le prix, décerné par le Centre de documentation sur Haïti, les Caraïbes et les Afrocanadiens
Les membres du jury étaient : Michèle Marcelin, Jean-François et Frantz Voltaire
Prix Droits de la personne – décerné par le CIDIHCA
Ils n’ont pas choisi de Youlouka Damiba et Gidéon Vink (Burkina Faso)
Pour l’audace et le courage dans le traitement d’un sujet tabou en Afrique et pour la qualité de la réalisation.
Mention spéciale
Congo Lucha de de Marlène Rabaud (Belgique / France)
Pour la qualité du traitement et sur le rôle des jeunes Congolais dans leurs luttes pour la démocratie.
LA BOURSE MOBILITÉ FRANCOPHONE
Attribuée par les Offices Jeunesses Internationaux du Québec (LOJIQ) à un cinéaste québécois prometteur de moins de 35 ans
remise à
Sarah Nacer, réalisatrice de Qu’ils partent tous (Québec)
Catégorie REGARDS D’ICI
Le prix est attribué par TV5 Québec/Canada
Les membres du jury étaient : Jérôme Pruneau, Michel Zgarka et Vanessa Conti Irion
Prix spécial du jury
Myopia de Sana Akroud (Canada / Maroc)
Mention spéciale
Alexandre Beaumont-Vachon pour Playeros : travailleurs des plages (Canada / République dominicaine / Haïti)
Catégorie DOCUMENTAIRE
Les prix sont décernés par l’Organisation internationale de la Francophonie
Les membres du jury étaient : Michael P. Farkas, Martin Houle et Sheila Petty
Prix du court métrage
Le dernier poumon du monde de Yamina Benguigui (France)
Superbe production qui nous fait voir en images les splendeurs du Congo, sa forêt luxuriante et son fleuve majestueux. Le documentaire nous montre des habitants déterminés à faire ce qu’il faut pour protéger cet environnement hors du commun – il illustre en particulier le rôle que jouent les femmes. Il permet aussi de mieux comprendre le rôle crucial de l’Afrique dans la lutte au changement climatique.
Mention au film
Ils n’ont pas choisi ! de Youlouka Damiba et Gideon Vink (Burkina Faso/Côte D’ivoire/Sénégal/Cameroun)
Prix du long métrage
Congo Lucha de Marlène Rabaud (Belgique / France)
Audacieux, poignant et engagé, ce documentaire nous fait entrer avec beaucoup d’agilité dans le quotidien de ces jeunes militants, courageux et attachants, qui ont choisi de se battre au péril de leur vie pour que leur Congo puisse un jour mériter l’appellation de démocratique. Le film expose brillamment la lutte d’une jeunesse idéaliste mais moderne, contre un régime autoritaire fissuré. Un regard éclairant et lucide sur les enjeux politiques et sociaux d’un des plus grands pays d’Afrique.
Mention au film
La prochaine fois que je viendrai au monde de Philippe De Pierpont (Belgique)
Catégorie FICTION
Les Prix de la meilleure actrice et du meilleur acteur sont décernés par le Centre culturel Marocain de Montréal.
Les membres du jury étaient : Jean-François Leclerc, Ioannis (John) Koutroubis et Marie Yannick Dutelly
Mention spéciale pour son interprétation
Sana Akroud dans le film Myopia de Sana Akroud (Canada / Maroc)
Prix de la meilleure actrice
Le groupe de jeunes filles du film Notre-Dame du Nil de Atiq Rahimi (France, Belgique, Rwanda)
Par leur naturel allié à un excellent jeu d’actrices, elles rendent superbement la vitalité et la candeur de ces adolescentes de bonnes familles, comme leurs petites jalousies qui les entraîneront dans un drame collectif sanglant qui les dépasse. Notons le jeu fin et sensible de celles qui incarnent les personnages principaux de ce groupe. Pour elles, victimes de ce conflit sociopolitique aux racines profondes, cette expérience sera un véritable chemin initiatique qui les reconnectera à la sagesse ancestrale de leur peuple, tout en changeant leur destin d’une manière qu’elles n’auraient jamais pu imaginer.
Prix du meilleur acteur
Alassane Sy dans Le Père de Nafi de Mamadou Dia (Sénégal)
Jeu riche tout en nuances, où les émotions s’expriment puissamment sous des apparences impassibles, par le langage des yeux et du corps. L’acteur a su exprimer l’humanité du personnage chargé de la lourde tâche d’être imam au moment où la maladie, les tensions familiales et politiques menacent sa vie et ses valeurs.
Les prix court et long métrage sont attribués par l’Organisation Internationale de la Francophonie
Mention spéciale (meilleur film d’animation)
Machini de Frank Mukunday et Trésor Tshibangu (République démocratique du Congo / Belgique)
Animation ingénieuse et réussie, à la manière de films d’animation plus classiques, qui utilise des morceaux de minerai pour créer une animation qui dénote l’impact néfaste de l’exploitation minière sur les villages, les sociétés, les humains et sur la nature africaine.
Mentions spéciales pour les courts métrages
Pour un rien de Sekou Oumar Sidibe (Burkina Faso)
Mise en scène d’un sujet percutant dans certaines sociétés où la violence alliée à l’impunité peut, sans crier gare, faire basculer dans l’horreur une journée banale de la vie de quelqu’un.
Divine 419 de Johannes Krug (Ghana / Allemagne)
Pour le scénario et le jeu des acteurs. Porté par deux comédiens talentueux et expressifs, ce film nous plonge dans la vie grouillante d’une ville où vivre dépend pour plusieurs de petits métiers et de ventes sur la rue. Le jovial et jeune vendeur de ceintures rêve d’être comédien. Avec son ami et complice, il réalise que les « preachers » qui pullulent dans la ville savent eux, attirer l’attention et…l’argent. Il deviendra comédien, mais en mettant ses talents au service du rêve de tout un chacun d’aller au ciel. Pour le meilleur et pour le pire.
28 jours de Jahëna Louisin (Togo)
Pour l’originalité du scénario, le jeu des acteurs, la description humoristique d’une période importante de la vie d’une jeune fille, du désarroi d’un père célibataire obligé d’affronter seul la situation.
Prix du court métrage
Le chant d’Ahmed de Foued Mansour (Algérie / France)
À travers la relation entre un adolescent difficile et un concierge âgé, ce film décrit la réalité parfois sombre de l’immigration maghrébine en Europe, sans la dramatiser. À travers les personnages qui fréquentent les bains publics, on découvre une galerie de personnages d’un quartier populaire. Acceptant son sort pour mieux le vivre, cet homme devient peu à peu le mentor sans prétention d’un adolescent un peu perdu, l’un et l’autre se découvrant grâce à l’autre des raisons de vivre, d’aimer et d’espérer, malgré tout.
Mentions spéciales pour les longs métrages
Duga, les charognards de Abdoulaye Dao et Éric Lengani (Burkina Faso)
Ce film nous plonge dans le quotidien sans fard d’une petite ville, avec sa galerie de personnages et de générations, entre tradition et modernité. Le périple du personnage principal pour enterrer dignement un ami sera, pour lui et le chauffeur de taxi récalcitrant qui l’amène, une occasion de réaliser combien les traditions et les dogmes religieux de diverses confessions peuvent parfois s’opposer à une conception fraternelle de la dignité humaine.
Un divan à Tunis de Manele Labidi (France / Tunisie)
Pour la peinture réaliste de la difficulté de la diaspora à revenir au pays natal, avec leur bonne volonté et une grande dose de naïveté, pour la qualité des images, les dialogues, le jeu des acteurs, particulièrement celui de l’actrice principale.
Prix du long métrage
Le père de Nafi de Mamadou Dia (Sénégal)
En décrivant la montée discrète d’un mouvement politico-religieux extrémiste et son impact sur les villageois, se dévoile une société vivante, forte, colorée, libre et attachante, encore empreinte d’une sagesse métissée qui sait outrepasser les dictats religieux et la tradition lorsque le bien-être des humains et des membres de la communauté est en jeu. Par son esthétique, son histoire, ses dialogues, la richesse de ses costumes, ses personnages nuancés (même les moins sympathiques), le jeu juste de tous les acteurs même dans les rôles secondaires, ce film nous tient en haleine et nous touche malgré sa lenteur apparente.
Pour la première fois le festival remet un prix du public à la suite du vote des internautes :
Prix du public
Long métrage fiction : Un divan à Tunis de Manele Labidi (France / Tunisie)
Court métrage fiction : Suru de Kismath Baguiri (Benin)
Long métrage documentaire : Non. Oui de Mahmaoud Jemni (Tunisie)
Court métrage documentaire : La Inna Gobir de Ado Abdou (Niger)