Avec ce dossier « Nouvelle décennie », la revue JEU célèbre la venue des années 2020 en mettant en lumière plusieurs figures montantes des arts du spectacle vivant, autrices et auteurs, metteuses et metteurs en scène, comédien•nes, conceptrices et concepteurs. Un entretien avec Alexia Bürger, Alix Dufresne, Marie-Ève Milot et Solène Paré, quatre femmes qui renouvellent les pratiques de mise en scène, est suivi de rencontres avec la relève des directions artistiques de quelques théâtres. Les portraits de douze artistes émergent•es côtoient l’inventaire de compagnies de création en théâtre et en danse récemment établies. Nous nous intéressons aux initiatives visant à renouveler les publics, aux débouchés s’offrant aux finissants des études supérieures en théâtre de marionnettes, puis aux courants queer et néo-burlesque. Enfin, une prise de parole féministe de Marilyn Perreault et la mise en valeur de jeunes artistes autochtones, une entrevue avec Louise Lecavalier et un hommage à Andrée Lachapelle par Sylvie Drapeau complètent le menu.
« On regarde aussi de plus en plus à l’extérieur du Canada, dans un esprit d’ouverture. On sent une curiosité plus naturelle pour ce qui vient de l’étranger. La réflexion sur l’inclusion, l’équité entre les générations, les genres et les cultures, est toujours présente : la pluralité des voix participe au renouvellement des publics. » Nicolas Gendron
« L’affirmation identitaire est un objectif important pour le Conseil des Innus, et une pièce de théâtre représente un projet à la fois social, culturel et collectif. Il s’agit de la première troupe étudiante de la communauté. C’est aussi une occasion de démontrer à nos jeunes que nous, les adultes, les soutenons; c’est ce qui explique que les familles sont très présentes. Mais ce que j’aimerais qu’on en retienne, c’est que nos jeunes ont tout donné ! Elles ont travaillé tellement fort, elles se sont surpassées. » Liette Picard
« Je suis un animal sur une planète en danger. Je le sens depuis longtemps, au quotidien, à toutes sortes de niveaux. Et, en même temps, je suis fascinée par le monde. L’instinct animal est très fort en moi, et comme un animal je suis sur le qui-vive. C’est un vertige, mais la vie est un vertige. Certain•es se font avoir par l’idée d’un confort, ou d’une protection. Pour moi, ça ne change rien à mon état d’urgence. J’aime posséder le moins possible, et savoir que je peux toujours tout arrêter demain. » Louise Lecavalier