Enfant du Saguenay, fils d’un père historien de l’art et d’une mère institutrice, Paul Sarrasin a été l’un des principaux visages et voix officielle de Musique Plus pendant sept ans, animant, entre autres, les émissions Solid Rock, Le combat des clips et Le décompte Coca-Cola. Dès 1987, il parcourt le monde pour faire des entrevues mémorables avec des artistes, comme le chanteur du groupe Kiss, Gene Simmons. À la suite de la rupture de son contrat avec Musique Plus, Paul traverse une période sombre dont il se sort grâce à une immersion dans le Bouddhisme. Pendant 15 ans, il conçoit et réalise pour ses amis des petits autels de méditation. Devant l’équilibre et la finesse de ces objets, son père lui suggère d’élaborer des modes d’expression plus large en arts plastiques en l’assurant de la valeur artistique de ce qu’il produits.
Paul Sarrasin plonge aussitôt et se découvre une passion pour les travaux en trois dimensions. Colorées et débordantes de vie, ses créations sont résolument contemporaines. Elles sont le miroir reflétant la sérénité et l’amour de la vie et des gens qui habitent l’artiste. Sa vision unique, ses qualités d’artisan et son inspiration sans limites font de ses œuvres, des objets tout à fait singuliers. Les centres d’intérêt qui motivent ses créations sont intarissables et Paul les trouvent aussi bien dans la rue à Toronto avec Sans-abris, tableau inspiré par des personnes sans domicile qu’il a photographiées, que dans la nature avec Sœur Nature, une composition qui fait référence aux forces qui permettent la reproduction de la vie.
Les références à une deshumanisation de notre environnement sont prégnantes dans Artoxiqué une composition où les visages d’êtres humains ne sont perceptibles qu’à travers des masques à gaz de protection. Avec Fleur de la pensée, il nous parle en images fortes du cerveau humain, les enjeux climatiques inspirent Les derniers igloos », Botoxcité nous donne un aperçu de la place qu’occupe la chirurgie esthétique dans notre société tandis que Téléviseur retro, fossilisé dans le jardin fait référence à la transformation de la télévision linéaire. Dans L’âge d’or de grand-maman Jeanne, son œuvre la plus récente, Paul nous offre une réflexion touchante sur le vieillissement.
On pourrait dire de Paul Sarrasin qu’il est un praticien du « multi média » ainsi nommé parce que les artistes qui s’en réclament utilisent en même temps des matériaux et des techniques différentes. Pour lui, son travail passe invariablement par « un dialogue avec la matière », un échange sensoriel avec chacun des matériaux. Paul Sarrasin n’hésite pas devant le défi d’utiliser des matériaux de toutes sortes : peintures, argile à poterie, bois de toutes sortes, époxy, métaux et blocs Lego (comme dans Téléviseur rétro) ! Cette diversité correspond à sa vision artistique originale grâce à laquelle l’œuvre est conçue dans une image mentale dont la réalisation concrète induit l’usage de telle ou telle matière. Ce qui fait de Paul Sarrasin un artiste capable d’adapter ses créations à tout élément matériel qui peut le servir. Paul entreprend l’exécution d’une œuvre comme un parcours philosophique en équilibre fécond entre une idée prétexte de départ et l’achèvement de l’objet.
« Mon activité artistique a été un point tournant de ma vie et m’a permis de réaliser une synthèse idéale entre mes expériences et ma créativité. C’est à travers mes œuvres que j’exprime le mieux ma relation au monde et aux autres en souhaitant sensibiliser le public de cette exposition » a précisé Paul Sarrasin.
Après 7 ans de travail quotidien, Paul est heureux de retourner dans sa ville natale afin de présenter sa toute première exposition solo intitulée : « Dialogue avec la Matière » au Centre National d’exposition de Jonquière, du 26 septembre au 28 novembre. L’œuvre, baptisée Onde de paix, fait partie de l’exposition est en est l’affiche officielle.