Les obstacles dans la recherche d’un logement convenable pour certains ménages sont fort nombreux. Outre le taux d’inoccupation, les coûts exorbitants, le manque d’espace et parfois même, l’insalubrité et la non-présence d’animaux de compagnie, s’ajoutent de nouveaux obstacles constitués de pratiques discriminatoires au vu et au su de tous.
Les enfants ne seraient pas les bienvenus dans plusieurs secteurs
Sil est impensable de loger une famille composée de deux adultes et quatre enfants dans un appartement de 2 pièces et demie et ce, pour des raisons bien évidentes, que penser des propriétaires qui affiche des logements spacieux de 5 pièces et parfois même, de 6 pièces et demie, destinés uniquement aux couples et aux personnes seules. C’est pourtant, ce qu’il a été possible de constater dans plusieurs annonces affichées sur le site Kijiji et Facebook Marketplace. Cette situation semblerait s’appliquer à plus d’une région, selon les recherches effectuées sur le web et ne serait pas que l’apanage de la métropole.
Les fumeurs et les buveurs d’alcool persona non grata
Une autre catégorie de locataires visés par les pratiques discriminatoires sont les fumeurs. En effet, de nombreuses annonces indiquent que les fumeurs n’ont pas accès à certaines catégories de logement ou sinon, qu’ils doivent fumer à l’extérieur du bâtiment s’ils deviennent locataires. Certains propriétaires vont plus loin en affichant la mention non-fumeurs seulement. De même, une annonce répertoriée sur le site Kijiji mentionne que la consommation d’alcool est strictement interdite dans les logements.
De la discrimination déguisée pour certaines ethnies et fondée sur le sexe pour d’autres individus
Beaucoup plus subtil, parce qu’elle est décriée haut et fort, les motifs ethniques de refus de logement sont beaucoup plus subtils. En effet, sans nécessairement afficher que certains logements ne sont pas accessibles aux personnes de certaines ethnies, les méthodes employées par les locateurs sont tout aussi discriminatoires. Ils pourraient, par exemple, afficher un logement vacant et permettre certaines visites et, lors d’une visite effectuée par un locataire potentiel d’origine étrangère, faire croire que le logement disponible vient tout juste d’être loué, pour se rendre compte, quelques jours plus tard, que ce dernier est toujours affiché. Finalement, quelques annonces, toujours répertoriées sur la plateforme Kijiji indiquent ne louer qu’aux personnes de sexe féminin.
Mission impossible pour les ménages à faible revenu et les bénéficiaires de l’aide sociale
On comprend aisément qu’en raison de leur faible revenu certains types de ménage puissent avoir de la difficulté à se loger convenablement. Il est, malgré tout interdit d’afficher que les personnes à faible revenu ne sont pas les bienvenues dans certains immeubles locatifs, il s’avère que quelques propriétaires n’hésiteront pas à le faire subtilement. C’est le cas de quelques annonces affichant que des références d’emploi seront demandées.
Végétariens seulement
Dernier motif de discrimination en lice cette fois, dans la région de Toronto, le régime alimentaire des locataires. Il a été possible d’apprendre, au cours des derniers jours, que certains propriétaires d’immeubles locatifs refusent de louer aux ménages n’ayant pas une alimentation végétarienne, sous prétexte que leur régime alimentaire produirait des odeurs nauséabondes. Cette pratique décriée, il y a quelques jours, en Australie, existe malheureusement aussi, au pays, alors qu’il est formellement écrit dans une annonce en ligne que tous les appartements de leur immeuble sont réservés aux végétariens.
Des recours possibles?
Il existe certes, des recours possibles au tribunal administratif de la Régie du logement et à la Commission des droits de la personne. Il s’agit toutefois, de recours nécessitant de longs délais qui pourraient empêcher certains ménages de trouver un appartement convenable avant la date butoir du 1er juillet.
Martine Dallaire, B.A.A.