En compagnie de deux des plus ardents défenseurs de la culture d’ici, Pierre Nantel (Marie-Victorin) et Pierre-Luc Brillant (Rosemont), Paul St-Pierre Plamondon (Camille-Laurin), a partagé son désir de voir se développer, notamment au sein de la jeunesse, une culture de la culture, c’est-à-dire un puissant sentiment d’appartenance et de fierté envers celle-ci, dans le but de renforcer le lien qui unit les Québécois à leur langue. « À nos yeux, le combat pour le français et la lutte pour le rayonnement de la culture québécoise ont un destin incontestablement lié. Au-delà de la réglementation, la culture est source d’adhésion et de rassemblement positif pour tous les Québécois. Notre combat ne se fait pas à armes égales, mais une partie de sa réussite réside dans notre capacité à la faire rayonner encore davantage. D’abord chez nous, mais aussi partout sur la planète », a déclaré le chef du Parti Québécois.
EN BREF

Le Parti Québécois fait le pari qu’en encourageant la consommation de produits culturels d’ici, entre autres par les jeunes, on favorisera l’émergence d’un sentiment d’appartenance fort envers la langue française, ce qui aidera à freiner son déclin. C’est pourquoi il entend :

* Créer un bureau de promotion du contenu culturel québécois pour représenter le Québec auprès des plateformes mondiales; * Remettre un passeport culturel de 100 $ par année aux étudiants du secondaire et du collégial, ainsi qu’à tous les nouveaux arrivants; * Doubler les budgets de Télé-Québec et mettre au monde le « CRTQ »; * Créer un musée national de l’histoire du Québec et rétablir un financement adéquat des musées existants, en priorité; * Donner aux travailleurs culturels un véritable statut d’emploi.

Au total, près de 800 M$ supplémentaires sur 4 ans seront investis pour promouvoir notre culture et notre langue.

Le déclin du français en inquiète plusieurs et commande indiscutablement des mesures fortes; or, ces actions doivent être menées en parallèle d’une promotion musclée des produits culturels québécois. L’enjeu actuel en matière de culture au Québec n’est pas l’offre, mais bien la demande. Nos créateurs font des choses incroyables, mais la pression de la culture anglo-américaine, omniprésente, est très forte.

« Selon un sondage récent, 58 % des jeunes Québécois de 18 à 34 ans consomment très peu, voire pas du tout de contenu audiovisuel québécois sur les plateformes en ligne. En fait, 31 % d’entre eux admettent ne jamais écouter ni regarder de contenu issu du Québec, et 75 % disent que leur consommation de contenu québécois ne dépasse pas 4 heures par semaine, soit une infime partie de leur temps total d’écoute ou de visionnement. Mais ils ne sont pas à blâmer; les Netflix, Amazon Prime et autres Spotify ne mettent pas suffisamment en valeur nos productions. Il s’agit, donc, de favoriser leur accessibilité ainsi que leur découvrabilité. Ce sera la mission du bureau de promotion que nous proposons : représenter les créateurs et les créations de chez nous, viser à augmenter l’offre de contenu culturel québécois sur les plateformes de diffusion, le rendre visible, et en faire des succès internationaux! », a déclaré, enthousiaste, Pierre Nantel.

En amenant les Québécois à la rencontre de ce qui se fait ici, on peut légitimement s’attendre à voir se renforcer leur sentiment d’appartenance et leur fierté envers la langue française. « L’anglicisation du Québec passe par ce que les gens consomment en ligne, mais aussi en dehors; c’est dans cette optique que nous proposons de donner un certificat de 100 $ à tous les nouveaux arrivants ainsi qu’aux étudiants du secondaire et du cégep pour leur permettre d’assister à une pièce de théâtre ou à un spectacle québécois, par exemple. Par ailleurs, Télé-Québec sera mise à contribution et verra ses budgets annuels être doublés, pour atteindre 140 M$; ainsi, la chaîne pourra stimuler la production de contenu québécois et devenir une véritable vitrine nationale où seront présentés nos productions culturelles, des documentaires sur notre histoire et sur notre territoire, des émissions d’information, des bulletins régionaux, de grandes émissions de débat », a pour sa part illustré Pierre-Luc Brillant.

En outre, puisqu’il est manifestement vain de compter sur le fédéral pour protéger nos intérêts, culturels surtout, le Parti Québécois s’engage à créer un conseil de la radiodiffusion et des télécommunications québécoises – l’équivalent du CRTC, mais efficace et bien de chez nous. « Personne n’est mieux placé que nous-mêmes pour promouvoir notre culture et mettre en place les conditions qui permettront de renverser le déclin de notre langue. Si l’on veut garantir la disponibilité du contenu québécois en ligne, on ne peut absolument plus laisser le Canada décider de l’espace qui lui sera réservé sur les plateformes. Le CRTQ que nous mettrons en place assurera le financement et la bonne représentation du contenu québécois en ligne », a ajouté le chef du Parti Québécois.

Créer un musée national de l’histoire du Québec
« Nous sommes une nation francophone en Amérique du Nord, et notre histoire est unique. Je m’explique mal pourquoi, après toutes ces années, nous n’avons toujours pas un musée national pour la célébrer, s’adressant tant à nous qu’à celles et à ceux qui viennent nous visiter. Lorsqu’on visite un nouveau pays, c’est pratiquement un automatisme d’aller voir son musée d’histoire nationale. L’Écosse, par exemple, un pays qui nous ressemble beaucoup, possède un musée de ce type, accessible à tous », a poursuivi Paul St‑Pierre Plamondon.

Cet ajout ne se fera pas au détriment des musées existants. Le Parti Québécois va d’ailleurs rétablir le financement de ces derniers à la hauteur de leurs besoins. « Ça passera avant les Espaces bleus. Car, comme dans le cas des maisons des aînés, la CAQ a créé un nouveau modèle en abandonnant ce qui fonctionnait déjà. Or, à nos yeux, cette façon de faire, partisane et électoraliste, n’est pas acceptable. Nous prendrons les 259 M$ destinés par la CAQ aux Espaces bleus et les remettrons à nos musées. »

Appuyer les travailleurs culturels
Paul St-Pierre Plamondon a par ailleurs rappelé son intention d’aller chercher chez les GAFAM des montants considérables qui nous échappent actuellement. « C’est dans un souci de justice fiscale. Ces entreprises font des profits mirobolants sur le dos, entre autres, des petits producteurs de contenu. Nous proposons de les taxer à hauteur de 3 % de leur chiffre d’affaires québécois, ce qui représente quelque 300 M$ annuellement, et de remettre une partie de cet argent à nos créateurs, pour les soutenir et leur donner de la visibilité. Ça leur revient de plein droit », estime-t-il.
Avec l’ajout de ces sommes, le Parti Québécois propose notamment la création d’un véritable statut d’emploi pour nos travailleurs culturels, inspiré du programme de l’intermittence du spectacle en France, pour qu’ils ne soient plus considérés comme des travailleurs autonomes. « De cette manière, les artistes auront accès à un système d’assurance-emploi; un tel statut leur procurera donc une stabilité de revenu, ce qui les protégera durant leurs périodes moins occupées ou en cas d’imprévu », a fait valoir Paul St-Pierre Plamondon.

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