La Société de musique contemporaine du Québec (SMCQ) dévoile aujourd’hui le nouveau visage de l’édition 2019-2020 de sa Série hommage : Katia Makdissi-Warren. Par le choix de cette compositrice établie ayant relevé avec sensibilité le défi d’abolir les frontières entre des musiques de traditions variées, Walter Boudreau, directeur artistique de la SMCQ, pose un geste concret en faveur de la reconnaissance d’une musique contemporaine ouverte sur le monde.
« La SMCQ croit autant en l’importance de reconnaître l’immense apport des « bâtisseurs » de la musique contemporaine au Québec tels que Gilles Tremblay, José Evangelista ou John Rea par exemple, qu’en celle de faire découvrir les créateurs et créatrices d’aujourd’hui dans tout ce qu’ils ont d’éclectique et d’innovant. La musique de Katia, d’une qualité artistique remarquable, représente à merveille ce qu’est la culture québécoise d’aujourd’hui : une culture à la fois fière de ses racines et ouverte à la diversité », précise Walter Boudreau.
À propos de la Série hommage
Rappelons que la SMCQ célèbre tous les deux ans un compositeur québécois en invitant le milieu musical et culturel national et international à intégrer les œuvres de l’artiste dans sa programmation tout au long d’une saison artistique. L’objectif de la Série : faire connaître et reconnaître nos compositeurs, et par le fait même, l’importance de la création musicale dans notre société. Katia Makdissi-Warren succédera ainsi à Claude Vivier, Gilles Tremblay, Ana Sokolovic, Denis Gougeon, John Rea et José Evangelista.
Au fur et à mesure des éditions de cette Série, la SMCQ a réuni un nombre croissant de participants, permettant au public de découvrir les compositeurs d’ici lors de concerts et d’activités dans des écoles. La dernière édition, dédiée à José Evangelista, a rejoint un grand public de 160 000 personnes, en plus de 45 000 enfants en milieu scolaire. Un rayonnement sans pareil dans ce secteur artistique.
Le choix de Katia Makdissi-Warren permettra certainement de faire rayonner la « cause » défendue par la SMCQ au-delà des réseaux habituels de musique contemporaine : la compositrice a développé au fil des ans une grande complicité avec des artistes de communautés autochtones, arabes et juives séfarades, notamment.
Une musique de « rencontres »
La notion de métissage a toujours intrigué la compositrice québécoise, elle-même issue de la rencontre de deux cultures : celle de son père canadien et de sa mère d’origine libanaise. « Le métissage est avant tout une question de rencontre. Et c’est en allant vers « l’autre » qu’on évolue, qu’on se développe! » de dire madame Makdissi-Warren.
La compositrice, très touchée d’avoir été choisie par la SMCQ, compte d’ailleurs bien profiter de l’occasion de cette Série hommage pour provoquer des rencontres entre des artistes d’horizons variés. « Mon grand rêve, confie-t-elle, c’est que la Série me donne l’occasion de faire une œuvre pour orchestre symphonique et un groupe de Pow-Wow! ».
Pour participer à la Série hommage
Les organismes culturels, artistes et musiciens de tous horizons souhaitant inscrire une activité dans le cadre de la Série Makdissi-Warren entre septembre 2019 et septembre 2020 sont invités à remplir un court formulaire en ligne.
Katia Makdissi-Warren en quelques mots
Katia Makdissi-Warren a étudié la composition au Québec et à Hambourg, puis les musiques arabe et syriaque à Beyrouth, auprès de Ennio Morricone, Franco Donatoni, Manfred Stahnke, P. Louis Hage et Michel Longtin.
Compositrice innovatrice, elle s’est fait remarquer sur la scène nationale et internationale par son style unique où se rencontrent musiques du Moyen-Orient, de l’Occident et autochtones. Elle fondait d’ailleurs en 2006 l’Ensemble Oktoécho, spécialisé dans le métissage, pour lequel elle compose régulièrement en plus d’assumer la direction artistique. Son esthétique de fusion l’amène à travailler régulièrement – à la fois comme compositrice, directrice d’ensemble et interprète – avec les communautés autochtones, arabes et juives.
Tout en étant très engagée auprès de communautés culturelles variées, Katia Makdissi-Warren est très active dans le milieu de la musique contemporaine, ayant reçu des commandes d’ensembles tels que l’Orchestre symphonique de Vancouver, l’Orchestre national oriental de Beyrouth, I Musici de Montréal, l’Orchestre de chambre McGill ou l’Ensemble Contemporain de Montréal (ECM+). Ses œuvres sont d’ailleurs régulièrement jouées par différents interprètes et ensembles de musique de chambre au-delà des frontières canadiennes, en France, en Allemagne, au Liban, au Maroc, en Argentine et en Espagne.
Elle a signé de nombreuses trames sonores pour théâtre, danse, cinéma, télévision, ou expositions au Canada, en France, à Singapour, au Japon ou aux Émirats arabes – dont celle de l’exposition permanente de Burl-Khalifa de Dubaï, plus haute tour du monde.
À propos de la SMCQ
Fondée en 1966 à l’initiative du ministère des Affaires culturelles, la SMCQ a été la première institution du pays à se consacrer à la diffusion de la musique contemporaine. Honorant d’abord son mandat par la présentation d’une série annuelle de quelques concerts, elle a connu au fil des ans un développement remarquable en mettant sur pieds plusieurs volets d’activités, notamment pour les jeunes. Prenant à cœur sa position de doyenne en son genre, elle a su démontrer sa capacité à chapeauter des événements récurrents qui impliquent des partenariats aussi nombreux que diversifiés. Son rôle fédérateur et structurant en fait aujourd’hui un acteur marquant du milieu culturel canadien.