Ces derniers jours, les membres de Radio Centre-Ville (radio communautaire et multilingue de Montréal existant depuis plus de 40 ans) ont dû se battre pour avoir accès aux micros. Aujourd’hui à 10h, ces membres prendront les micros et ne les lâcheront plus jusqu’à ce que l’administration leur garantisse leur horaire de transmission habituel et légitime selon les règlements de cet organisme. Ils et elles demandent l’établissement d’une date pour la tenue d’une assemblée spéciale dans laquelle les changements à la programmation puissent être discutés avec tous et toutes les membres.
Il est bien connu que Radio Centre-Ville traverse une grave crise financière. Cependant, cette crise est aussi d’ordre politique. La vente de temps d’antenne à des intérêts privés va directement à l’encontre du mandat de l’organisme, ainsi que des règlements de la station. Cela a de plus créé un climat hostile à l’intérieur de la radio puisque des confrontations ont lieu entre les équipes et l’administration. Un gardien de sécurité a même été embauché afin d’empêcher l’accès au studio à des membres qui allaient animer leur émission habituelle. La direction refuse de revenir sur ses décisions et les membres se retrouvent dans une situation de perte de leur espace. « J’anime une émission depuis 24 ans et l’administration a vendu cet espace sans donner aucune explication aux membres », dit Sergio Abel Mendez, membre de Radio Centre-Ville.
Face à cette situation, des membres de plusieurs équipes linguistiques de la radio se mobilisent aujourd’hui afin de faire respecter les règlements de la radio et surtout de renforcer la mission, le mandat et l’esprit démocratique et associatif qui est au cœur de l’organisme. Les membres dissident-e-s invitent toute la communauté et les auditeurs et auditrices de la radio à se montrer solidaires avec celle-ci, soit en venant ce dimanche 13 de novembre entre 10h et 14h30 au Centre Interculturel l’Auditoire (5214, Blvd. St-Laurent), soit en syntonisant les ondes de cette radio (102,3 FM). « Nous invitons les communautés à venir défendre leurs espaces d’information dans leur langue », indique Roberto Nuñez, un autre membre de la radio.