L’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ) a dévoilé, le 12 décembre dernier, ses prévisions pour l’année 2023 pour les secteurs de la construction et de la rénovation résidentielles au Québec.
Une hausse de taux qui fait mal
La hausse rapide et successive des taux d’intérêt hypothécaires au cours des derniers mois, portera au coup dur au nombre de mises en chantier et aux dépenses en rénovation résidentielle l’an prochain, selon l’APCHQ. Elle risque d’augmenter le déficit d’habitations, alors qu’il serait souhaitable d’améliorer la disponibilité et le nombre de logements abordables, mais aussi, d’augmenter le nombre de mises en chantier, dans le contexte actuel de pénurie de logements.
Selon l’APCHQ, le Québec pourrait accuser un recul de 14 % des mises en chantier, par rapport aux 58 000 unités construites en 2022. Toutefois, les données actuellement disponibles, font état de 46 000 mises en chantier de moins, soit un recul de 21 % par rapport à 2022. La différence s’explique par un potentiel regain printanier qui a généralement lieu tous les ans.
La baisse la plus importante à ce chapitre au Québec depuis 1995
Tous les types de propriétés risquent d’être touchées, selon l’APCHQ, mais ce sont surtout les immeubles locatifs qui encaisseront les plus durs coups. Le secteur locatif ralentira de 32 %, lors de la prochaine année. La hausse des coûts d’emprunt mine la rentabilité de nombre de projets locatifs qui doivent temporairement être mis sur la glace parce qu’ils ne sont plus rentables. Cette situation risque de perdurer et de nombreuses mises en chantier dans le secteur locatif risquent de ne pas lever de terre, tant que les taux d’intérêt ne s’amélioreront pas.
Des disparités régionales
Selon le rapport de l’APCHQ, certaines régions risquent d’être davantage touchées que d’autres. Parmi les six régions métropolitaines de la province, c’est la région de Saguenay qui connaitra la baisse la moins importante avec 15%, alors que la région de Sherbrooke sera la plus durement touchée avec une baisse des mises en chantier de 25%.
Dépenses en rénovation
Le secteur de la rénovation n’échappera pas aux effets négatifs des taux intérêts élevés, car l’APCHQ entrevoit un recul de 15 % des dépenses de rénovation dans le secteur résidentiel, en 2023. Il s’agit d’un contraste important compte tenu qu’en 2021, les dépenses en rénovation résidentielle avaient bondi de 31%, établissant ainsi un record, alors qu’en 2022 elles avaient connu une augmentation de l’ordre de 19%.
Martine Dallaire, B.A.A.