En dépit que le nombre de dons d’organes ait augmenté de près du tiers au pays depuis les dix dernières années, 200 patients, en attente d’une greffe, meurent au Canada chaque année, selon les données récentes de l’Institut canadien d’information sur la santé.
Aussi, l’an dernier 2 782 transplantations d’organes ont eu lieu au Canada. Malgré ce nombre, 4 351 patients figuraient sur la liste d’attente.
Un manque criant de reins
Près du trois quarts des patients (3 150) en attente d’un don d’organes souffrent d’atteinte rénale, alors que le reste des patients sont en attente, dans l’ordre, d’un nouveau foie (527), d’un poumon (270), d’un nouveau cœur (157) ou d’un pancréas (156).
Le Québec au troisième rang
Le Québec se classe au troisième rang au pays derrière la Colombie-Britannique et l’Ontario. La Saskatchewan arrive au dernier rang. Aussi, l’an dernier 497 Québécois ont reçu une transplantation, alors que 8 personnes ont perdu la vie en attente d’un organe. La situation risque d’empirer au cours des prochaines années, puisque la demande a grandement augmenté au Québec au cours des 5 dernières années.
Un registre pour faciliter les dons
Le Québec dispose actuellement d’un registre permettant aux donneurs de signifier expressément leur volonté de donner leurs organes à leur décès. Il s’agit d’un outil permettant d’accélérer le processus de transplantation des organes compte tenu que l’équipe médicale responsable peut rapidement consulter le dossier du patient décédé sans nécessairement devoir négocier longtemps avec la famille. Il faut savoir que la transplantation doit s’effectuer rapidement non seulement pour éviter la perte d’organes viables mais aussi, pour assurer un meilleur succès dans les transplantations.
Le respect de la volonté du donneur : un droit posthume
Malgré le fait que des donneurs aient signifié de leur vivant vouloir faire don de leurs organes voire même apposer le signet derrière leur carte d’assurance-maladie et faire partie du registre des donneurs, certaines familles refusent de respecter leur volonté. Le Code civil du Québec dit que l’on doit donner effet à la volonté exprimée, sauf si c’est impossible. Toutefois, de manière à éviter toute ambiguïté, il est recommandé d’informer vos proches sur vos volontés concernant le don d’organes après votre décès.
Donner de son vivant, un geste d’amour
Depuis quelques années, il est possible, grâce aux avancées dans le domaine médical, de donner de son vivant un rein ou une partie de son foie. Le don vivant réduit le temps d’attente des malades qui ont besoin d’une transplantation de rein ou de foie. La transplantation à partir d’un donneur vivant peut améliorer la capacité fonctionnelle du rein ou du foie, tout en accroissant la survie du greffon.
De plus, depuis novembre 2010, il existe un programme gouvernemental de soutien aux donneurs vivants qui administré par Transplant Québec permet aux donneurs de se faire rembourser certaines dépenses. Il est à noter qu’il n’est pas nécessaire qu’il y ait un lien de parenté entre le donneur et le receveur. Ainsi, il est possible de faire don d’un rein ou d’une partie de son foie à un inconnu.
L’aide médicale à mourir, une potentielle solution au problème ?
Puisque les donneurs d’organes doivent décéder dans des conditions précises (décédant en milieu hospitalier par décès cardiocirculatoire), les patients demandant l’aide médicale à mourir peuvent aussi donner leurs organes car ils sont considérés comme des donneurs par décès cardiocirculatoire. Aussi, au cours des deux dernières années, 60 Québécois ayant eu recours à l’aide médicale à mourir ont pu donner leurs organes.
Martine Dallaire