Le film « Crépuscule des Ombres » de Mohammed Lakhdar-Hamina, est projeté dans le cadre du 21e festival des films francophones Cinemania de Montréal. Le long-métrage qui aborde comme toile de fond la guerre d’Algérie a vu le jour en dépit de nombreuses difficultés liées aux subventions, à la production et à la distribution que rencontre le cinéma Algérien aujourd’hui.
Présent à Montréal pour faire la promotion du film, le producteur Tarek Lakhdar-Hamina qui est notamment le fils du réalisateur, revenait sur le potentiel du 7e art en Algérie qui a connu ses heures de gloire et qui a besoin aujourd’hui d’un environnement adéquat pour lui permettre l’impulsion qu’il mérite.
Citant les multiples obstacles rencontrés, que ce soit au niveau technique ou au niveau de la mise en place des conditions de réalisation du projet, Tarek Lakhdar-Hamina soulignait que la finalisation du long-métrage était rendu possible grâce au financement du gouvernement Algérien qui s’est opéré sous la forme d’un investissement qui permettait à l’État d’être propriétaire du film. En tant que producteur délégué, Tarek révélait avoir eu la responsabilité du final cut.
Pour le producteur, de nombreux défis étaient à surmonter notamment concernant l’écriture du scénario que Mohammed Lakhdar-Hamina avait écrit dans les années quatre-vingt-dix avant de le finaliser avec Malik Lakhdar-Hamina qui a co-écrit l’histoire. Ce travail en équipe, permettait d’éviter toute complaisance dans la qualité du texte de l’aveu même du Tarek qui confiait que la co-écriture du scénario stimulait le réalisateur dans son travail.
En effet, le film qui est tourné comme un Road Movie est une confrontation entre deux convictions : celle de Saintenac qui est convaincu des bienfaits de la colonisation et de l’apport de la civilisation française aux « Barbares Algériens », et d’un autre coté celle de Khaled qui se bat pour sa liberté. Cette confrontation qui a la forme d’une joute verbale est modérée par Lambert qui agit tel un objecteur de conscience devant les agissements de Saintenac qui tente d’exécuter Khaled lors d’une corvée de bois.
Tel est le point de départ de ce film qui continue son petit bonhomme de chemin qui le conduira au festival de Dubaï, au festival de Palm Springs et peut-être à Sundance.
Crépuscule des Ombres, de Mohammed Lakhdar-Hamina projeté au festival de Cinemania de Montréal
