En temps normal, on a du mal à se projeter dans l’état d’une personne qui est malade et encore bien moins dans l’esprit d’une personne qui est atteinte de démence. À travers le film The Father (Le père), Anthony Hopkins y arrive avec brio en interprétant un personnage qui perd petit à petit la conscience de soi et des autres.
Réalisé par le français Florian Zeller, The Father (Le père) est un film franco-britannique qui aborde avec finesse et intelligence la démence de façon poignante. Anthony est le malade de cette histoire qui a été adaptée au départ en pièce de théâtre par le scénariste et écrivain français avant que son œuvre ne connaisse un succès mondial en 2012 pour enfin être produite pour le cinéma. On peut d’ailleurs apprécier dans la mise en scène, cette succession de tableaux qui nous font penser à ceux qui se juxtaposent dans les pièces de théâtre.
Sir Anthony Hopkins qui a marqué le grand écran avec le personnage du Dr. Hannibal Lecter dans Le Silence des agneaux (The Silence of the Lambs) tient le rôle principal dans ce long-métrage où l’on découvre un père de famille qui reçoit des visites régulières de sa fille Anne, qui tente de lui imposer des aides-soignantes pour prendre soin de lui. Entre les moments d’égarement et les états de confusion, l’état d’Anthony se dégrade au fur et à mesure que les scènes se succèdent, tel un arbre qui perd petit-à-petit ses feuilles.
En cette période de pandémie où le monde a pris conscience de la fragilité de la condition humaine, ce film remet en perspective l’importance de la santé, de la famille et des choses simples. D’ailleurs, le film a obtenu quatre nominations aux Golden Globes, dont celle du meilleur film dramatique, six nominations aux BAFTA, dont celle du meilleur film, et six nominations aux Oscars, dont celle du meilleur film.
Réda Benkoula