Parfois l’absurde est le meilleur moyen d’échapper au désarroi. Alors que l’Afghanistan est en guerre depuis plus de trente ans, le personnage plus grand que nature Salim Shaheen entraîne depuis des années une bande de comédiens, tous plus excentriques et incontrôlables les uns que les autres, à fabriquer sans relâche des films de série Z. Dans un pays où il n’y a officiellement aucune industrie cinématographique, cette troupe résiste au désespoir en opposant la dureté du monde à un imaginaire délirant.
Une bonne dose d’absurde se retrouve aussi chez le cinéaste Harun Farocki, qui nous amène dans la séance de travail d’une société de conseil allemande qui met au point les organisations du travail de demain. On ne sait pas trop si on doit rire ou pleurer… Bon cinéma!
Dès le 16 octobre sur Tënk :
●● Loin de Bachar de Pascal Sanchez, 73 minutes, 2020.
Pascal Sanchez s’invite dans l’intimité d’une famille syrienne établie à Montréal depuis plusieurs années, après un exil forcé. Le quotidien émouvant d’une famille aux prises avec les tourments d’un conflit dont on ne voit malheureusement pas la fin.
●● Les Chiens-Loups de Dominic Leclerc, 90 minutes, 2019.
Chronique pleine de tendresse de l’expérience artistique participative menée en 2017 par le comédien Alexandre Castonguay avec les élèves d’une école primaire à Rouyn-Noranda. En les faisant travailler Le Loup et le Chien, de Jean de La Fontaine, il révèle leurs réflexions surprenantes autant qu’il se révèle lui-même.
●● Nothingwood de Sonia Kronlund, 85 minutes, 2017.
À une centaine de kilomètres de Kaboul, Salim Shaheen, l’acteur-réalisateur-producteur le plus populaire et prolifique d’Afghanistan, est venu projeter quelques-uns de ses 110 films et tourner le 111e au passage, avec sa bande de comédiens excentriques.
●● Un nouveau produit de Harun Farocki, 37 minutes, 2012.
Les réunions de QT consulting, une société de conseil qui développe un nouveau « produit » destiné à booster la productivité des employés. Grâce aux croquis colorés d’un « facilitateur visuel », le concept tente de s’affiner. À la fois grotesque et rébarbative, la novlangue masque à peine une idéologie coercitive qui fait froid dans le dos!
●● Gilles Deleuze : qu’est-ce que l’acte de création? de Arnaud des Pallières et Arnaud Dauphin, 49 minutes, 1987.
En mars 1987, à l’invitation de Jean Narboni, Gilles Deleuze tient une conférence à l’école de la Fémis. Il parle d’idées en cinéma, d’acte de création, de l’art comme forme de résistance. Dans l’air, l’énergie libératrice de la création.