C’est un fait, les québécois vivent beaucoup plus longtemps et en meilleure santé que leurs ancêtres. De plus, leurs conditions de travail étant sensiblement meilleures que celles de leurs parents, il n’est pas rare qu’ils puissent prendre leur retraite à 60 ans, voire même à 55 ans. Pourtant, nombre de nouveaux retraités occupent un emploi à temps partiel. Quelles sont leurs motivations à occuper un emploi alors qu’ils pourraient tout simplement profiter du bon temps ?
Des motivations variées
Selon une enquête menée par la banque CIBC en 2012, l’argent ne serait pas l’unique motivation qui inciterait les nouveaux retraités à reprendre la route du boulot. En effet, pour les deux tiers des personnes sondées le travail représente une opportunité de rencontres sociales mais surtout, pour éviter de tomber dans la routine. Toutefois, il n’est pas question pour eux de reprendre le collier et de se taper les horaires habituels du lundi au vendredi de 9 à 5. Le nouveau retraité doit pouvoir planifier son horaire comme il le souhaite et ainsi, s’offrir un peu de liberté. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle des anciens professionnels préfèrent travailler à contrat pour d’anciens clients ou leur ex-employeur. De plus, non seulement leur nouveau statut de travailleur autonome leur permet plus de liberté, mais il offre aussi, certains avantages fiscaux dont celui de déduire une portion de certaines dépenses courantes dont les frais d’automobile et quelques frais liés à l’unité d’habitation.
Retour à temps partiel
Il n’est pas cependant donné à tous de devenir contractuel. C’est pourquoi, plusieurs entreprises offrent des emplois aux nouveaux retraités qui, selon ces dernières, constituent une main-d’œuvre fiable et expérimenté. C’est le cas de plusieurs chaînes de vente au détail et de quelques commerces saisonniers. L‘entreprise Rona, par exemple, compte une proportion importante de retraités au sein de son personnel à temps partiel, une option privilégiée par plusieurs travailleurs expérimentés. Cependant, quelques-uns d’entre eux préfèrent un travail saisonnier, comme en été, pour avoir la possibilité de s’envoler pour des cieux plus cléments, une fois l’hiver venu.
Des incidences fiscales
Si le choix de retourner sur le marché du travail à la retraite, l’est souvent pour des raisons sociales, il faut aussi considérer les aspects financiers. Les travailleurs âgés de plus de 65 ans bénéficient d’un crédit d’impôt particulier. Il faut cependant, considérer les autres sources de revenus comme le régime de pension privé et le régime public. Si les premiers ne sont généralement pas touchés par un retour au travail (à moins de recommencer à travailler pour le même employeur, les régimes publics pénalisent parfois, les retraités qui effectuent un retour au travail puisqu’au-delà d’un certain revenu gagné, les prestations sont souvent réduites. De plus, il faudra payer des impôts de même que les cotisations de l’assurance parentale, à l’assurance-emploi et, au-delà de 3500$, à nouveau cotiser au RRQ. Finalement, il faut savoir que les FRV devront être reconvertis en CRI avant l’âge de 71 ans et ce, pour éviter une réduction du capital ainsi que de devoir passer à un seuil d’imposition supérieur.
Comme on peut le constater, il pourrait s’avérer avantageux de consulter un planificateur financier avant de songer à reprendre le boulot, question d’y jouer ses meilleures cartes.
Illustration : Maxime Pigeon