C’est un bilan extrêmement positif que les organisateurs de Présence autochtone tirent de la dernière édition, la vingt-huitième en autant d’années, du festival multidisciplinaire consacré aux arts autochtones des Amériques et du monde.

Le nombre important de long métrages présentés, dix-neuf au total, dont la moitié est la réalisation d’un cinéaste autochtone, donne la mesure des progrès accomplis ces dernières années dans l’affirmation culturelle des premiers peuples dans le domaine du cinéma. Citons Winaypacha, tourné au Pérou en langue aymara, à qui a été décerné le grand prix Teueikan; La selva negra, production mexicano-américaine, prix du meilleur documentaire remis par un jury de la revue Séquences et le film Le chemin de la guérison pour lequel Alanis Obomsawin a reçu le prix APTN 2018.

Les grands spectacles de soirées sur la place des Festivals (alias place du Makusham) ont offert des productions originales comme Nikometan, spectacle conçu spécifiquement pour le festival par Musique nomade; c’est également vrai pour le grand Jeu de la création, un show de théâtre de rue créé et produit par Présence autochtone.

Les arts populaires sont de la fête avec la démonstration de savoir-faire autour du grand tipi, symbole du festival avec les danses traditionnelles interprétées par une troupe mohawk de Kahnawake et avec le grand défilé de l’amitié Nuestroamericana qui fut suivi d’un spectacle chorégraphique étincelant.

Des indices certains, tels la ruée sur les places disponibles à la soirée d’ouverture, la rupture de stock au casse-croûte du festival et les foules qui se massaient place du Makusham, notamment lors du concert de Beatrice Deer et The Jerry Cans, nous permettent d’affirmer que le bilan record de 2017, avec cent soixante size mille visites, a été dépassé en 2018.

Une certaine controverse, mais pas seulement elle, a amené un regain d’intérêt pour la manifestation. Les arts autochtones prennent place dans l’actualité bien qu’encore boudés par les critiques culturels des grands médias, emmurés dans le silence de préjugés d’une autre époque. Signe de dégel, c’est dans le cadre de ce 28e festival et sur son site extérieur que le CALQ a tenu à faire l’annonce officielle de « Re-connaître » son nouveau programme consacré aux artistes des Premières nations.

Les expositions de Sonny Assu artiste Liǥwilda’xw des Nations Kwakwaka’wakw originaire de Colombie-Britannique à La Guilde ainsi que celle de Nico Williams Anishnaabe, Ojibwé, originaire d’Aamjiwnaang en Ontario, créateur de sculptures géométriques contemporaines perlées à l’Espace culturel Ashukan ont été très fréquentées et ont fait une belle promotion de l’art autochtone contemporain.

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