En 1991, la publication du rapport Un Québec fou de ses enfants a tourné le regard de toute une société vers l’importance du bien-être de nos enfants. Avec à sa tête Camil Bouchard, un groupe de travail est mis sur pied pour brosser le portrait de la jeunesse et propose des solutions pour améliorer son sort : mesures fiscales pour soutenir les jeunes familles, création des CPE, création de programmes de soutien en périnatalité… Qu’en est-il 30 ans plus tard ? En faisons-nous assez pour les enfants et leurs familles ? Un bilan s’impose.
Lancée le 24 janvier, à l’occasion de la Journée internationale de l’éducation, la série Un Québec toujours fou de ses enfants ? retrouve Camil Bouchard, accompagné de spécialistes de l’enfance, pour revenir sur les grands thèmes de ce rapport. Ensemble, ils et elles en mesurent les plus grandes réalisations, les échecs et se questionnent sur les nouveaux défis à relever. Les enjeux du rapport s’incarnent aussi à travers le vécu des familles, des organismes communautaires et des enfants. Une place toute spéciale est accordée à la parole de jeunes de 4 à 18 ans qui s’expriment avec une sincérité parfois désarmante sur les grands thèmes de chacun des épisodes.
Décliné en six épisodes de 30 minutes, Un Québec toujours fou de ses enfants ? se penche sur les tout·e·s-petit·e·s, la vie de famille, la lutte contre la pauvreté, les 5 à 11 ans, les besoins particuliers et les ados. La série sera diffusée les lundis à 20 h dès le 24 janvier sur les ondes de Savoir média. Elle est également offerte sur la plateforme en ligne savoir.media.
Camil Bouchard est docteur en psychologie. Il a notamment été professeur et chercheur au Département de psychologie de l’UQAM. Il y crée le secteur de la psychologie communautaire en 1975 et le Laboratoire de recherche en écologie humaine et sociale en 1979. Président du Groupe de travail pour les jeunes en 1990 et en 1991, il écrivit et publia à ce titre le rapport Un Québec fou de ses enfants, proposant 53 recommandations pour prévenir la détresse et les problèmes d’adaptation sévère chez les enfants et les jeunes. Camil Bouchard devient député du Parti québécois dans Vachon en 2003. Il est réélu en 2007 et en 2008.
UN QUÉBEC TOUJOURS FOU DE SES ENFANTS ? – 6 épisodes x 30 minutes
Présentation : Camil Bouchard
Idée originale et réalisation : Vanessa Boisset
Production: Téléfiction Productions inc. (Elisabeth Gervais)
Les tout-petits : agir tôt, encore et toujours (24 janvier)
Depuis le rapport Un Québec fou de ses enfants, il y a 30 ans, beaucoup a été fait pour accompagner les parents pendant la grossesse et pendant les premières années de vie de l’enfant : rencontres prénatales, programmes de soutien aux habiletés parentales, création des congés parentaux, etc. La création des CPE et leur universalité sont aussi une grande fierté, mais il y a aujourd’hui des enjeux de qualité et d’accessibilité pour les familles, dont les familles issues de l’immigration, auxquels il faut s’attaquer sérieusement.
La vie de famille et la gestion du temps (31 janvier)
En 30 ans, la vie de famille s’est complètement transformée ! Il y a de plus en plus d’adultes dans la vie des enfants et les pères sont plus présents que jamais pour leur famille. Pourtant, le temps manque, la vie tourbillonne. Depuis la création des CPE, le retour massif des femmes aux études et sur le marché du travail a donné naissance à une nouvelle nécessité : celle de concilier vie professionnelle et vie familiale. Tout un défi !
Lutter contre la pauvreté, prévenir la négligence (7 février)
Pour ses conséquences importantes sur le développement des enfants, la lutte contre la pauvreté était un chapitre central dans le rapport Un Québec fou de ses enfants. Dans les 30 dernières années, le taux de pauvreté s’est amélioré au Québec. Chez les familles monoparentales, elle a diminué de 43 %. Toutefois, certaines populations parmi les plus vulnérables ont été négligées. La pauvreté reste encore très présente dans certaines communautés autochtones, l’augmentation des taux de signalements à la DPJ est inquiétante, et il aura fallu la Commission Laurent pour démontrer que davantage de prévention doit être faite pour rejoindre les familles en souffrance, dans l’intérêt de l’enfant.
Les 5-11 ans : leur bien-être à l’école (14 février)
Savoir compter, savoir écrire, c’est important ! Mais ce qui animait particulièrement le groupe de travail du rapport Un Québec fou de ses enfants, c’était le développement global de l’enfant et son bien-être à l’école. L’école a une mission fondamentale auprès des enfants du primaire, mais elle va bien au-delà de la réussite scolaire. Heureusement, depuis 30 ans, la notion de réussite scolaire a beaucoup évolué. Qu’en est-il de la capacité des écoles à offrir un environnement accueillant, inclusif et axé sur la qualité de l’expérience globale de l’enfant ? Et quel rôle ont les parents dans la réussite éducative de leur enfant ?
Besoins particuliers, du soutien sur mesure (21 février)
Il n’y avait aucune recommandation portant sur les besoins particuliers dans le rapport Un Québec fou de ses enfants. Les enfants ayant un trouble, un handicap ou des difficultés d’apprentissage sont aujourd’hui une préoccupation majeure dans nos écoles, qui ressentent à juste titre beaucoup de pression pour qu’on réponde correctement à leurs besoins. Il en va de leur plein développement et de leur motivation scolaire. Depuis 20 ans, dans le réseau scolaire québécois, le pourcentage de ces enfants aurait doublé. Comment pourrait-on arriver à mieux intervenir auprès de ces enfants ?
Les ados : leur faire une place (28 février)
Il y a 30 ans, le climat était accablant autour des ados : grossesses, taux de suicide, décrochage scolaire, consommation d’alcool, toxicomanie… Depuis la publication du rapport Un Québec fou de ses enfants, la province a surtout développé des politiques autour des comportements à risque des ados. Heureusement, ils et elles vont mieux, mais beaucoup reste encore à faire. Notamment pour la grande majorité des ados, qui disent se porter assez bien tout en exprimant le besoin de plus d’espaces positifs pour leur permettre de vivre des succès à l’école et de s’exprimer dans la société.
