C’est aujourd’hui que le Festival du Monde Arabe de Montréal a dévoilé la programmation de sa 21e édition qui se tiendra du 12 au 29 novembre 2020 en format numérique sous le thème Espace 01, des univers à conquérir.
« En cette période de grande incertitude, notre équipe est plus que jamais résolue à faire vivre, contre vents et marées, cet espace de rencontre que nous avons créé il y a 21 ans, j’ai nommé le Festival du Monde Arabe de Montréal. En 2007, le thème « Espace zéro » soulignait le rétrécissement de l’espace social de la rencontre. La crise des “lieux communs”, causée par les instincts identitaires à l’époque, cède aujourd’hui la place temporairement à l’aseptisation généralisée de tous les “espaces communs” face au danger que l’humanité entière affronte. Avec Espace 01, nous reprenons conscience de la vulnérabilité des espaces de rencontre dans nos vies et de la nécessité de forger sans plus attendre des lieux réinventés dans cette grande nouvelle maison de l’espèce qui s’offre à nous, le numérique ! », a souligné Leila Mahiout, vice-présidente et directrice des relations publiques au FMA.
« Cette édition spéciale qui s’annonce aujourd’hui nous est rendue possible grâce au soutien fidèle de nos partenaires, certes, mais elle reflète aussi et avant tout l’inébranlable volonté de notre équipe de poursuivre sa quête de cet espace qui rend possible autant les rencontres artistiques que les débats d’idées émanant d’artistes, de créateurs et de penseurs issus de toutes origines et tous horizons. A travers cette édition, nous allons donc à la conquête de nouveaux univers pour y recomposer les liens faits d’arts et de culture, injustement laissés, ces derniers temps, sur les bas-côtés de la société. Voici donc venir cette année, Espace 01, ou les lieux virtuels rêvés que nous recréons ensemble dans ce nouveau monde aux horizons numériques infinis », a-t-elle ajouté.
«Notre équipe a redoublé de créativité pour pouvoir proposer une programmation de qualité dont nous pourrons être fiers dans un contexte où chaque idée, chaque initiative, chaque projet est confronté à un lot de contraintes et de difficultés. Nous avons dû nous adapter, puiser dans nos ressources pour réussir à présenter à notre public une programmation à la hauteur de ses attentes. Ainsi, face à la fermeture des frontières et pour la première fois de l’histoire du FMA, nous avons produit à distance au Liban, en Algérie, en Tunisie mais aussi en Ontario, des spectacles qui seront présentés en primeur à Montréal. Au niveau du Salon de la Culture, nous avons décidé de transformer les contraintes en opportunités, en invitant en ligne des intellectuels, des journalistes et des penseurs internationaux de renom à partager leurs visions et leurs analyses sur des thèmes ne cessent de nous interpeler et de déchaîner les passions dans nos sociétés actuelles. Les cinéphiles pourront apprécier une sélection de joyaux cinématographiques du moment, alors que les mélomanes se feront offrir une rétrospective des meilleurs moments des 21 ans du FMA, avec une diffusion intégrale exclusive des créations qui ont marqué l’histoire du Festival » a conclu Madame Mahiout.
« La diversité constitue l’une des grandes richesses du Canada, a expliqué l’honorable Steven Guilbeault, ministre du Patrimoine canadien. Nous sommes privilégiés de vivre dans une société multiculturelle et inclusive où chacun peut s’épanouir. Le Festival du Monde Arabe de Montréal contribue de belle façon à faire tomber les barrières. Il réalise chaque année un travail de sensibilisation remarquable en jetant des ponts entre les cultures arabe et occidentale, et en mettant en valeur le talent d’artistes de tous les horizons culturels. »
Partenaire majeur du FMA depuis déjà 8 ans, le Groupe Banque TD consolide une fois de plus son engagement au développement des arts issus de la diversité : « La TD est très heureuse d’agir à titre de partenaire du Festival du Monde Arabe, et ce, pour une huitième année consécutive», souligne Émile Khayat, directeur régional principal de Gestion de patrimoine TD. « Nous sommes fiers de pouvoir contribuer à faire rayonner cet événement inspirant, qui ouvre une fenêtre sur une culture riche et diversifiée. Le Festival du Monde Arabe, qui mise sur l’inclusion et la représentation de la diversité, rejoint directement les valeurs défendues depuis toujours par la TD. »
Depuis les débuts du Festival, TV5 Québec a été un partenaire médiatique majeur qui a soutenu le FMA dans son ensemble, mais plus particulièrement les activités du volet Salon de la Culture dont il est le présentateur officiel depuis une décennie. « Depuis plusieurs années maintenant, TV5 est fière de présenter le Salon de la culture du Festival du monde arabe. Et c’est avec une joie particulière que nous nous associons cette année à la toute première version 100 % virtuelle, qui permettra à davantage de gens de découvrir les participants et conférenciers internationaux qui y seront de passage. Un rendez-vous à ne pas manquer! »
Salon de la Culture, Cinéma et Espace Aleph
Salon de la Culture – Présenté par TV5
Faisant fi des circonstances exceptionnelles actuelles, le Salon de la Culture du FMA a invité des penseurs, des journalistes et des membres de la société civile du Liban, de France, d’Algérie, de Tunisie et du Maroc à se joindre à des intellectuels québécois pour donner leurs lectures de problématiques qui agitent le monde. Les conférences seront accessibles gratuitement sur la plateforme Zoom.
Dans cet espace virtuel cosmopolite où l’on privilégie l’échange et les rencontres, un hommage appuyé sera rendue à Gisèle Halimi, avocate et grande militante qui a marqué l’histoire des droits des femmes. D’autres activités présenteront des occasions de s’interroger sur les réels enjeux du Moyen-Orient, cette région aux allures de poudrière, ou sur l’avenir du Hirak en Algérie, un an après son déclenchement en 2019. A l’occasion du centenaire du Liban, des spécialistes libanais nous aideront à mieux saisir la complexité du présent et de l’avenir de ce surprenant pays, un des points les plus chauds de la planète. Les réalisatrices arabes seront sous les projecteurs pour témoigner de leurs parcours étincelants malgré la difficulté de s’imposer dans un milieu masculin. Des spécialistes de la guerre d’Algérie évoqueront les enjeux mémoriels de cette guerre qui n’en finit pas de faire couler de l’encre et d’alimenter les débats.
Youssef Seddik, philosophe, anthropologue et islamologue tunisien, nous exposera l’essentiel de sa démarche de chercheur pour dégager le texte du Coran, comme il le dit, de sa nébuleuse sacrale et idéologique à travers les âges, afin de le situer dans l’histoire réelle. Quant à Nadia Tazi, philosophe et auteure, elle lèvera nombre de malentendus sur le rapport de l’homme arabe à l’autre – à “l’Occident” en bloc, à la femme, ou à l’homosexuel. Maka Kotto, homme de culture et personnalité politique québécoise de premier plan, nous livre sa vision du racisme, un phénomène qu’il n’a cessé de dénoncer sous toutes ses formes. Nabil Wakim et Lamine Foura, deux journalistes d’origine arabe, interrogeront le rapport que les enfants issus de l’immigration entretiennent avec leur langue maternelle en France et au Québec.
La société civile ne sera pas en reste. Des membres de Tiro Association for Arts et du Théâtre national libanais à Tyr nous feront part de leur vision et de leur engagement dans le projet de réhabilitation des espaces culturels dans les régions marginalisées, surtout dans le Sud du Liban.
Cinéma
Le volet Cinéma présente, en première québécoise, une sélection de longs métrages qui seront diffusés en ligne, chacun disponible pour une durée de 24h :
Le cèdre d’Octobre, documentaire de Sélim Saab (Liban) revient sur les quatre premiers mois de la révolte du 17 octobre au Liban en donnant la parole aux militants, artistes, manifestants, hommes, femmes de tout âge et de toutes confessions. Le film Hendi et Hermoz de Abbas Amini (Iran) porte une réflexion sincère et touchante sur les mariages précoces arrangés comme échappatoire aux conditions sociales intenables, alors que la comédie Porto Farina d’Ibrahim Letaief (Tunisie) met en scène avec dérision et humour les problématiques et déboires d’un mariage arrangé. Haifa Streeet de Mohanad Hayal (Irak) nous plonge au cœur d’une famille déchirée par les atrocités de la guerre d’Irak et, enfin, Between heaven and earth de Najwa Najjar (Palestine) dépeint une histoire d’amour d’un couple palestinien en plein divorce, dont la vie est déchirée par la séparation frontalière entre la Palestine et Israël.
Espace Aleph – série gratuite, présentée par le Groupe Banque TD
La série des Arts de la Scène à entrée libre sera rebaptisée « Espace Aleph » et mettra l’accent sur la création originale des artistes de la relève et des artistes confirmés : la chorégraphe et danseuse Alida Esmail qui présentera sa nouvelle création danse-théâtre In our own backyards développée pendant la période de confinement, la derviche tourneuse Tanya Evanson et son projet Espace Sema, ainsi que le groupe Taraf Syrian, proposant une musique traditionnelle syrienne aux accents balkaniques, feront partie de la programmation gratuite des Arts de la Scène.
Pour cette édition spéciale, l’équipe vidéo du FMA a profité de la période de confinement pour raviver les archives de 20 ans de créativité : les meilleurs moments du FMA et les créations à grand succès seront mis en ligne pour une rediffusion gratuite pendant la période du Festival. Ainsi, le public aura la chance de découvrir ou de redécouvrir les moments qui ont marqué l’histoire du Festival : La trilogie des rencontres des musiques sacrées de judaïsme, du christianisme et de l’islam – Le Cercle de l’extase, Dieu en 3D, Et la Femme chanta Dieu – Razzias, Les trois magnifiques, Raconte-moi la Syrie, Oum par Elles, Je me souviens, Harem lever les voiles, Charabia, et bien d’autres. Tous les spectacles seront accessibles gratuitement via la nouvelle plateforme virtuelle qui sera lancée pour le Festival : www.festivalarabe.live
Arts de la Scène
Le FMA a conçu sa programmation des Arts de la Scène en revenant aux grands classiques et s’inspirant de l’âge d’or d’un monde arabe prospère et bouillonnant de culture.
Artistes québécois et canadiens
– Veillée d’amour, les éternels Rahbani revisités : À travers un spectacle qui rend hommage aux fameux Rahbani et à toute la mémoire musicale qui se rattache à l’âge d’or de cette « belle époque » du Liban, les chanteurs Ghada Derbas et Bassem Dib, sous la direction musicale de Fadi Akiki, feront revivre la magie des opérettes orientales composées par les frères Rahbani et interprétés par les illustres Fairouz, Wadih El Safi et Nasri Chamseddine.
– Au royaume du tarab, les immortels : Mettant au goût du jour les plus célèbres chansons classiques du monde arabe, la série « Les Immortels » rendra hommage cette année aux grands noms du tarab au masculin, de Sayed Darwish à Abdel Wahab, menée par la fine pointe des interprètes du chant arabe à Montréal, Nidal Ibourk et Wissam Amar.
– Ivresses andalouses, Muwashahat du Machrek au Maghreb : Un voyage musical initié par l’exquise Leïla Gouchi à travers des chants et des poèmes portant sur les amours inassouvies, l’ivresse et la passion, où se croisent improvisations vocales et Muwashahat, qudud d’Alep et mélodies andalouses.
– Lara Rain chante Ziad Rahbani : Un spectacle émanant de la rencontre entre l’icône de la musique Ziad Rahbani (fils de l’illustre Fairouz) et Lara Rain, une jeune artiste de grand talent, qu’il a pris sous son aile. De retour dans son Canada natal après la tragédie de Beyrouth, Lara Rain interprètera les chansons les plus jazzées de Ziad Rahbani et de Fairouz, entourée de brillants musiciens.
– Dérives celto-berbères : Une rencontre musicale au sommet entre Hassan el Hadi, virtuose de la musique arabo-andalouse, et des figures de proue de la scène trad’ québecoise : Pascal « Per » Veillette du groupe Tireux d’Roches et Nicolas Pellerin. Une fusion originale entre les musiques d’origine celtique, reposant sur la podorythmie, et la kaada maorciane, tradition méconnue du Maroc qui consiste elle aussi en un jeu rythmique des pieds.
– Salamat Gnawa : Une invitation à redécouvrir le guembri, instrument typique de la culture gnawa, et les krakeb, aussi appelés castagnettes maghrébines, dans un spectacle explosif et enivrant, porté par un groupe phare de la scène montréalaise.
– La migration des oiseaux : Dans son nouveau spectacle, le groupe DIBA musique s’inspire de l’exil qu’ont vécu ses musiciens. À la manière d’oiseaux migrateurs, ils tracent leur route, leurs espoirs et leurs doutes, à travers des textes puisés dans la littérature iranienne classique.
Artistes internationaux – Diffusés en première canadienne et en exclusivité pour le 21e FMA
– Bar Farouk (Liban) : Un théâtre musical de haute voltige ravivant l’âge d’or des nuits de Beyrouth, des années 1930 à 1970, qui fait fureur au Liban et dans le monde arabe depuis plus de cinq ans. L’équivalent du Moulin rouge, version Moyen-Orientale!
– Soufi-sphère (Tunisie) : L’Ensemble soufi de l’association culturelle El Makhzen propose un voyage en transe qui invite chaque auditeur à explorer les émotions spirituelles les plus profondes, à travers un spectacle moderne renouvelant les traditions du soufisme.
– Triana d’Alger & Nada Al Raihane (Algérie) : Une rencontre inédite entre le groupe icône de flamenco algérien Triana d’Alger et la diva de la chanson Nada Al Raihane qui jongle entre les différents styles de musique traditionnelle et populaire.
– L’orchestre féminin Cheikh Sadek Bejaoui (Algérie) : Ravivant l’âge d’or d’une Andalousie mythique, chants, noubas et mélodies classiques et renouvelées seront interprétés par l’ensemble de musique andalouse 100% féminin.
Festival du Monde Arabe de Montréal – 21e édition numérique
À la Place des Arts et en salles : du 12 au 29 novembre 22020