Dans moins de trois semaines, le Musée de la civilisation à Québec ouvrira les portes de la fascinante exposition Venenum, un monde empoisonné. Parmi les quelque 400 objets qui entraîneront le visiteur dans l’univers fascinant des poisons et de leur utilisation, se profile une petite bague particulièrement significative. Utilisée pendant la Seconde Guerre mondiale, sa tête (le chaton), était évidée afin de dissimuler une dose mortelle de cyanure, un poison extrêmement violent agissant en moins d’une minute.
Provenant du musée MM Park, qui abrite la plus grande collection d’Europe consacrée à la Seconde Guerre mondiale, cette bague était un élément essentiel de l’équipement de l’un des 120 agents volontaires français ayant participé au Plan Sussex 1943. Ce plan d’infiltration imaginé par l’État-Major du Général Eisenhower, qui planifiait un éventuel débarquement, avait pour but de déployer des équipes de deux officiers français (1 observateur et 1 radio) placés en des points stratégiques. Ceux-ci devaient fournir aux Alliés, pendant et après le débarquement, des informations fiables sur l’armée allemande. Une opération extrêmement périlleuse puisqu’en cas d’arrestation, l’agent pouvait ingurgiter la pilule de cyanure afin d’éviter de parler sous la menace, voire la torture.
L’histoire ne dit pas à quel agent Sussex elle appartenait et si le cyanure qu’elle contenait a servi, mais elle est symbolique de l’immense courage de ces hommes et femmes qui ont risqué leur vie pour protéger la paix et l’intégrité de l’ordre mondial.
L’exposition Venenum, un monde empoisonné, conçue par le musée des Confluences à Lyon, est adaptée par le Musée de la civilisation grâce au soutien financier du gouvernement du Québec et de la Ville de Québec dans le cadre de l’Entente de développement culturel. Présentée avec la collaboration de l’Aquarium du Québec, de Rodéo FX, de l’Office du tourisme de Québec, du Fairmont Le Château Frontenac à titre d’hôtel officiel, de Radio-Canada et du quotidien Le Soleil.