Guillaume Corbeil nous fait voyager dans l’univers de l’embourgeoisement de la classe moyenne avec sa pièce « Unité Modèle ». L’auteur nous plonge dans le monde de deux représentants immobiliers : Martin et Sarah qui sont joués respectivement par les comédiens Patrice Robitaille et Anne- Élisabeth Bossé. On comprend tout au long de l’histoire que les deux protagonistes de l’histoire jouent un double jeu : c’est-à-dire, celui de nous vendre le concept de Diorama et celui d’un couple parfait qui s’est laissé berner par les valeurs de bien-être prônées par leur compagnie.
«Une perle industrielle, Dans un écrin de prestige, Un design riche et épuré, Classique et avant-gardiste, Raffiné et chaleureux, Le reflet de votre image ». Voici quelques-unes des expressions qu’utilisent nos deux représentants pour séduire et vendre le concept de condo de Diorama. Dans un monde où avoir devient être et où être devient avoir, et dans un monde où un « osso buco » est un plat simple qu’on prépare « rapido-presto » et où parler sans cesse de l’année d’une bouteille autour d’un repas est normal. Guillaume Corbeil nous démonte ainsi que les apparences du petit monde parfait petit à petit.
Du célibat aux premiers élans amoureux, du couple passionné à la vie de famille, jusqu’à la retraite et la mort, Diorama ne veut rater aucun moment de votre vie. Martin et Sarah sont prêts à tout pour faire la promotion de Diorama avec une sensualité qui frôle le ridicule. Plus que nous vendre un condo, les deux représentants nous vendent du rêve.
La scénographie est intéressante et le décor répond aux besoins du rêve qui est mis en scène par Sylvain Bélanger avec un texte qui est rédigé presque tout le long à la deuxième personne du pluriel, ce qui nous permet d’être dans la peau des personnages.
Unité modèle est à l’affiche jusqu’au 7 mai au Centre du Théâtre d’Aujourd’hui.