Il se prenait pour le roi de la maison; c’est le titre d’un nouveau livre pour enfants où sont publiés les résultats d’une recherche sur la violence conjugale. Simon Lapierre de l’Université d’Ottawa et Isabelle Côté de l’Université Laurentienne ont rencontré cinquante-neuf jeunes âgés entre 6 et 18 ans, sur une période de cinq ans, avec comme objectif : Donner la parole aux enfants vivant en situation de violence conjugale.

On peut avoir tendance à croire que les enfants qui vivent en contexte de violence conjugale n’ont pas une bonne compréhension de ce qu’ils vivent, qu’ils ne sont pas en mesure d’en parler ou que c’est traumatisant pour eux de raconter leurs histoires. Cette recherche a démontré que les enfants qui ont participé étaient non seulement très lucides, mais aussi en mesure, dès un très jeune âge, de parler de ce qui se passait à la maison, incluant des cris, des coups et des portes qui claquent. Ils ont aussi partagé, pourquoi, selon eux, ils vivaient ces situations difficiles et l’impact qu’elles pouvaient avoir sur leur quotidien.

‘’ On a appris que si on veut venir en aide aux enfants, il faut d’abord comprendre ce qu’ils comprennent, ‘’ souligne Simon Lapierre. ‘’ On n’entend pas suffisamment la voix des enfants exposés à la violence conjugale, et pourtant c’est primordial de leur donner la parole. Il faut aussi reconnaitre que ce sont eux les experts lorsqu’il est question d’exposition à la violence, ‘’ ajoute-t-il.

Au Canada, on estime qu’un demi-million d’enfants vivent dans un contexte de violence conjugale et ce problème est présent dans tous les milieux socio-économiques et culturels. Ce qui représente que, dans une classe, entre deux et six enfants vivent dans cette situation.

Les enfants vivant dans un tel contexte ne sont pas des victimes passives qui subissent la violence. Au contraire, ils développent plusieurs stratégies pour se protéger et protéger la fratrie, comme de se cacher dans leur chambre et éviter de faire du bruit.
À la demande des enfants, les chercheurs ont publié leurs propos dans un livre, afin de partager leurs histoires et pour aider d’autres enfants qui vivent aussi des situations difficiles. Pour eux, le fait de voir leurs propos et leurs histoires illustrés ainsi dans un livre est une façon de reprendre un peu de pouvoir sur leurs vies.

‘’ Pour nous, ce livre permettra aux enfants de réaliser qu’ils ne sont pas seuls, ‘’ dit Isabelle Côté. ‘’ C’est aussi un moyen de sensibiliser leur entourage, de permettre une meilleure compréhension de leur situation et de fournir des repères afin de mieux les appuyer. ‘’
Suite aux recommandations des enfants, les chercheurs ont choisi d’illustrer le livre avec des animaux. Cette approche permet de créer une certaine distance face aux situations difficiles que vivent ces enfants. Pour les professeurs Lapierre et Côté, il était essentiel de reprendre mot pour mot les propos des enfants, afin de leur rendre justice.
La violence conjugale peut affecter la sécurité, la santé et le bien-être des enfants. En classe, ils peuvent être fatigués, avoir de la difficulté à se concentrer ou adopter certains comportements dérangeants. Les difficultés auxquelles font face certains de ces enfants risquent d’être perçues comme des problèmes de comportement – déficit de l’attention, hyperactivité, etc. – plutôt que comme des conséquences de la violence conjugale. C’est pourquoi les chercheurs espèrent que leur livre se retrouve dans tous les écoles, les organismes communautaires et les milieux d’intervention.
Le lancement officiel du livre : Il se prenait pour le roi de la maison a eu lieu pendant l’Assemblée générale de la Fédération des maisons d’hébergement pour femmes le 29 mai à l’Hôtel Ramada situé au 75 rue Edmonton, Gatineau

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