FrancoKaraïbes présente le 2e volet du projet Visages d’Outremer, une exposition photos présentant des néo-montréalais(e)s originaires de la France d’Outremer. Basé sur une approche documentaire, la photographe Nytha Oronga explore leur histoire sous trois angles : identitaire, socioculturel et socio-économique.

L’exposition se tiendra du 19 au 25 mars prochain à l’ écomusée du fier monde et présentera également des œuvres de Marie-José Gustave et Eddy Firmin, deux artistes de la Guadeloupe, installé(e)s à Montréal.

Les communautés de la France d’Outremer : ancrées et invisibles « Qu’est-ce qu’un ultramarin? La Guyane, c’est près de l’Afrique, n’est-ce pas? Vous parlez français, vous n’êtes pas haïtien, mais vous venez d’où? »
Le Québec jouit d’un puissant attrait auprès de nombreux francophones dont les communautés ultramarines. Le partage de la même langue et d’une aïeule commune, les migrations facilitées par des incitatifs à la mobilité, les campagnes annuelles de recrutement d’étudiant(e)s, sont autant de bonnes raisons qui font de la Belle Province une destination de choix! Ainsi, chaque année, le Québec accueille un nombre croissant d’étudiant(e)s, de professionnels et de familles originaires des Outre-Mer. Cependant, identifiées comme racisées, car majoritairement métissées ou noires, les communautés de la France d’Outremer, de culture et de langue française, ne bénéficient d’aucune visibilité dans l’espace public.

Quelle visibilité pour la diversité culturelle au Québec ? perception et réalité ! En septembre dernier, plusieurs médias québécois se sont fait l’écho de l’inquiétude de l’ONU suite au rapport d’un groupe de travail sur les personnes d’ascendance africaine au Canada cf. ( Radio Canada | Le Devoir | L’actualité). En effet, alors que le Canada jouit d’une image positive en matière d’immigration et multiplie les initiatives au niveau provincial et fédéral, il apparaît que les communautés afro-descendantes ne bénéficient pas de sa bienveillance en la matière. Ainsi, le Canada n’apparaît plus comme le bon élève aux yeux de ses pairs, alors que se confirme une tendance forte en matière de visibilité des communautés noires dans l’espace public : ouverture du National Museum of African American History and Culture (2016), exposition Soul of a Nation: Art in the Age of Black Power au Tate à Londres, exposition de Zanele Muholi, la photographe activiste sud-africaine au musée Stedelijk d’Amsterdam, ou encore organisation d’un cycle de conférences du Hutchins Center for African & African American Research de l’université d’Harvard sur Black portraiture.

En Europe et aux Etats-Unis, les choix de ces musées ont été salués parce qu’ils s’inscrivent dans une mouvance artistique et sociale nouvelle visant à lutter contre l’invisibilité des afro-descendants (populations étant considérées ou se considérant comme « afro » en Amérique du Nord) dans l’espace public.

Voir et entendre la voix des ultramarins montréalais pour raconter leur histoire Conçu en 2016, le projet Visages d’Outremer a pour objectif de pallier le manque de visibilité des Français des Outre Mer au Québec via des expositions grand public. « Je me réapproprie la photographie pour contribuer à raconter l’histoire des ultramarins comme ils et elles veulent la raconter. Je veux que le projet Visages d’Outremer de FrancoKaraïbes soit l’occasion pour tous les participant d’être fiers de leurs origines et du chemin parcouru qui les a amenés jusqu’à Montréal. » commente Nytha Oronga, la photographe choisie pour le 2e volet du projet Visages d’Outremer.

Basé sur une approche documentaire, Elle dresse le portrait d’une collectivité, à travers son déracinement et son enracinement dans son pays d’adoption par le biais d’un triptyque photographique mettant en valeur 3 dimensions :
· Identitaire – portrait nu (argentique) basé sur des critères de beauté non caucasiens
· Socioculturelle – lieu préféré afin de témoigner de leur ancrage
· Socio-économique – contribution au dynamisme économique
« Pour ce 2e volet, nous désirions également aborder la dimension économique en présenter les ultramarins sur leur lieu de travail et habillés par des designers québécois. À mes yeux une façon pertinente de témoigner de notre contribution au dynamisme économique en tant qu’acteur et consommateur! », ajoute Ania Ursulet, Française d’origine martiniquaise, fondatrice et présidente de FrancoKaraïbes.
Et Ania de conclure « Visages d’Outremer bénéficie du soutien du Gouvernement du Québec, dans le cadre de la stratégie partenariale de promotion et de valorisation de la langue Française. Etre plus visible dans l’espace public au Québec, c’est également, nous offrir l’opportunité de jouer notre rôle d’ambassadeur de la langue française, notre langue maternelle. Une réalité à rappeler, à la veille de la journée internationale de la Francophonie qui sera célébrée le 20 mars prochain.»

À PROPOS Créée en février 2013, FrancoKaraïbes est un organisme à but non lucratif dont la mission est de promouvoir et soutenir l’expression et la diffusion des cultures franco-caribéennes tout en favorisant leurs interactions avec la culture québécoise. Forte d’un ADN Interculturel, à l’image de sa fondatrice, issue d’une double culture, FrancoKaraïbes s’inscrit comme un porte-voix et un trait d’union entre la France d’outremer et le Québec. L’OBNL souhaite également être un point d’ancrage fort pour les communautés ultramarines installés au Québec, et aspire à leur offrir un socle fédérateur afin de soutenir leur inclusion au sein de leur pays d’adoption. L’OBNL est fournisseur culturel de la Ville de Montréal et membre de DAM (Diversité Artistique Montréal).

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