Le Printemps autochtone d’Art clôt la troisième édition de sa biennale multidisciplinaire, en proposant au public Wampum-Kaionn’i, une odyssée poétique et musicale, portée par le dramaturge Yves Sioui Durand, le contrebassiste Normand Guilbeault et le quatuor Kawandak.
Présenté le jeudi 22 juin 2017 à 20 h à Montréal, à la Cinquième Salle de la Place des Arts, dans le Quartier des spectacles, Wampum-Kaionn’i souligne la Journée nationale des Autochtones et le solstice d’été.
« L’un des fondements des cultures autochtones est la parole. Quand la parole était dite, elle était sacrée, c’est ce que reflètent les Kaionn’i appelés aussi wampum par le peuple Algonquin. Les wampum-Kaionn’i sont des ceintures tissées de perles de nacre blanches et pourpres entrelaçant divers motifs symboliques. L’échange des Kaionn’i ou « rivières de paroles » au-dessus du feu du conseil scellait des alliances :- elle fermait la terre sur les morts et effaçait le sang qui couvrait la terre lors des conflits. Les anciens prenaient alors Karakaw, le Soleil comme témoin. Nous vous convions à l’écoute de ces rivières de paroles et de musiques qui sont autant de wampum modernes pour la condoléance et la réparation en écho des révélations de la commission Vérité et Réconciliation. Nous vous ferons voyager entre les temps anciens et le présent de nos peuples pour apaiser les souffrances qui perdurent d’une génération à l’autre et dessiner un horizon d’espoir. » explique Yves Sioui Durand.
Wampum-Kaionn’i, c’est la rencontre originale entre Yves Sioui Durand, dramaturge de la nation huronne-wendat, qui signe et performe les textes et Normand Guilbeault, contrebassiste aux racines métisses, avec son quatuor Kawandak, qui signifie «épinette blanche» en langue algonquine. Kawandak est composé de Normand Guilbeault au chant et à la contrebasse, de Sylvain Provost à la guitare, de Claude Lavergne à la batterie et de Annie Poulain au chant et au clavier.
Construit comme un rituel, le spectacle développe un récit inspiré de la mythologie et du monde sacré des nations huronnes-iroquoises qui se forme autour de quatre parties : un chant des morts, un chant pour réapprendre à entendre, un chant pour dénouer la gorge et un chant pour redresser l’arbre qui est tombé. La trame musicale aux accents blues, rock et jazz du quatuor Kawandak, puise dans le répertoire autochtone de l’Amérique du Nord. Musique et poésie sont ainsi complices d’une mise en scène autour de la réconciliation et de la reconstruction culturelle des peuples autochtones, pour ranimer les oubliés ou les bafoués de l’Histoire et les faire marcher parmi les vivants.
Le spectacle Wampum-Kaionn’i a bénéficié d’une résidence dans le cadre du programme de résidences et de coproduction de la Place des Arts (Québec).
› Wampum-Kaionn’i
Production : Ondinnok
Textes, interprétation et mise en scène : Yves Sioui Durand
Composition et choix des pièces musicales : Normand Guilbeault
Kawandak : Annie Poulain, voix et claviers | Sylvain Provost, voix et guitares | Claude Lavergne, voix et batterie | Normand Guilbeault, arrangements, direction musicale, chant et contrebasse
Directeur technique : Christian J. Gagnon
Conception des éclairages : Guy Simard
Sonorisateur : Alexandre Fallu
› Représentation à Montréal
Jeudi 22 juin, 20h | Cinquième Salle de la Place des arts, Quartier des spectacles
Billetterie : 35$ | www.placedesarts.com | 514-842-2112
› Infos
ondinnok.org/paa3 | facebook.com/ondinnok
instagram.com/ondinnok | twitter.com/TheatreOndinnok
Article paru dans Le Devoir le 17 juin 2017, sous la plume de Serge Truffaut
Normand Guilbeault (toujours) au front du jazz. Avec «Wampum-Kaionn’i», le musicien met en musique les mots d’Yves Sioui Durand