Au cœur d’un hiver où les sorties se font peu nombreuses, Paul Kunigis nous arrive avec un bouquet de chansons parfaites pour nous faire voyager en musique, à défaut de le faire pour vrai. Intitulé Yallah, qui signifie « en avant », ce nouvel album, le sixième en carrière pour l’artiste, oscille entre réalisme, mélancolie et optimisme. Klezmer, swing, jazz, chanson et pop s’y côtoient, les pièces étant portées par la voix chaude et rassurante de l’auteur-compositeur-interprète.

Loin d’avoir chômé au cours des dernières années, Paul Kunigis a fait paraître en 2014 le livre « Voix migrantes », en collaboration avec Véronique Marcotte. Comédien à ses heures, il a tenu en 2016 un rôle principal dans le film Mobile étoile, de Raphaël Nadjari, aux côtés de Luc Picard et de Géraldine Pailhas. En 2019, Paul Kunigis a conçu « Les ateliers de cuisine conviviale » pour adultes, adolescents et enfants, tout en continuant à offrir le projet d’abécédaire en chansons Wapiti! dans les écoles et à présenter des spectacles au Québec, en Europe et au Moyen-Orient.

Qualifiant le parcours l’ayant amené à produire ce nouvel opus comme « une errance dans le désert doublé d’une crise identitaire », le poète-cuisinier navigue entre l’hébreu, le polonais, le français et l’anglais. Il s’intéresse au sort des femmes et des hommes à la recherche d’un monde meilleur, qu’ils combattent la dictature (« Maidan tahrir ») ou qu’ils cherchent asile de l’autre côté de la Méditerranée (« Lampedusa »). « Ostatni list » donne la parole à un soldat qui écrit ce qu’il croit être sa dernière lettre avant la bataille du lendemain tandis que « Sans nom » jette un regard sur la réalité des mères porteuses.
Paul Kunigis réfléchit sur le temps, celui après lequel on court (« Biegam ») ou celui qu’on passe à attendre (« Czekam »). Dans la sphère intime, il scrute les méandres de l’amour, qu’il soit passager (« Letnia miłos »), naissant (« Canal St. Martin ») ou changeant (« Jak wówczas », interprétée en duo avec Julie Rousseau). La touchante « Ya khochu » creuse le même sillon. Et qu’importent les aléas et les surprises de la vie, Paul Kunigis nous rappelle dans la chanson-titre, une douce ballade, qu’il faut aller de l’avant.
Paul Kunigis fait équipe avec François Lalonde (batterie, percussions, glockenspiel, guitares, voix, basse), également coréalisateur et coarrangeur, Yves Desrosiers (guitares, banjo, lap steel), Simon Dolan (contrebasse et basse), Caroline Meunier (accordéon), Marie-Soleil Bélanger (violon), Gabriel Paquin-Buki (clarinette), Blaise Margail (trombone), Jacques Kuba Séguin (trompette), Christine Tassan (guitare), Nathalie Cora (kora) et Julie Rousseau (voix). Agnès Gruda cosigne les textes de quatre titres.

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