Connu pour son travail photographique, l’artiste multidisciplinaire Yann Pocreau s’intéresse depuis nombre d’années à la lumière et à ses multiples manifestations. Présentée au Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM), l’exposition Les impermanents réunit des œuvres inédites de l’artiste qui s’offrent comme une réflexion poétique sur le temps, le cosmos et la photographie.
Les impermanents résulte d’une résidence de création menée en 2016-2018 à la Fonderie Darling sous le parrainage du MBAM et d’un séjour de recherche à l’Observatoire du Mont-Mégantic en 2018 au cours desquels Pocreau s’est penché sur l’interprétation de l’univers et ses phénomènes. L’exposition témoigne, sur le plan métaphorique, de ses explorations et des questions existentielles que l’astronomie et l’observation des astres suscitent.
Une première salle présente des cyanotypes tirés à la lumière du soleil et de la lune, des épreuves lumen, des photographies et Rayons solaires, une installation in situ composée de tubes de laiton poli. Dans une seconde salle, une projection de diapositives dépeignant le lever et le coucher de la lune accompagne des portraits photographiques glanés dans des brocantes au Canada et ailleurs. Ces cartes-de-visite format cabinet, véritable phénomène de mode à la fin du XIXe siècle, rendent compte de l’intérêt de Pocreau pour l’image trouvée. L’artiste s’est employé à les perforer, à l’image des 88 constellations qui composent la voûte céleste.
« Pour Pocreau, ces œuvres sont une façon d’aborder le lien intime que nous entretenons avec l’infiniment grand et l’infiniment petit, et d’exprimer la volonté bien humaine de laisser sa trace par la photographie. Elles évoquent les questions liées à la mémoire et à la pérennité des objets. Elles sont des percées scintillantes qui nous permettent, le temps d’une exposition, de défier notre impermanence », précise Sylvie Lacerte, commissaire invitée.
À propos de Yann Pocreau
Né à Québec en 1980, Yann Pocreau vit à Montréal. Il s’intéresse à la lumière comme sujet vivant et à son effet sur la trame narrative des images, qu’il explore à travers différents modes d’expression comme la photographie, la sculpture et l’installation. Il a participé à de nombreuses expositions au Canada, aux États-Unis et en Europe, notamment aux Rencontres de la photographie d’Arles de 2019. Son travail a entre autres fait l’objet d’expositions monographiques à la Galerie de l’UQAM, à Expression, au centre VU et à la Fonderie Darling. Il figure au sein de diverses collections d’entreprise, institutionnelles et muséales au pays, notamment celles du Musée d’art contemporain de Montréal, du Musée des beaux-arts de Montréal, du Musée d’art de Joliette, de la Galerie de l’UQAM, de la Banque Nationale, de Desjardins et d’Hydro-Québec.
2021 est une année bien remplie pour Yann Pocreau. En plus de son exposition au MBAM, il présentera au cours des prochains mois une exposition solo à la Galerie Blouin-Division et au Musée régional de Rimouski. Il finalise en parallèle un livre d’artiste issu d’Œuvre processus, projet réalisé au sein du chantier de construction du nouveau CHUM dans le cadre de la Politique d’intégration des arts à l’architecture, communément appelée 1 %. Enfin, son imposante sculpture d’acier Leurs effigies, en hommage à Jeanne Mance, Marguerite Bourgeoys et Marguerite d’Youville, sera installée cet été sur le Grand Quai du Port de Montréal. Il s’agit de la sixième œuvre d’art public de l’artiste.
Crédits et commissariat
Une exposition organisée par le Musée des beaux-arts de Montréal. Elle fait suite à une résidence effectuée par l’artiste à la Fonderie Darling entre 2016 et 2018 sous le parrainage du MBAM.
Commissaire invitée : Sylvie Lacerte