Suite à sa première mondiale au festival True/False aux États-Unis en mars 2024 et à sa première canadienne au festival Hot Docs de Toronto en avril 2024, YINTAH – qui raconte l’histoire du peuple de la Première Nation Wet’suwet’en luttant pour sa souveraineté tandis qu’elle résiste à la construction de multiples pipelines – est actuellement en tournée à travers le Canada. Le 6 août 2024, YINTAH inaugura la 34e édition du Festival international Présence autochtone avant de prendre l’affiche en salle à Montréal le 16 août.
Lancée en juin à l’occasion du Mois national de l’histoire autochtone, la tournée passe par Vancouver (C.-B.), Hamilton (Ont.), Campbellford (Ont.), Sudbury (Ont.), Victoria (C.-B.), Waterloo (Ont.), Whitehorse (Yn), Edmonton (Alb.), Dawson (Yn), St. Catharines (Ont.), Winnipeg (Man.), Halifax (N.-É.), Saskatoon (Sask.), London (Ont.), Ottawa (Ont.), Prince Rupert (C.-B.), Toronto (Ont.), Courtenay (C.-B.), Qathet/Powell River (C.-B.), Trois-Pistoles (Qc) et Montréal (Qc) au cours de l’été 2024.
YINTAH, qui signifie « terre », est un long métrage documentant le combat de la Première Nation Wet’suwet’en pour sa souveraineté, réalisé par Jennifer Wickham, Brenda Michell et Michael Toledano. Tourné sur plus de dix ans, le film suit Howilhkat Freda Huson et Sleydo’ Molly Wickham alors que leur nation réoccupe ses terres ancestrales pour les protéger contre le gouvernement canadien et plusieurs des plus grandes sociétés d’énergie fossile du monde.
Plusieurs protagonistes du film mènent encore une bataille légale de longue haleine à la Cour suprême de la Colombie-Britannique. Sleydo’ Molly Wickham, Shaylynn Sampson et Corey Jayohcee Jocko ont été déclaré•es coupables d’outrage criminel plus tôt cette année après avoir prétendument désobéi à une injonction leur interdisant l’accès aux chantiers des pipelines. Les trois défenseur•es des terres ont présenté une requête pour abus de procédure en détaillant l’usage excessif de la force et le traitement injuste qu’ils et elles ont subi de la part de la GRC. Ces audiences devaient avoir lieu la semaine du 17 juin, mais elles ont été reportées au mois de septembre 2024.
PROJECTIONS AU QUÉBEC
06/08 | Cinéplex Odéon Quartier Latin – Présence autochtone [film d’ouverture] | Montréal*
07/08 | Cinéma du Musée – Présence autochtone | Montréal
09/08 | Centre culturel de Trois-Pistoles – Projection communautaire | Trois-Pistoles**
10/08 | Centre culturel de Trois-Pistoles – Table ronde | Trois-Pistoles**
16/08 | Cinéma du Musée [date de sortie] | Montréal
16/08 | Cinéma Moderne [date de sortie] | Montréal
16/08 | Cinémathèque Québécoise [date de sortie] | Montréal
22/08 | Biosphère – Cinéma sous les étoiles | Montréal***
*suivi d’une séance de questions-réponses en présence de Jennifer Wickham, Brenda Michell et Freda Huson
**suivi d’une séance de questions-réponses en présence de Jennifer Wickham, Corey Jocko et des membres de communautés autochtones
***suivi d’une séance de questions-réponses virtuelle avec Michael Toledano
– YINTAH est présenté dans sa version originale avec des sous-titres français –
SYNOPSIS
YINTAH, « terre » en langue witsuwit’en, raconte l’histoire d’une Première Nation luttant pour sa souveraineté tandis qu’elle résiste à la construction de multiples pipelines destinés à transporter du pétrole et du gaz de schiste sur son territoire.
Sur une période de dix ans, le film suit Tsakë ze’ Howilhkat Freda Huson, Tsakë ze’ Sleydo’ Molly Wickham et leurs allié•es défendant la terre tandis qu’iels réoccupent leur territoire traditionnel et galvanisent leur nation en vue d’affronter plusieurs des plus grandes sociétés d’énergie fossile du monde.
YINTAH est l’histoire d’une résurgence anticoloniale, d’un combat acharné et toujours d’actualité pour les droits des peuples autochtones et les droits de la personne. Le film révèle l’hypocrisie derrière le discours de réconciliation du gouvernement canadien, alors que des terres autochtones sont encore saisies par la force des armes pour en extraire les ressources.
L’autorité des chef•fes héréditaires sur leur territoire est attestée par une décision de la Cour suprême du Canada de 1997. Quand une instance inférieure la contourne et accorde aux sociétés pipelinières l’accès aux terres wet’suwet’en, les leaders de la communauté construisent des barricades et mettent leur vie en péril pour chasser ces entreprises.
Ultimement, le récit de YINTAH est celui du droit des Autochtones à exercer leur souveraineté et à administrer leurs territoires. Freda, Molly et les défenseur•es de la terre poursuivent un combat vieux de plusieurs siècles ayant pour but de protéger leurs enfants, leur culture et leurs terres de la violence coloniale. Pour les Wet’suwet’en, c’est l’avenir qui est en jeu.
MOT DES CINÉASTES
À l’image de l’ampleur et de l’ambition du combat des Wet’suwet’en contre le vol de leurs terres non cédées, YINTAH offre le récit complet d’une vague de résistance autochtone historique opposée au colonialisme canadien. Assemblant des séquences de cinéma direct tournées sur plus de dix ans, le film suit deux cheffes wet’suwet’en (Freda Huson et Molly Wickham) tandis qu’elles réoccupent leurs terres ancestrales et les protègent de la violence d’État.
En tant que cinéastes, nous avons constaté que le Canada protège son image par la force. Au fil des années, nos opérateur•trices de caméra ont été tenu•es en joue, arrêté•es et détenu•es à répétition, sujet•tes à des zones d’exclusion policière illégales, de l’espionnage, du harcèlement et même incarcéré•es. Malgré cette répression, YINTAH est parvenu à capturer tous les moments charnières d’une histoire que la police a tout fait pour taire, et qui est devenue remarquablement cohérente.
Tandis que les forces coloniales cherchent à criminaliser l’autorité wet’suwet’en, nous, comme cinéastes, avons travaillé à la faire respecter. Il en résulte un film assemblé selon les lois traditionnelles et l’autorité collective des maisons wet’suwet’en au cœur de ce récit, une œuvre développée avec la participation intensive des leaders wet’suwet’en, coréalisée par des membres de la famille immédiate des protagonistes. Le film s’est construit en adoptant un modèle décisionnel qui reflète les pratiques d’autogouvernance des Wet’suwet’en, misant sur la collaboration et le consensus pour que cette histoire vitale soit racontée selon un point de vue wet’suwet’en authentique.
YINTAH, le fruit de ce travail, est donc en soi l’expression d’une souveraineté autochtone et une tentative de décolonisation de l’histoire. Sous la direction des aîné•es wet’suwet’en et de dizaines de membres de la communauté, propulsé par la narration des protagonistes, YINTAH offre une perspective honnête, atypique et sans complaisance sur la brève histoire du Canada en sol wet’suwet’en. Pour citer Violet Gellenbeck, une aînée et une cheffe qui a participé au processus de création : « Pour la première fois, c’est nous qui racontons notre histoire. » — Jennifer Wickham, Brenda Michell, Michael Toledano
CRÉDITS
METTANT EN VEDETTE
Tsakë ze’ Howilhkat Freda Huson
Tsakë ze’ Sleydo’ Molly Wickham
RÉALISÉ PAR
Jennifer Wickham
Brenda Michell
Michael Toledano
PRODUIT PAR
Jennifer Wickham
Brenda Michell
Michael Toledano
Bob Moore
PRODUCTEURS EXÉCUTIFS, PRODUCTRICE EXÉCUTIVE
Sam Vinal
Doris Rosso
Daniel Cross
Mila Aung-Thwin
COPRODUIT PAR
Katie McKay
Valerie Shamash
Franklin López
PRODUCTEUR ASSOCIÉ
Vee Di Gregorio
MONTAGE
Ryan Mullins
DIRECTION DE LA PHOTOGRAPHIE
Michael Toledano
CAMÉRA
Melissa Cox
Dan Loan
Jesse Freeston
Sam Vinal
Keir Knight
Grace Burke
Alexandra Kotcheff
MUSIQUE
Olivier Alary
MUSIQUE ADDITIONNELLE
Johannes Malfatti
CONCEPTION SONORE
Benoît Dame
Catherine Van Der Donckt
DISTRIBUTEUR
EyeSteelFilm
Durée: 125 min
Langues: anglais, witsuwit’en (VOSTF)
À PROPOS D’EYESTEELFILM
EYESTEELFILM est le studio de production documentaire le plus reconnu par la critique au Canada. Depuis sa fondation il y a plus de vingt ans, l’entreprise située à Montréal met l’expression cinématographique au service du changement social et politique, produisant des films en collaboration avec des individus et des communautés dont les récits sont ignorés des grands médias.
Les débuts d’EyeSteelFilm remontent à la trilogie de Daniel Cross, une série de films et de projets multimédias réalisés avec la communauté des sans-abri qui documente une génération de Canadien•nes aux prises avec le désinvestissement dans les services sociaux, l’apathie politique, l’alcoolisme et la consommation de drogue (The Street: A Film With the Homeless (1996), SPIT: Squeegee Punks in Traffic (2002) et le site web Homeless Nation (2003)).
EyeSteelFilm a marqué la sphère internationale avec des documentaires tels que Yintah (2024), qui suit le combat de la Première Nation Wet’suwet’en pour sa souveraineté; Deux fois colonisée / Twice Colonized (2023), qui relate l’expérience vécue de la colonisation au Groenland, au Danemark et au Nunavut; Haute tension à Chinatown / Big Fight in Little Chinatown (2022), une enquête sur la disparition des quartiers chinois en Amérique du Nord; Midwives (2022), l’histoire de femmes qui défient les divisions ethniques au Myanmar afin de mettre sur pied une clinique médicale; Softie (2020), qui documente la campagne électorale d’un activiste kényan au sein d’un système profondément corrompu; Sur le Yangtze / Up the Yangtze (2007) et Le dernier train / Last Train Home (2009), qui témoignent des difficultés de la vie moderne en Chine; et bien d’autres encore. Les productions de l’entreprise ont reçu plus d’une centaine de prix à l’international.