Il y a de ces carrières de footballeurs qui attirent l’attention dès le premier coup d’œil, de par la richesse du parcours, des statistiques qui parlent d’elles même. Coup après coup, blessure après blessure, les vices de la profession, les colères des entraineurs et les journées de compétition sous haute pression, les joueurs professionnels de soccer ont la particularité de trop aimer leur métier, qu’ils en consument le moindre plaisir.
Mohamed Lekehal, canadien d’origine algérienne, fait partie de cette catégorie, qui au-delà du plaisir et du sentiment de bien-être, a voulu transmettre tout son vécu sportif aux jeunes, à la recherche des talents. Ancien joueur professionnel de soccer de haut niveau, entre l’Algérie, l’Europe et le Canada, bardé de diplômes et certificats, une vingtaine et même plus, ayant entraîné une dizaine de clubs en tant que coach et éducateur, Mohamed Lakehal a toujours ambitionné de transmettre aux jeunes, sa passion de ce sport roi. Sous le slogan « Respect, engagement, excellence », il nous explique ce qui l’a motivé dans son dévouement à l’apprentissage des jeunes et ce qu’ils pensent vraiment de leurs potentialités. Écoutons-le…
Tout d’abord, quelle relation avez-vous avec le football ?
La relation avec le football c’est du quotidien, ma vie est tracée et orientée vers cette grande passion, amour, énergie, source de motivation, oxygène. Après une Carrière de joueur de soccer professionnel, une nouvelle passion a vu le jour en fin de carrière. Ce que j’ai appris en tant que joueur, je voulais le transmettre en premier lieu à mes enfants et par la suite c’est devenu une chose qui a fait partie de ma routine. Depuis 1994 et jusqu’à présent, j’assiste à des colloques, symposiums, stages de recyclages obligatoires pour maintenir mes licences de coaching et pouvoir avoir le droit d’entrainer le plus haut niveau au Canada. Durant toutes ces années j’ai eu la chance de côtoyer des grands entraîneurs et formateurs de la scène mondiale.
Quels sont les objectifs de votre Académie ?
Notre objectif est de donner la chance à de jeunes joueurs, une qualité de coaching de haut niveaux, une discipline de travail, offrir la chance à nos meilleurs de l’académie à rejoindre et avoir une chance à intégrer un club professionnel, une bourse universitaire, collégiale, leurs donner le goût de se surpasser, un encadrement avec des valeurs de l’académie avec une hygiène de vie saine. Académie Soccer Goal a ainsi pour but de recruter et de former de jeunes joueurs qui aspirent à un meilleur niveau ainsi que l’excellence. Avec l’aide de nos entraineurs-éducateurs expérimentés, nous priorisons le développement des joueurs sur le plan individuel et collectif. L’engagement, le respect et l’excellence sont des éléments essentiels de l’Académie Soccer Goal pour vous aider à devenir un joueur de football professionnel.
Des obstacles rencontrés depuis le début de votre projet ?
Les conditions ont été un peu complexe au début dû au fait les infrastructures sont pas souvent disponibles, les clubs, la fédération, ont peurs des compétences, c’est un circuit très fermé et plus encore. Sans rentrer dans les détails, beaucoup de bâtons dans les roues mais grâce à Dieu Alhamdoullah, tout est rentré dans l’ordre.
Parlez-nous de votre parcours en tant que joueur…
J’ai joué en Algérie dès mon jeune âge, c’était entre 1973 et 1975, ou j’ai fait mes débuts à l’A.S.P.T.T d’Alger…on avait gagné le Champion D’Alger et coupe D’Algérie. En 1978, j’ai connu une belle aventure d’une année en Équipe Nationale d’Algérie, un bel élan dans ma carrière. C’était avant que je n’intègre le Championnat 1 Division Cadet jusqu’en 1979 avec le MC Alger, avec qui j’ai gagné la coupe d’Algérie Cadet en 1979. J’ai terminé ma carrière en Algérie entre 1979-1980, toujours au M C A, en Division Junior. Ma première aventure à l’étranger, c’était avec le Red Star Paris en France, entre 1980 et 1981. Par la suite je suis revenu en Algérie ou j’ai porté le maillot de l’USM Bel Abbès durant deux saisons, de 1981 à 1983. Je suis ensuite retourné en France ou j’ai joué en Division 2 et 3 à l’A.S. Corbeil-Essonnes, entre 1983 et 1985. Après avoir immigré au Canada, j’ai joué dans trois clubs différents avant de raccrocher les crampons. C’était en LNSQ de 19855 à 1987, à Lavallois, à ST Leonard de 1987 à 1988, et enfin au Cosmos Lasalle de 1889 à 1989.
Et en tant qu’entraineur…
J’ai une expérience de plus de 25 ans dans le domaine du coaching. J’ai exercé comme entraîneur en chef dans plusieurs clubs de 1990 à 2017, au Canada (F.C.Brossard, Association Régional Bourassa, Collège Ahuntsic, Notre-Dame de Grâce, Club Élite Montréal Concordia, F.C.Brossard, F.C.Saint Leonard, F.C.l’Assomption, Club de Soccer Fabrose). J’ai même travaillé dans deux Académies au Barca, en tant qu’éducateur de football de 2016 à 2017, et au PSG en tant que Master Coach, de 2017 à 2018. Mais depuis 2000 à ce jour, je suis directeur technique de l’Académie Soccer Goal. Durant mon parcours d’entraîneur, j’ai eu à entraîner autant les jeunes que les adultes. J’ai eu sous ma coupe des joueurs de très grandes qualités, et des jeunes talents issus de la communauté. Malheureusement, pour la majorité d’entre eux, ils n’ont pas eu la chance de trouver des débouchés.
Votre CV est bardé de diplômes et certificats…plus d’une vingtaine ! C’est impressionnant…
Durant ma carrière, j’ai passé en effet beaucoup de diplômes, ici au Canada, mais aussi en Angleterre, en Allemagne, au Portugal, en Espagne et en Algérie. Cela m’a permis de m’adapter aux nouvelles méthodes de coaching et d’encadrement, dans le domaine de l’animation, du développement des joueurs, de l’analyse de match et vidéo, identification du talents…Ca m’a permis surtout de visiter pas mal d’Académie et de clubs professionnels en Europe.
Que pensez-vous du potentiel de la communauté algérienne au Québec en termes de football ?
Le potentiel est extraordinaire dans notre communauté. Le seul problème qui existe aujourd’hui c’est les parents, malheureusement. Certains parents brûle carrément les étapes, un jeune qui est bon techniquement à 11-12 ans, il ne sera pas forcément bons à 14-15 ans. Les parents, souvent, décident de choisir les équipes qui cherchent les victoires sans privilégier les bons coaches. Dans ma carrière j’ai vue passé de très bons joueurs, quand je les rencontre, ils finissent par me donner raisons, mais c’est trop tard. Certains parents privilégient la gloire d’un jour aller au championnat Canadien au détriment du développement individuel de l’enfant. Y’a un dicton québécois (le gazon de mon voisin est toujours plus vert).
Et quel sont les programmes que vous proposez à l’Académie ?
De 7 à 18 ans, nous avons tous ces programmes : Entrainements des Gardiens de but, développement des Attaquants, développement des Milieux, développement des Défenseurs, préparation Physique, renforcement Musculaire, analyse Vidéo, scouting/détection du talent, et service agent de joueur/ service conseil.
Propos recueillis par Hamid Si Ahmed