Tout porte à croire que les baisses d’impôts promises par la CAQ lors des dernières élections deviendront réalité, mais qu’elles avantageront les mieux nantis et se feront au détriment des services publics. 

L’inflation : faussement responsable?

Le ministre des Finances justifie les baisses d’impôt en les présentant comme une mesure de lutte à l’inflation, mais elles n’auront que très peu d’effets sur les personnes moins nanties et qui, souffrent le plus de la hausse des prix à la consommation et des taux d’intérêt, selon l’Institut de recherche et d’information socioéconomiques (IRIS).

Les moins nantis et la classe moyenne laissés pour compte

Les contribuables dont les revenus annuels s’élèvent à 20 000 $ et moins, soit revenu maximum du premier palier d’imposition, n’auront droit qu’à 28 $ de réduction en impôt pour la prochaine année, comparativement aux ménages gagnant 100 000 $ et plus qui bénéficieront d’une remise fiscale de 814 $. Il s’agit d’un avantage 29 fois plus élevé que celui accordé aux ménages disposant du cinquième de leur revenu. Le budget ne vient donc pas en aide aux personnes en ayant le plus besoin.

Les services publics et les moins nantis écoperont possiblement

Les réductions d’impôts viendront ainsi diminuer amplement la marge de manœuvre dont le provincial dispose pour contrer les demandes grandissantes causées par défis à venir, comme le vieillissement de la population, les changements climatiques, la santé et l’éducation. Il s’agit d’un bien mauvais moment pour réduire les impôts consacrés à ces secteurs, non seulement en raison des demandes grandissantes, mais aussi, en ce qui concerne des problèmes liés au manque de main-d’œuvre spécialisée. Ce qui pourrait avoir l’effet contraire du but recherché soit, appauvrir les personnes en situation de faible revenu. Par exemple, avoir accès à un psychologue au public nécessite un délai d’attente approximatif de 2 ans. Les gens nantis ou non doivent alors, se tourner vers le privé, ce qui implique qu’ils doivent débourser de leurs poches. Les personnes n’ayant pas accès à un régime d’assurance de leur employeur, généralement les moins nantis, se trouveront appauvris par cette mesure, au lieu de faire des baisses d’impôts généralisées à tous les contribuables.

Trop peu, trop tard

Il aurait été préférable de mettre en place des mesures ciblées, c’est-à-dire, des allocations aux propriétaires d’immeubles affecté par la hausse des taux d’intérêt et, dont les revenus se situent dans une tranche d’imposition donnée ou de donner accès au programme d’allocation-logement à davantage de contribuables en haussant le maximum de revenu admissible. Élargir l’accès au crédit d’impôt maintien à domicile pour les aînés, en incluant les 65 à 69 ans, aurait également été une mesure logique et équitable, puisque l’âge de la retraite est fixé à 65 ans. De même, offrir un crédit remboursable pour les soins dentaires à la population à faible revenu aurait grandement aidé à amortir les coûts liés aux soins dentaires. En gros, établir des mesures plus concrètes pour les contribuables, afin d’alléger leur fardeau financier permet de conserver leur pouvoir d’achat, pour pouvoir continuer à stimuler l’économie,

Martine Dallaire, B.A.A.

 

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