La lutte est au cœur de la culture populaire au Mexique. Pour quiconque ayant assisté à une de ces séances, il est clair que c’est à la foule qu’on doit le spectacle et l’euphorie collective. On oublie pourtant que ce sont les lutteurs qui nous font vibrer, qui nous interpellent car on s’identifie à eux. Mais qu’arrive-t-il à un homosexuel qui veut percer dans ce domaine? Eh bien, il faut qu’il se batte. C’est le cas de le dire.
Cassandro est un de ceux-là. Il s’est battu contre ce monde de machos et contre lui-même. La lutte a en effet été sa planche de salut pour se sortir d’une vie difficile marquée par la pauvreté et les abus commis à son égard à cause de son orientation sexuelle. Et il s’en est bien sorti – avec quelques égratignures, mais il s’en est sorti.
Cassandro, the exotico ! brosse un portrait intime de la culture populaire mexicaine. Loin des rings, du glamour et de l’euphorie, il y a des hommes en chair et en os, et il y a Cassandro, un bagarreur qui porte en lui une foi inébranlable dans ses origines autochtones, en Dieu, et surtout en lui-même. Comme il l’a si bien dit lors de la présentation du film à Montréal, « dans la vie, il faut s’accrocher à quelque chose, il faut savoir qu’après la tempête, il y a le salut. » Nous le croyons.
Première canadienne / En présence de Cassandro | Cassandro, the exotico! | Version originale anglaise | Réalisé par Marie Losier | France | 73 minutes | 2018
Eduardo Malpica Ramos