Le roman Chanson douce de Leïla Slimani qui a déjà obtenu le Prix Goncourt de littérature francophone dès le premier tour de scrutin de 2016 ne ressemble à aucun des livres maghrébins qui abordent et traitent souvent les problèmes des émigrés arabes en France. D’ailleurs et pour cette même raison on peut le considérer tout simplement en tant qu’un roman français tout simplement.
Née au Maroc en 1981, cette écrivaine, nous décrit dans ce roman, deux mondes qui sont tout à fait différents : Celui d’une jeune famille, dont le mari Paul et son épouse Myriam, et leurs deux enfants Mila et Adam. Les parents sont très occupés par leur travail et par leur propre ambition de réaliser leur rêve personnel ; et celui des familles pauvres incarné par le personnage Louise qui travaille comme nounou chez des familles aisées. Ces dernières, dont la vie est devenue une succession de taches, selon l’expression même de l’écrivaine, sont occupées par les engagements à tenir et les rendez-vous à ne pas manquer.
La romancière qui maitrise habilement le style narratif, offre au lecteur une écriture qui ne suit dès le premier chapitre aucune linéarité narrative. Elle réussit à utiliser un style romanesque qui nous plonge dans des temps très différents, ce qui nous pousse, en plus, à penser au présent et au futur qui est en train de se construire rapidement.
Ainsi, Leïla Slimani a réussi à travers un style bien soigné, à bien décrire la personnalité des personnages pour nous offrir un monde romanesque riche et fascinant par le jeu du suspense et d’ambiguïté.
Noureddine Mhakkak