Souhaitant faire une différence sur le plan international auprès des communautés vulnérables, l’organisme à but non lucratif (OBNL),Cyclo-Nord Sud, se spécialisant dans la revalorisation des vélos a organisé le 18 octobre dernier une journée consacrée au chargement d’un conteneur en destination du Togo. Dirigeant les opérations outre-mer le président de l’OBNL, Écho de la Jeunesse, Emmanuel Kpatai, était également des nôtres.
Travaillant en collaboration avec le Togo depuis 2013, la réalisation de ce projet est possible grâce au financement du projet, Nouveau Québec Sans Frontières, (NQSF), visant à encourager l’autonomisation des femmes et des jeunes du pays offert par le ministère des Relations internationales. 70% des vélos reçus servent souvent aux enfants pour le trajet vers l’école et aux femmes pour qu’elles puissent aller travailler.
L’art de maximiser
Selon le coordonnateur des communications et relations de presse Adam Aït-Âarab et à la suite d’une discussion avec leurs partenaires, l’envoi de ces vélos aurait un impact immense, car une seule bicyclette pourrait être utilisée par l’ensemble de la communauté. Sans compter qu’une grande famille compte généralement 10 personnes. Autrement dit, cela facilitera également le déplacement d’un bon nombre d’habitants.
De l’idée à la concrétisation
D’après ses dires, la journée de chargement représente le fruit du travail de ces bénévoles à longueur d’année et démontre l’importance d’un tel évènement. « Certain.e.s viennent le mercredi soir pour la réparation de vélos et d’autres s’occupent de leur collecte. Constater que leur contribution a permis l’envoi de 512 vélos et de milliers de pièces au Togo leur permet de réaliser l’impact du bénévolat », a mentionné M. Aït-Âarab.
De l’aide à volonté
Contre toute attente, certain.e.s bénévoles ont même été relancé.e.s par l’équipe de Cyclo-Nord Sud alors qu’une trentaine s’était déjà prêtée au jeu pour que la tâche puisse être accomplie efficacement tout en éprouvant du plaisir.
La pyramide de Maslow
« Nous ne réinventons pas la roue », a indiqué le chargé. Étant donné que 70% des vélos sont consacrés à l’émancipation des femmes et des enfants, le 30 % restant sont vendus et servent au financement de leurs projets. La construction d’une école de mécanique spécialisée pour les jeunes est un bel exemple. Comme le pays regorge d’initiatives existantes intéressantes, l’OBNL souhaite être un acteur de changement et l’aider à se propulser en lui offrant les ressources nécessaires pour que sa population soit éventuellement autosuffisante. S’autosuffire c’est pouvoir relancer son économie, améliorer l’accès aux infrastructures, investir dans une mobilité durable et également répondre à ses besoins primaires. Ce qui d’après M. Aït-Âarab s’avère être une solution durable pour le développement du Togo.
La beauté du vélo
Au-delà d’être un outil, le responsable nous explique que l’utilité du vélo est variée. D’après ses dires, il s’agirait d’une activité sociale permettant de faire des rencontres, de lutter contre l’isolement ainsi que la solitude. Comparativement au Canada, la population togolaise est portée à vivre en communauté. De ce fait, le sentiment de solitude y est beaucoup moins flagrant. « Pour nous, c’est super de pouvoir offrir des occasions d’échange et des moments où nous pouvons redonner au suivant », a souligné le coordonnateur.
Plus grand que soi
Leur plus grande fierté ? Réaliser que ces bénévoles sont motivé.es par la mission et non par le vélo lui-même
« Avoir réuni des bénévoles exerçant différentes professions et appartenant à diverses classes sociales. Il y a un avocat, un plombier, un homme à la retraite et un ancien détenu », nomme-t-il. « Des gens de partout se sont réunis pour une cause commune et cela est réellement beau à voir ».
Mélissa Jean-Baptiste
