Mme  Badia Mazboudi[1], professeur de Lettres modernes françaises à L’université Libanaise, spécialiste de François Mauriac a particiipé au colloque organisé du 15 au 17 mars à Agadir autour du thème : Le portrait dans la littérature et les arts visuels. Sa communication s’intitule: Perfection des portraits et soumission des corps dans Le système Victoria, d’Eric Reinhardt.

Elle s’est attelée à l’étude de la place de la beauté et les différents archétypes de la femme dans le roman d’Éric Reinhardt, Le système Victoria, qui situe son action dans le monde affairiste de la grande finance et des grandes constructions que le quartier de la Défense à Paris matérialise parfaitement.

Le roman fait coïncider beauté idéale et réussite professionnelle. Influencés par les portraits des grands acteurs de cinémas, par les divinités grecques, les portraits se divisent selon des critères manichéens entre les laids et les beaux, les premiers ayant des traits masculins, les seconds tendent vers la féminité, tous genres confondus.

La seconde partie étudie les différents archétypes de la femme, en l’occurrence ceux de Victoria, qui oscille entre femme fatale et femme-mère  ainsi que les fantasmes et les désirs des hommes qui s’appuient sur les stéréotypes de la femme, tirés des films érotiques et des grandes stars américaines. Cette profusion des images féminines, relative à la recherche incessante de la perfection ne peut que mener à une crise masculine qui ne peut plus reconnaître l’identité de la femme. Enfin, le seul archétype masculin, la tour Uranus que construit David, est symbole d’une société capitaliste opprimante qui assujettit les corps à sa bonne volonté, « électrocutant » tous ceux qui osent la braver.

L’homme se trouve pris dans un double engrenage : quête incessante de la beauté et perfection dans le travail. Cette communication qui a été bien documentée a apporté un éclaircissement quant à l’œuvre d’Éric Reinhardt, à savoir Le système victoria.

 

[1] Elle a travaillé sur la violence et la politique dans la littérature et a participé aussi à de nombreux colloques sur la littérature francophone d’Orient et du Maghreb sur les thèmes du rire, de la littérature carcérale, de la guerre.

By Lamia Bereksi Meddahi

Lamia Bereksi Meddahi est l’auteure de la première thèse de doctorat sur le dramaturge algérien Abdelkader Alloula. Elle a publié La famille disséminée, Ed/marsa, 2008, une pièce de théâtre Dialogues de sourds, Ed/L’harmattan, 2014. Elle enseigne à l’université Paris XII et se consacre à la littérature maghrébine ainsi que le théâtre dans le monde arabe. Depuis 2014, Lamia est membre de l’équipe éditoriale au journal L'initiative.

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