Depuis deux semaines, étudiants, lycéens et collégiens, de plusieurs Universités, Lycées et Collèges du pays, notamment de Tizi-Ouzou, Bejaia, Bouira et Batna organisent des marches et rassemblements pacifiques largement soutenus par la population, pour revendiquer une réelle prise en charge de la langue amazighe, la généralisation de son enseignement et la levée de son caractére facultatif, et une application effective des dispositions constitutionnelles concernant tamazight, introduites dans la loi fondamentale amendée en 2016.
Talaie El Hourriyat comprend cette colère face au manque de volonté politique du pouvoir en place de prendre toutes les dispositions législatives et réglementaires, notamment, la promulgation d’une loi organique portant mise en œuvre de l’article 4 de la Constitution consacrant tamazight, langue officielle, de mettre en place les structures et de mobiliser les moyens nécessaires, pour rendre effective, sur le terrain, cette officialisation.
Talaie El Hourriyet dénonce la répression des manifestations pacifiques notamment à Bouira et Batna et la violation continue du droit de manifester pacifiquement et de la liberté d’expression consacrés par la constitution.
Il s’insurge contre les arguments fallacieux inacceptables tels que l’absence de ressources ou la lourdeur des programmes scolaires avancés pour justifier les résistances et les blocages en matières de généralisation de l’enseignement de la langue amazighe.
Le Parti Talaie El Hourriyet, qui a toujours considéré le combat identitaire comme une dimension fondamentale du combat démocratique et de la construction d’un Etat de droit, réaffirme que l’amazighité est une composante indéniable de l’identité nationale .
Il se félicite, à cet égard, de la maturité des étudiants et lycéens qui ne se sont pas laissés dévier de la trajectoire de leur revendication légitime par des activistes et des officines, soucieux d’instrumentaliser cette cause nationale pour attenter à l’unité du pays et du peuple algérien dans toutes ses composantes et ses constantes, ou pour faire diversion de l’impasse politique, de la crise économique et de la situation sociale difficile que traverse notre pays.
Tout en rappelant le traitement « minoré » réservé à la langue amazighe dans la constitution révisée de 2016, Talaïe El Hourriyet considère qu’il est de la responsabilité première du pouvoir en place d’établir, dans la transparence totale et en consultation la plus large possible, un programme d’action et une feuille de route pour l’élaboration du cadre législatif et règlementaire, la mise en place du cadre institutionnel, la formation des personnels et la mobilisation des moyens nécessaires pour la promotion de la langue et la culture amazighes afin de rendre effectif le statut de tamazight, langue nationale et officielle, consacré par la constitution.
Alger, le 19 Décembre 2017