Le film débute avec une scène filmée pendant la nuit. On voit un homme de dos qui marche dans un sentier. Il avance. Il hésite aussi, quelle direction doit-on prendre? C’est la nuit. On ne voit que la lumière de la caméra.

Destierros raconte l’histoire de personnes, la plupart des hommes, qui ont littéralement été chassées de leur pays d’origine. Ces gens proviennent tous de l’Amérique centrale et ont entre 20 et 30 ans. Certains ont été persécutés à cause de leur orientation sexuelle alors que d’autres ont été obligés de quitter leur famille, car leur vie était menacée. La présence de réseaux criminels dans leur village y était pour quelque chose. Il y a aussi le jeune homme qui ne souhaite que gagner bien sa vie pour aider à construire une maison pour les siens. Enfin, le père avec sa jeune fille ne doute pas une seconde, malgré les avertissements de danger, de prendre la fuite juché sur le toit d’un train.

Le réalisateur Hubert Caron-Guay suit ces gens dans leur périple vers les États-Unis, car c’est leur destination finale. Caron-Guay procède à des entrevues sous forme de témoignages dans un décor sombre où juste le visage du témoin est illuminé. Cela donne une aura de clandestinité aux scènes et rappelle par le fait même cet état des choses.

Ces gens ne sont pas pour autant laissés à eux-mêmes. En effet, plusieurs refuges sont à leur disposition afin de leur offrir du répit pendant quelques jours avant d’entreprendre la route.

Ces derniers temps, les films portant sur ces problématiques se multiplient, et avec raison : on est mal informé sur les enjeux entourant les réfugiés. Dans ce sens, Destierros est un film pédagogique sur notre époque.

Destierros | Hubert Caron-Guay | (Québec, 2017)| espagnol, anglais, S.T. anglais et français | 92 min

Eduardo Malpica Ramos

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