L’université de Montréal (UdeM) a fait un effort remarquable en faveur de l’environnement, pour devenir une référence aux yeux de certaines organisations qui n’hésitent pas à retourner vers l’unité du développement durable de l’Université de Montréal pour demander un conseil sur l’organisation des événements écoresponsable au sein de l’Université…
Pour mieux comprendre la mission et les projets de cette unité, nous avons rencontré Monsieur Luc Surprenant, Conseiller en développement durable à l’UdeM, qui a bien voulu répondre à quelques questions.
Luc Surprenant, Conseiller en développement durable à l’UdeM
L’initiative : Pourriez-vous nous parler de l’unité du développement durable de l’Université de Montréal? Et quel est son rôle principal?
Luc Surprenant : L’unité du développement durable de l’Université de Montréal a été formée très récemment au rectorat, avec la création, en 2010 d’un portefeuille pour le développement durable. Son rôle consiste à promouvoir l’adoption de pratiques plus saines de développement durable dans les activités opérationnelles (pour l’instant) mais également par le biais de projets impliquant les étudiants. L’an dernier, une politique de développement durable a été adoptée et un comité a été formé dans les derniers mois afin de s’assurer l’adoption de la mise en œuvre d’un plan d’action. Rappelons que l’équipe du développement durable (DD) ne compte que trois personnes pour le moment, dont deux à temps partiel. L’une d’entre elle est entièrement dédiée à la biodiversité.
Quelles-sont les grandes actions de l’Unité?
Le plan d’action qui doit fixer la stratégie pour les années à venir sera élaboré prochainement. Néanmoins, depuis 2011, de nombreux projets ont vu le jour, notamment « le retrait de l’eau embouteillée » ou par exemple en « biodiversité » (protection des milieux, apiculture, agriculture urbaine, corridor écologique, culture du houblon, etc.) de même que l’implantation du compostage dans notre cafétéria « Chez Valère ». « Un plan de transport » est aussi en cours de préparation, des consultations ont d’ailleurs déjà eu lieu en 2015. Nous avons toute une série de projets : en alimentation, à propos des événements écoresponsables, en gestion des déchets, pour le nouveau campus d’Outremont, etc.
Le département offre-t-il son service juste à l’UdeM? Y a-t-il des activités avec des entreprises ou des organisations de l’extérieure de l’UdeM?
Nous avons des contacts réguliers avec plusieurs autres organisations. Nous assurons des représentations dans différentes instances municipales, régionales ou d’affaires afin de participer au rayonnement de l’UdeM mais nos services sont dédiés aux activités de nos campus. C’est déjà un énorme mandat, considérant la taille de l’établissement !
Comment évaluez-vous la réaction des étudiants de l’université pour appliquer tous les conseils du département (réduire l’empreinte écologique, ne plus utiliser les bouteilles en plastique d’eau…)?
Jusqu’à maintenant, la réaction a été au-delà de nos espérances. On sent un réel engouement de la communauté universitaire vis-à-vis des projets concrets en développement durable. La participation étudiante au « Projet PAUSE » (agriculture urbaine), par exemple, a été plus importante qu’espéré initialement. Le succès rencontré par le retrait de la vente d’eau embouteillée a largement dépassé les limites du campus. On voit bien maintenant que ce projet a inspiré des gens de partout au Québec, qui nous demandent parfois même conseil à ce sujet aujourd’hui. Ça, c’était assez inattendu…Enfin, il est également important à mon sens de mentionner la réponse du personnel, qui a été aussi très favorable. Les employés de la cafétéria sont certainement la première raison du succès de l’implantation de la récupération des résidus alimentaires. Leur implication tout au long du projet aura été déterminante au final. Est-ce que l’Unité lance des campagnes de sensibilisation qui s’adressent aux étudiants ou bien aux professeurs et aux employeurs de l’Université?
L’unité du développement durable peut aussi bien lancer des campagnes, ou projets, s’adressant aux étudiants qu’au personnel de l’établissement. Tout dépend de la nature de la campagne. Le plan de transport, par exemple, comporte un volet s’adressant au personnel de l’université, qui, on le sait grâce aux études que nous avons réalisées, est plus propice à utiliser la voiture solo pour se déplacer que les étudiants, et où donc plus de travail reste à faire.
Quel est le rôle des professeurs et des étudiants dans le travail du département?
Nous cherchons constamment à impliquer nos facultés et départements dans nos activités. Cela fait partie de notre conception du développement durable. Nous avons l’avantage d’avoir des étudiants dans presque tous les domaines d’études! Cela fait évidemment partie de notre mission en tant qu’établissement universitaire. Nous avons l’intention de bénéficier de toute cette expertise bien entendu mais surtout d’amener les étudiants à réfléchir aux manières de mettre la théorie du développement durable en pratique. À titre d’exemple, nous allons demander aux étudiants en design industriel de dessiner les nouveaux îlots pour la récupération des déchets de notre cafétéria. Cela se fera dans le cadre d’un cours sur l’écoconception.
Quel-est le niveau de l’UdeM, concernant le plan environnemental, à l’échelle locale et mondiale comparativement avec les efforts des autres Universités dans le domaine du DD?
C’est difficile à dire. Nous ne sommes pas classés par rapport à une certification qui regrouperait toutes les universités québécoises, par exemple. C’est aussi un peu la difficulté parce que pour le moment il y a peu de contraintes de performance ou d’exigences externes en matière en développement durable. Par ailleurs je ne suis pas certain que ce soit une bonne idée de l’envisager de la sorte, c’est-à-dire par une évaluation compétitive. Même si je conviens de la pertinence d’être évalué au regard d’une analyse externe, les établissements sont tous tellement différents les uns des autres qu’il est sans doute préférable d’utiliser ce genre d’outil dans le but de s’auto-évaluer. Bien que nous partagions le même campus que Polytechnique Montréal et HEC Montréal, nous sommes très différents et très peu comparables. Nous préférons nous mettre dans l’optique de ce que nous pouvons apporter aux deux écoles qu’elles n’ont pas et de ce qu’elles peuvent nous apporter que nous n’avons pas. Nous procédons pareil avec nos collègues des autres universités, cela évite de réinventer la roue!
Voulez-vous ajouter un mot final?
J’invite le public à consulter notre site web durable.umontreal.ca et à prendre contact avec nous pour toute question ou commentaire à notre courriel : durable@umontreal.ca