Pour la première exposition permanente de sa collection, le MAC LAU présente Quand la collection prédit l’avenir, la première occurrence d’un projet qui continue d’engager le Musée dans la poursuite de son chantier de réflexion sur sa transformation.
Depuis 2014, nous avons fait un travail de reconfiguration de notre institution pour placer en son centre la recherche ainsi que le travail des artistes. Cette démarche place le Musée dans une position qui le pousse à réfléchir sur ce qu’il est, sur ce qu’il devrait être, mais peut-être surtout, sur ce qu’il pourrait être. C’est à cette dernière proposition que nous nous attardons.
Quand la collection prédit l’avenir se penche plus spécifiquement sur le rôle de la collection au sein du Musée, à partir des points de vue esthétique, politique et financier. Il s’intéresse aux individus qui permettent aux collections de se constituer à travers la relation que le Musée entretient avec ses conservateurs, les artistes, le marché et les donateurs. À ce titre, le salon de deux artistes des Laurentides sera littéralement déménagé dans la salle d’exposition afin d’y tenir des échanges sur cet enjeu.
Ce projet d’exposition, charnière pour l’histoire de notre institution, marque un redéploiement des salles du Musée dans une nouvelle configuration inspirée par le projet de relocalisation du MAC LAU que nous développons depuis quatre ans. Il vise à mettre au centre de l’institution l’art ainsi que la mise en transparence des rôles et fonctions du Musée.
Afin de rendre opératoire la salle d’exposition telle que déployée, le MAC LAU a invité plusieurs artistes à participer à l’exercice en réalisant, sur place, au cours de l’été, des œuvres qui seront de suite acquises par le Musée. Chaque artiste se verra octroyer une ou plusieurs tuiles du plafond suspendu datant de la rénovation du Vieux-Palais en 1987. Le Musée se trouve dans ces lieux depuis sa fondation en 1978.
Les tuiles seront décrochées et disposées dans l’espace d’atelier pour la réalisation. Elles transigeront ensuite dans les diverses stations avant d’être réinstallées au plafond. Toutes les interventions se feront à l’aide d’encre invisible fluorescente. De ce fait, l’exposition permanente et la collection du MAC LAU sera bonifiée de près de 300 nouvelles acquisitions, invisibles les jours habituel d’exposition, mais en tout temps accessibles lorsque l’éclairage sera substitué pour la « lumière noire ».
Le projet des « tuiles » a pour objectif d’ouvrir le chantier de réflexion qui mènera à la réécriture complète de notre politique d’acquisition, soutenu par un comité spécial ainsi que par l’ensemble de l’équipe du MAC LAU.
Quand la collection prédit l’avenir porte une part volontaire d’impudence, puisqu’il nous permettra d’augmenté significativement et d’un coup le nombre d’œuvres de notre collection, au moment précis où le Ministère de la Culture et des Communications évaluera le montant de notre subvention de fonctionnement, ce qui permettra peut-être de bonifier l’aide financière octroyée par le gouvernement à la gestion de notre collection.
Aussi, ce projet vise à mettre en exposition certains enjeux propres aux collections muséales et sur lesquelles nous investiguons : la visibilité des œuvres, le stockage des réserves, la saturation des réserves, le potentiel d’exposition des nouvelles acquisitions, l’acquisition d’œuvres dont la pérennité est faible (l’encre fluorescente est instable), l’aliénation, le potentiel politique et économique des collections comme levier de financement, etc.
André Fournelle, Bonnie Baxter, David Lafrance, Eric Ladouceur, Francois Chalifour, Gabrielle Larocque, Gilles Boisvert, Guillaume Adjutor-Provost, Guillaume Boudrias-Plouffe, Jennifer Lefort, Karen Tam, Marylise Goulet, Mathieu Beauséjour, Mathieu Latulippe, Milutin Gubash, Pierre Leblanc, Rober Racine, Sophie Castonguay, Suzanne Ferland L, Véronique Tifo, ET PLUS ENCORE.
Vernissage
16 Juin à 14h – Ouvert à tous, entrée libre