Avant d’être une bande dessinée, Gentlemind[1] est avant tout une œuvre graphique qui donne l’impression de feuilleter des toiles d’aquarelles à travers une histoire qui nous propulse dans l’Amérique des années 1940. Gentlemind aussi c’est aussi le titre d’une revue de charme un peu démodée et qui est reprise par Navit une jeune danseuse aux origines juives orthodoxes qui fera tout pour améliorer sa condition sociale.

Gentlemind pourrait être une métaphore de la vie qui transforme le destin d’une fille qui a tout pour plaire et qui comble l’univers de son bien-aimé Arch Parker, un illustrateur à la condition modeste. Le destin sépare les deux amoureux et Navit épouse Horace W. Powell un milliardaire, dont elle héritera à sa mort d’une partie de sa fortune. La jeune fille est taxée de croqueuse de diamants dans ce monde impitoyable. Heureusement pour elle, l’avocat Waldo Trigo qui lui est d’un soutien psychologique et affectif lui donne la force de propulser la revue Gentlemind au top des ventes des revues de New York.

On aura compris, l’œuvre s’adresse à un public ado-adulte en raison de l’esthétique des planches et l’univers particulier dans lequel trône l’héroïne. Cette bande dessinée qui est loin d’être vulgaire, permet de se rendre compte que les auteurs sont des passionnés de qui ont voulu rendre hommage à une époque en multipliant les références et les clins d’œil à commencer par des magazines qui ont représenté l’âme de la Grande Pomme.

L’écriture du scénario est signée par Teresa Valero qui a déjà publié Sorcelleries et Curiosity Shop, tandis que Juan Diaz Canales est l’auteur de plusieurs séries dont Blacksad, Fraternity et Les patriciens.

Avec cet ouvrage, les auteurs espagnols nous donnent l’impression de voir un film d’époque et en couleur. Quant au style graphique d’Antonio Lapone, il donne l’impression de feuilleter une revue, comme pour mieux nous en imprégner avec des unes plus vraies que nature. Le bédéiste instrumentalise ainsi les codes artistiques des designers de mode dans sa manière d’esquisser les croquis.

Ce 1er tome de Gentlemind est édité chez Dargaud éditions et il englobe aussi un carnet graphique signé tel un clin d’œil par le personnage de la BD Arch Parker.

Reda Benkoula

[1] Gentlemind – Tome 1 | Juan Diaz Canales (Scénario) Teresa Valero (Scénario)Antonio Lapone (Dessin) | Dargaud | Public : Ado-adulte | 2020 | 88 pages

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