Horseback 1861[1] est avant tout une uchronie, dont les événements n’ont pas lieu aux États-Unis d’Amérique, mais plutôt aux États Unifiés d’Amérique, car oui dans cette œuvre d’autres faits importants se sont déroulés et au lieu de voir Abraham Lincoln à la tête des USA en 1861, c’est un certain Richard L. Clarks qui est non pas élu, mais réélu, tandis que Lincoln est assassiné le 31 octobre 1860 au lieu de la date du 15 avril 1865. Les amateurs de culture populaire y verront un scénario similaire à celui de Retour vers le futur, mais une chose est certaine, la carte géopolitique des États Unifiés d’Amérique est totalement différente. L’Alaska appartient aux Russkans, la Louisiane et le Mississippi sont des états de la province française, tandis que les nations Amérindiennes sont cantonnées à l’ouest du pays.

D’ailleurs, pour mieux s’imprégner de l’univers de Horseback, les auteurs ont ajouté une chronologie des événements pour comprendre par exemple que depuis le début du Indian Removal Act, les États Unifiés d’Amérique sont en guerre contre la nation amérindienne et que la guerre de Sécession qui a déchiré le pays a été évitée de justesse. Cependant on reconnaît un élément important qui perdure dans l’histoire des USA, à savoir une volonté expansionniste qui se fait au détriment des plus faibles.

À cette époque la « Randall Delivery », une compagnie de convoyage qui a été fondée par Redford J. Randall est réputée pour son efficacité. Pour mener à bien ses missions, on retrouve une fine équipe qui se compose de Jackie la fille de Redford, le cowboy Daniel Ripp Lockwood et son ami indien Isiban ainsi que le jeune noir Mara. Cette fois-ci, la « Randall Delivery » devra transporter une mystérieuse cargaison de l’Illinois jusqu’à San Francisco. On l’aura compris, avant d’arriver à destination il y aura de l’action, car il faut traverser les grands espaces de l’Ouest américain, où le danger est omniprésent.

Imaginé par le français David Lebon alias David Hasteda, Horseback 1861 est une bande dessinée qui nous ramène à l’époque du Far West américain vu autrement. L’auteur de Doggybags et Mapple squares qui a été bercé durant son enfance par les films américains et les comics publie une histoire qui reprend un peu les codes du grand écran, au point d’ajouter dans les premières pages du livre un générique avec le nom des principaux protagonistes de cette aventure. Ce clin d’œil cinématographique se conjugue intelligemment avec tout le travail graphique de Nicolas Martin que l’on connait sous le pseudo de Nikho. Le dessinateur qui signe cette BD aux couleurs chaudes et flashies, dépeint à sa manière l’atmosphère du Far West sous les regards perçants des différents personnages.

Enfin, si l’on devait résumer cette œuvre en un seul mot, le terme survivre serait celui qui conviendrait pour décrire les épreuves que traversent chacun des personnages.

Horseback 1861 est à lire sans modération.

Réda Benkoula

[1] Horseback 1861 | Scénario : Hasteda, Dessins : Nikho | Label 619 | 2020 | 160 pages

 

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