Monsieur Ferrah Mohamed Arezki tête de liste du Front des Forces Socialistes (qui regroupe l’Europe hors France et les deux Amériques) aux élections législatives algériennes du 4 mai 2017 a bien voulu répondre à quelques questions :

L’initiative : Le FFS vous a choisi pour diriger la liste pour la région Amérique. Que signifie pour vous cette confiance placée en vous par le plus ancien parti d’opposition en Algérie?

Ferrah Mohamed Arezki : Je suis extrêmement honorée et ravi de la confiance placée en moi par le FFS et je mesure la responsabilité qui m’incombe à moi et à tous mes collègues sur notre liste électorale de la zone 4. Je souhaite rappeler que je suis militant actif du FFS depuis 1990 et que le FFS m’avait déjà accordé sa confiance lors d’élections précédentes en Algérie. C’est ainsi que j’ai été élu à l’assemblée populaire communale (APC) de Bir Mourad Raïs (1997-2002). Par la suite, j’ai également été élu à l’Assemblée Populaire de Wilaya d’Alger (2002-2007). C’est deux mandats électifs, m’ont permis d’acquérir une grande expérience dans la politique de gestion communale et de wilaya, particulièrement dans les politiques d’urbanisation, de par ma formation d’architecte et aussi d’être au plus près des préoccupations et des attentes des citoyennes et citoyens. Aujourd’hui, le FFS me renouvèle à nouveau sa confiance pour être candidat à l’élection législative à une étape charnière de notre pays et un an après la disparition du père fondateur de notre parti, Mr. Hocine Ait Ahmed. C’est avec une très grande humilité et habité du sens des responsabilités, que je renouvelle mon engagement constant en faveur des valeurs du FFS, des valeurs de justice sociale, de défense des droits humains, économiques, politiques et social des Algériennes et des Algériens et pour l’avènement d’une réelle démocratie, auquel le peuple Algérien aspire depuis notre indépendance.

Un nombre important d’algériens vit aujourd’hui au Canada, comment ces algériens voient-ils le combat du FFS ?

Effectivement, malgré le fait que c’est une destination d’immigration relativement récente pour les Algériens. Il n’en demeure pas moins qu’elle devient numériquement importante plus de 100 000 Algériennes et Algériens on choisit de s’installer et vivre au Canada essentiellement ces dernières trente années. C’est aussi une immigration de par son installation récente et du fait de son niveau d’éducation élevé, est caractérisée par son grand attachement à son pays d’origine. Cet attachement et cet intérêt quasi quotidien pour ce qui a trait à l’Algérie est renforcé grâce notamment aux technologies modernes de communication, aux réseaux sociaux et du fait de moyens de transport fréquents et régulier entre le l’Algérie et le Canada. Toutes ces raisons font qu’aujourd’hui les Algériens du canada sont parfaitement au fait des enjeux politiques, sociaux, économiques et des défis que l’Algérie se doit de relever. Ils ont une grande considération et un profond respect pour le combat démocratique du FFS. Ils reconnaissent au FFS, et ceci depuis l’indépendance de l’Algérie, son engagement et sa détermination en faveur de la démocratie et des droits humains, de la défense des populations les plus vulnérables, de la liberté d’expression, de la préservation de l’unité nationale grâce à un consensus nationale inclusif. La réputation d’intégrité et d’éthique politique du FFS et de son fondateur Mr. Hocine Ait Ahmed, auprès des Algériens vivants au Canada est une réalité. J’en veux pour preuve le très grand l’élan de sympathie et de profonde tristesse qui a suivi l’annonce de la perte de Mr. Hocine Ait Ahmed. De nombreuses manifestations ont été organisées spontanément à Montréal pour rendre hommage à son combat pour l’indépendance de l’Algérie et pour sa lutte incessante pour l’avènement d’un réel état de droit et démocratique. Le FFS au Canada, pour répondre aux attentes de notre communauté à Montréal, avait tenu à lui rendre l’hommage qui lui revenait en présence d’une grande assistance.

Que diriez-vous aux Algériens qui vivent à l’étranger en général et au Amériques en particulier?

Tout d’abord que je suis l’un des leurs, je suis moi aussi un Algérien qui a immigré, qui a décidé comme de nombreux compatriotes de vivre à l’étranger et que je partage leurs attachements à notre pays d’origine, à l’Algérie et leur fierté d’être Algérien. Comme mes compatriotes, j’ai moi aussi à cœur l’Algérie, à cœur son développement, le bonheur et la prospérité de son vaillant peuple qui n’a jamais abdiqué et qui a toujours fait preuve de résilience et de courage afin de relever tous les défis qui s’imposaient à lui, depuis la sombre nuit coloniale à nos jours. Comme mes compatriotes je partage leur attachement à l’unité nationale et je partage leurs frustrations et leur colère lorsque celle-ci a été remise en cause par l’article 51. Je voudrais leur dire que je comprends les raisons qui les ont poussé à immigrer, à quitter leurs proches, leurs maisons, leurs villes. Je comprends les difficultés qu’ils ont eu à traverser dans les différents pays d’accueil. A notre diaspora à l’étranger et en Amérique, je veux leur dire, que leur apport à l’Algérie demeure inestimable malgré leur absence du territoire nationale. Que l’on se rappelle de l’apport considérable de notre immigration en France au mouvement d’indépendance nationale. Je leur dis, comme hier, aujourd’hui l’engagement de votre génération est aussi fondamental, aussi précieux, aussi nécessaire pour l’avènement d’une Algérie démocratique, prospère, développée, qui vous rendra d’autant plus fier d’être Algérienne et Algérien. Qu’apportez-vous de différents par rapport aux autres listes? Au-delà de notre modeste personne, les candidates et candidats sur la liste que j’ai l’insigne honneur de conduire, ont conscience qu’ils ont étaient investi de la confiance d’un parti politique, le FFS, au parcours national et politique exceptionnel et exemplaire à l’avant-garde des luttes démocratiques et sociales. Cela est déjà en soi une distinction d’importance par rapport aux autres listes de candidature et dont nous sommes extrêmement honorés et fières. Notre candidature porte réellement les aspirations des Algériennes et Algériens. Nous serons les porte-parole de nos concitoyennes et concitoyens résidents à l’étranger, pour relayer leurs préoccupations, leurs attentes et leurs doléances, mais aussi pour être des vecteurs de changement positifs. Nous allons les écouter et explorer tous les moyens permettant à notre importante diaspora et à son immense potentiel, de s’impliquer politiquement, économiquement, socialement dans le développement de leur pays d’origine. Nous serons à l’écoute, nous serons présents, grâce aux nouveaux moyens technologiques de communications dans tous les pays de la zone 4, c’est la promesse et l’engagement solennel que nous faisons à nos compatriotes. Nous en mesurons les défis, mais c’est notre volonté et celle du FFS qui est toujours demeuré au côté du peuple, et ce même dans les moments les plus critiques de l’histoire contemporaine de notre pays. Notre ambition est de redonner espoir en un meilleur avenir, de valoriser notre diaspora qui est frustrée, à juste titre, de ne pas être suffisamment associée aux décisions politique engageant l’avenir de son pays natal ou de celui de leurs parents et donner leur donner la possibilité d’exprimer le plein potentiel de leur capacité.

Que diriez-vous aux jeunes qui hésitent ou rejettent totalement l’idée d’aller voter?

Tout d’abord je souhaiterais leur dire que je ne les blâmes pas et que je les comprends parfaitement. Les jeunes sont désabusés de la politique, tant de promesses non tenues, tant de rendez-vous ratés, une volonté populaire qui n’a pas été respectée. Une jeunesse bridée, qui vit de plein fouet la crise économique, la cherté de la vie, l’incertitude du lendemain, le chômage endémique, la précarité, l’absence de logements, la désertification culturelle, l’absence de perspectives. Ce sont nos enfants, ce sont les forces vives de notre nation et nous avons la responsabilité et le devoir de leur rappeler que malgré toutes ces difficultés, qu’ils peuvent au contraire, encore et toujours, peser, influer sur le devenir de notre pays par leurs implications. Car nous l’oublions pas les moins de 30 ans représentent 75% de la population. Avec les nouveaux moyens d’expression que nous connaissons, la jeunesse algérienne transforme modèle déjà notre société et son implication politique est nécessaire afin de contribuer à l’émergence d’une nouvelle culture politique et de gouvernance qui arrimera notre pays au vingt-et-unième siècle, leur siècle.

Propos recueillis par S.K

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