Reconnaissons enfin la spécificité du Nouveau-Brunswick dans la Loi sur les langues officielles : voilà ce que la SANB et la communauté acadienne revendiquent auprès du gouvernement fédéral depuis le début du processus de consultations nationales sur la modernisation de la Loi sur les langues officielles en 2018.
Toutefois, alors que les confettis commencent à retomber au sein de la francophonie canadienne à la suite du dévoilement, la semaine dernière, du livre blanc Vers une égalité réelle des langues officielles au Canada de la ministre Joly, force est de constater que la reconnaissance de la spécificité acadienne brille toujours par son absence dans les intentions esquissées.
Depuis 2018, nous revendiquons haut et fort auprès du gouvernement fédéral une série de modifications à la Loi sur les langues officielles afin d’assurer qu’elle prévoit expressément la spécificité du régime linguistique du Nouveau-Brunswick. En effet, les paragraphes 16(2), 17(2), 18(2), 19(2) et 20(2) ainsi que l’article 16.1 de la Charte canadienne des droits et libertés portent spécifiquement sur le Nouveau-Brunswick, la seule province officiellement bilingue au pays. Pourtant, cette spécificité n’est aucunement reflétée dans la Loi sur les langues officielles.
La communauté acadienne et francophone de la province réitère donc ses demandes pour que la Loi sur les langues officielles :
* reconnaisse la spécificité constitutionnelle du Nouveau-Brunswick en matière linguistique, tant dans le préambule que dans une clause d’interprétation;
* oblige le gouvernement fédéral à communiquer avec le public et à offrir ses services dans les deux langues officielles partout au Nouveau-Brunswick plutôt qu’en fonction du critère de la « demande importante »;
* oblige le gouvernement fédéral à tenir compte de l’équilibre linguistique du Nouveau-Brunswick dans ses politiques d’immigration;
* engage le gouvernement fédéral à favoriser l’exercice des droits et des privilèges égaux des communautés acadienne et anglophone du Nouveau-Brunswick, notamment leur droit aux institutions d’enseignement et aux institutions culturelles distinctes nécessaires pour leur protection et leur promotion.
« Les demandes de la communauté visent ni plus ni moins à corriger une incohérence entre la Charte et la Loi sur les langues officielles en ce qui a trait au Nouveau-Brunswick dans le régime constitutionnel canadien, » affirme Monsieur Alexandre Cédric Doucet, président de la SANB.
« Bien que la réforme proposée par la ministre Joly comporte plusieurs éléments pertinents pour le renforcement du fait français au Canada, j’ai l’obligation morale de souligner que la démarche proposée comprend également d’importantes lacunes, notamment en ce qui concerne le cas particulier de l’Acadie du Nouveau-Brunswick », poursuit le président Doucet.
Au Canada, deux provinces ont décidé à travers les années de se doter de régimes linguistiques particuliers : le Québec, qui est la seule province ayant comme langue officielle le français, et le Nouveau-Brunswick, la seule province officiellement bilingue. Alors que les Acadiennes et les Acadiens du Nouveau-Brunswick appartiennent fièrement à une nation distincte de par son histoire et sa culture, il est impératif que cette spécificité cesse d’être occultée dans notre régime linguistique fédérale.
Pour de plus amples renseignements sur les revendications de la SANB au sujet de la modernisation de la Loi, veuillez consulter le mémoire et le document d’information ci-joints.
Enfin, la communauté acadienne et francophone exhorte le gouvernement du Nouveau-Brunswick à prendre connaissance de ce dossier et de ses conséquences potentielles sur la province ainsi qu’à prendre position en appuyant clairement les revendications de la SANB et de la société civile acadienne.
Associations signataires :
* La Société de l’Acadie du Nouveau-Brunswick (SANB);
* Association des juristes d’expression française du Nouveau-Brunswick (AJEFNB);
* Fédération des étudiants et des étudiantes du Centre Universitaire de Moncton (FÉÉCUM);
* Salon du Livre de Dieppe;
* Société des enseignants retraités francophones du Nouveau-Brunswick (SERFNB);
* Association francophone des ainés du Nouveau-Brunswick (AFANB);
* Conseil pour le développement de l’alphabétisme et des compétences;
* des adultes au Nouveau-Brunswick (Codac-NB);
* Regroupement féministe du Nouveau-Brunswick (RFNB);
* Association acadienne des artistes professionnel.le.s du Nouveau-Brunswick (AAAPNB);
* Association francophone des parents du Nouveau-Brunswick (AFPNB);
* Égalité santé en français (ESF);
* Association des enseignantes et de enseignants francophones du Nouveau-Brunswick (AEFNB);
* Université de Moncton (UM);
* Fédération des jeunes francophones du Nouveau-Brunswick (FJFNB);
* CBDC Chaleur;
* Chambre de commerce du Grand Tracadie-Sheila (CCGTS);
* Fédération des conseils d’éducation du Nouveau-Brunswick (FCÉNB);
* Société provinciale des sociétés culturelles (SPSC);
* Le Mouvement acadien des communautés en santé du N.-B. (MACS-NB).