La main qui refuse notre temps !
Pleurs en gerbe de thym
aux paupières feuillées
évoquant les parents du soleil
dans l’orphelinat du ciel,
entourant un cercueil de gazon
sur lequel s’étend le pauvre
comme un bloc de camembert
dans les ténèbres usinières.
On pleure sur l’étendue du cercueil
mouillant barbe et œil
cherchant dans l’espace
dans les heures de tout à l’heure,
dans le moment replié de regard,
un rire en conciliabule,
un cri, une marche déjà puissante..
Comment faire comprendre le destin
que les oiseaux meurent sans branche,
le lustre sans toit,
la cigarette sans salive !
Comment dire au destin
que l’obscurité manque de pins,
le soleil n’entiche que le défunt,
et que la perte mortifie toute la tribu !
Monde toujours en gerbe de corps,
il en fera un autre monde,
une ère,
un igloo ..
On entoure le requin saumâtre
dans sa piscine à larmes,
ton père,
ton oncle,
fils,
mère,
ou cousin jamais vu,
tu gémis à enterrer la gorge avec lui
jusqu’à la venue de Sa main,
bienheureuse mainmise,
rendant mouvement,
voix, couleur et lueur oratoire à lui
faisant rouler le rocher du bonheur
le long des pleurards.
Dieu comprend l’euphorie humaine,
simple mais impossible.
Il est vivant, le monde aussi,
Que tous les pères le soient,
mère et aïeux sans teint
en ce temps à enterrer le chérubin.