L’Aïd est la célébration du pardon et de la convivialité. L’Aïd est une occasion, pour partager la joie en collectivité, implorer le pardon et manifester les vœux de tout ce qui réconforte et suscite le bien-être.

L’Aïd el-Fitr appelé aussi l’Aïd es-seghir, est la grande fête du pardon, qui vient couronner la fin du Ramadan. Elle a lieu le premier jour de Chawal, 10e mois du calendrier musulman, lunaire de cycle. 

Quel sens prend l’Aïd ?

C’est le jour de récompense pour le jeûneur, de savourer les biens-faits de la vie, et de savourer les mérites du jeûne et de l’épreuve spirituelle du Ramadan. La récompense prend un sens aussi bien humain, en s’affranchissant de la privation, que spirituel en appréciant le mérite et l’effet de l’immersion spirituelle.

C’est la fête du pardon, où chacun est tenu d’oublier sa rancœur et de renouer avec les autres. Il est rappelé en ce jour, plus que jamais, que la foi ne saurait faire bon ménage avec la rancœur et la haine et que le pardon demeure acte de foi et voie du salut.

C’est aussi la fête du partage et de la convivialité.

Comment se déroule la fête de l’Aïd ?

Les familles se préparent pour la fête, par l’embellissement des maisons, la préparation de toutes sortes de gâteaux et par l’achat de nouveaux vêtements pour les enfants. Les rituels de préparation prennent un goût festif et unique.

La célébration de l’Aïd commence par deux rituels religieux, dédiés, le premier au partage et le deuxième à la foi et au pardon : zakat el-fitr ou la petite aumône et salat el-Aïd ou la prière de l’Aïd.

Zakat el-fitr est une aumône que tout croyant doit verser aux nécessiteux, durant les trois derniers jours et ne saurait tarder plus que l’heure qui précède la prière, le jour de l’Aïd même. C’est le chef de famille qui doit la verser pour chaque tête, en denrées alimentaires, pour une quantité de 3 kg par tête, ou son équivalent en argent, défini chaque année par l’autorité religieuse. Ce rituel consacré au partage, permet aux nécessiteux d’acquérir leurs besoins et ainsi de célébrer la fête dans la dignité.

Salat el-Aïd ou la prière de l’Aïd, consiste à une prière collective qui a lieu dans une aire de prière en plein air, ou même à l’intérieur des mosquées. Le célèbre prêche de l’Aïd est une occasion pour célébrer la foi, rappeler les vertus du partage et du pardon. La prière se termine par des embrassades et des échanges de vœux et des mots de pardon.

Sitôt la prière finie, tous regagnent leurs maisons respectives pour célébrer en famille la fête de l’Aïd. Tous, mettent leurs beaux habits, et se retrouvent autour d’une table garnie à la saveur festive de l’Aïd, garnie de gâteaux de toutes sortes et surtout aux amandes.

Après l’échange de vœux entre les membres de la famille, et les prises de photos familiales, commence alors le rituel des visites en groupe, auprès des proches, des ainés et des personnes malades, pour échanger vœux et joie. Les enfants sont toujours attentifs à la somme d’argent que, amis et parents leurs offrent, en ce jour de fête.

Pendant que les adultes s’échangent les vœux, les enfants déambulent d’un coin à l’autre du village ou du quartier, pour vivre en groupe, la joie de l’Aïd, faire la démonstration de leurs beaux habits et dépenser dans les magasins de jouets et de friandises, l’argent qu’ils reçoivent en cadeau durant l’Aïd.

La fête prend fin au coucher du soleil, et tous regagnent leurs maisons, dans la joie et la bonne humeur.

Les communautés musulmanes au Québec ne manquent pas d’imagination pour réinventer les conditions festives de l’Aïd et pour le vivre pleinement dans la joie et la convivialité. Il est coutume de louer, par quartier ou ville selon la grandeur, des espaces dans les grands hôtels et salles de réceptions pour célébrer collectivement la prière de l’Aïd et échanger vœux, joies et gâteaux. Et, ce n’est qu’à la fin de semaine suivant le jour de l’Aïd, qu’ils se réunissent de nouveau dans les grandes salles d’hôtels ou de réception, pour célébrer en familles durant toute la journée, la joie de l’Aïd. Dans ces lieux loués pour la journée, les enfants s’offrent une aire de jeu où sont disposés des jeux gonflables de toutes sortes, et tous, profitent des services offerts par les différents kiosques alimentaires et de divertissements, tel que le kiosque à henné, le clown, etc.

Les gens gardent en mémoire les souvenirs précieux de l’Aïd, jour de foi, de joie, de paix, de partage et de convivialité.

Mais, en ces moments de confinement, l’Aïd est aussi une occasion unique, qui place l’homme devant sa vulnérabilité, appelé à penser, à ceux, qui en permanence vivent la privation et le calvaire, à cause des guerres, de l’exclusion, de la pauvreté, des famines, des exils, etc.

La fête de l’Aïd se déroulera cette année dans la solitude, et au meilleur des cas, partagée virtuellement. La fête, va certainement manquer de son charme, car, à la base c’est une occasion célébrée dans, et avec la collectivité.

L’Aïd, en contexte de crise de Covid-19, offre une occasion précieuse, pour méditer et voir, non seulement commet surmonter la crise, mais aussi, comment remédier à son mode de vie, cesser les actes préjudiciables causés aux autres, et manifester plus de solidarité.

Dr Brahim Benyoucef

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