Suite aux événements regrettables qui ont eu lieu à Saint-Jean-sur-Richelieu et à Ottawa, le Premier ministre du Québec Philippe Couillard a rencontré des membres de la communauté musulmane pour « être à l’écoute des préoccupations de tous les Québécois, sans exception ». Cette initiative qui a pour objectif d’agir en amont en renforçant la cohésion sociale pour prévenir la radicalisation a permis « de faire un tour d’horizon des problématiques, des actions et des programmes existants ou en préparation dans les différents ministères ». Plusieurs ministères tels que le MIDI, le MSP, le MSSS, le MESS et le MELS seront associés dans cette action de coordination que ce soit pour refuser les stéréotypes et être vigilant devant les signes de radicalisation.
Pour le Premier Ministre « Il est important de ne pas se laisser piéger par deux extrémismes qui se nourrissent l’un de l’autre avec d’un coté l’extrémisme religieux qui déforme la religion vers la violence aveugle et la radicalisation et d’un autre coté celui de l’islamophobie et de l’intolérance. Chacun a besoin de l’autre pour exister. L’univers des radicaux a besoin d’une ambiance de rejet et ceux qui veulent rejeter ont besoin des radicaux. Au milieu de ces deux pôles, il y a toute la communauté et toute la population qui veut développer le Québec ensemble ». Pour Lamine Foura, qui participait à la rencontre cette rencontre est positive car : « C’est la première fois que le gouvernement du Québec prend l’initiative de contacter des membres de la communauté pour discuter des solutions qu’il veut mettre en place ». Pour le Président de Média Maghreb, le message contre la violence est important et il doit être transmis sans équivoque : « Nous sommes dans une société pacifique. Les jeunes doivent apprendre que nous sommes dans une société démocratique et qu’il y a des moyens de protester même si on n’est pas d’accord. La violence n’est pas reconnue ni d’un point de vue citoyen, ni d’un point de vue religieux comme un moyen d’expression…En tant que citoyens, nous avons l’obligation de dénoncer et de condamner ces actes là ». Pour Monsieur Foura, afin de ne plus être pointé du doigt en tant que communauté il est important de faire deux choses : « D’un coté, je pense que l’on n’a pas besoin de se justifier. On a besoin de se dissocier parce qu’on n’est pas coupable. On n’a pas besoin de s’excuser parce qu’on n’est pas responsable de ce qui a été fait par deux personnes, même s’ils sont issus de la communauté. Chacun est responsable de ses actes. On besoin seulement de condamner et ça on le fait en tant que citoyens. D’un autre coté, les autorités religieuses ont besoin de clarifier la position de l’islam même si on est accusé à tord. Et pour moi c’est un acte de bon voisinage vis-à-vis de nos concitoyens québécois de confession non-musulmane qui à travers ce qui se passe dans les médias et au niveau international peuvent vivent un amalgame entre la religion musulmane et les événements tragiques ». Même message de la part du Premier ministre qui souhaitait que : « La communauté des québécois de confession musulmane a également à faire des travaux sur elle-même, sur les concepts autour de l’islam, sur les messages qui sont mal transmis et qui pourraient dévier la religion de son objectif premier qui est de favoriser le rapprochement et la fraternité entre les peuples ». Réda Benkoula (L’initiative)
