Inspiré du livre « La crise fiscale » de Brigitte Alepin, le nouveau film de Harold Crooks donne un coup de pieds dans la fourmilière de la planète finances avec un documentaire choc « Le Prix à Payer » (The Price We Pay).
Le Prix à Payer, aborde avec finesse la crise économique que traverse le monde depuis 2008 et revient de manière pédagogique sur les origines du système financier actuel.
De la seconde guerre mondiale aux trente glorieuses, on assiste à la destruction des États providences et des acquis sociaux jadis arrachés grâce aux victoires des luttes syndicales du vingtième siècle.
Le documentaire, qui prend comme toile de fond la crise économique que subissent les classes les plus modestes, met en exergue l’écart phénoménale entre les plus riches et les plus pauvres dans un monde qui est régit par la mentalité du profit à tout prix : « Ne nous posons pas de questions et profitons de l’argent ».
Les paradis fiscaux, grande invention qui profite aux multinationales est défendu bec et ongles par les grosses corporations telles que Google ou Amazon, qui préfèrent substituent au terme évasion fiscale le terme évitement fiscal, un euphémisme devant les marges de profits surréalistes que même les législateurs ne peuvent contrôler.
Et si les changements venaient de nous tous ?
C’est en tout cas le vœu de la fiscaliste Brigitte Alepin qui s’est assuré de la ligne éditoriale du documentaire. Elle qui a co-interviewé tous les spécialistes et les experts francophones du long-métrage souhaite que les personnes qui voient le film deviennent des agents de changement : « En fait notre initiative c’était de monter un film qui ferai en sorte que les gens pourraient comprendre qu’ils pourraient trouver crédit auprès des personnes qui étaient à l’intérieur des organisations pour témoigner de leurs expérience et que cette démarche devienne un agent de changement ».
En effet, de nombreux experts en fiscalité, en économie, en sciences politiques, en droit et en sociologie sont mis à contribution pour déconstruire les perceptions et les idées reçus à propos de la crise actuelle. La prise de conscience est importante dans un monde individualisé.
De l’aveu même de Brigitte Alepin, la prise de conscience est difficile à chercher au Canada, même si elle pense que cela : « prendra un certain temps avant d’arriver une progression et une évolution pour adapter nos régimes d’imposition au 21e siècle ».
Le temps est un allié majeur dans la démarche de l’experte fiscale qui pense que les régimes d’impositions sont en ébullition et que cela prendra du temps pour espérer avoir un réel changement : « Notre pacte fiscal que nous nous sommes donnés est peut-être déjà cassé. Nous sommes en train d’en négocier un autre, ce qui met à plat notre pacte social. Cela nous oblige à reparler de nos valeurs sociales. Je pense que le changement se fait présentement mais on ne s’en aperçoit pas. Une chose est certaine, c’est que tout cela est un peu nouveau ».
Avec un regard qui se tourne vers l’avenir, le documentaire donne des pistes d’action qui privilégient des politiques gouvernementales unifiées pour lutter ensemble contre la pauvreté et redistribuer dans une certaine mesure une richesse qui profite uniquement aux plus riches.
Le film prendra l’affiche au Québec dès le 13 mars…