Connu par sa série cinématographique à grand succès L’épée de vérité de roman de fantasy, Terry Goodking revient avec Les enfants de D’Hara[1].

Il est question dans ce roman du sourcier Richard Kahl et de son épouse Kahlan qui donnent une audience publique dans le hall du palais du peuple. Cette audience est perturbée par la présence du consul général Nolodondri. Il dit être envoyé par une déesse que personne ne connaît et qui exige la reddition de l’empire d’Haran en particulier et du monde en général.

Le creux où les vivants et les morts se rencontrent :

L’homme lutte sans cesse pour échapper à la mort. Ses mouvements et gestes prouvent que son envie de vivre est plus forte que tout autre sentiment. Il déploie tout ce qui est en son possible pour durer dans le temps ou dans l’espace. La pérennité ne peut avoir lieu qu’en mettant au monde quelque chose de tangible en mesure de témoigner. Qui peut rester si ce n’est une descendance qui reprend le flambeau. Dans cet esprit Richal Kahl raconte l’événement qui l’a fait agir. Un empereur du passé est revenu d’entre les morts, déchirant le voile qui sépare le monde des morts et celui des vivants. Richard Kahl s’est servi des boites d’Orden pour provoquer un changement stellaire suite à une guerre qui ne s’était jamais arrêtée. La fonction du changement stellaire c’est de mettre un terme aux prophéties, ce qui permet de sauver le monde des vivants.

L’auteur donne des pistes de réflexions quant à la frontière entre le monde des vivants et celui des morts. Il préconise l’idée de la continuité, véhiculée par une voyante-magicienne Shale qui vient des Steppes du Nord. Cette présence qui secoue les convictions donne de l’espoir avec un nouvel angle de vision. Nolo qui était venu au sujet de la reddition n’est plus au centre de la narration. Il devient prétexte à des idées philosophiques soutenues par Richard Kahl et son épouse Kahlan.

Le conflit entre les vivants et les morts est en perpétuel mouvement. Les efforts fournis pour perdurer se trouvent entre les mains de la génération qui reste à venir. C’est dans ce sens que la « voyante-magicienne » ouvre la voie à une nouvelle manière d’appréhender les choses.

En usant souvent de subterfuges, l’auteur aiguille le lecteur pour le mener vers la découverte d’un nouvel univers.

Les enfants de D’Hara focalise l’attention sur le dilemme entre la vie et la mort. Une incessante guerre est vécue autour et à l’intérieur de l’homme. Dans cette lutte témoignent les générations qui restent à venir.

Lamia Bereksi Meddahi

[1] Les enfants de D’Hara, Terry Goodking, Ed/ Bragelonne, 2019, 119 pages.

By Lamia Bereksi Meddahi

Lamia Bereksi Meddahi est l’auteure de la première thèse de doctorat sur le dramaturge algérien Abdelkader Alloula. Elle a publié La famille disséminée, Ed/marsa, 2008, une pièce de théâtre Dialogues de sourds, Ed/L’harmattan, 2014. Elle enseigne à l’université Paris XII et se consacre à la littérature maghrébine ainsi que le théâtre dans le monde arabe. Depuis 2014, Lamia est membre de l’équipe éditoriale au journal L'initiative.

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